Philosophie/Vocabulaire/David Hume
Ce vocabulaire propose de découvrir les notions essentielles de Hume. Nous nous efforcerons de les présenter en allant des plus simples aux plus complexes, c'est-à-dire que chaque notion suppose les précédentes mais pas forcément les suivantes. Cet ordre ne peut cependant pas être respecté parfaitement dans tous les cas.
Perception
modifierCe qui est présent à l'esprit : toute perception est soit une impression, soit une idée.
Impression
modifierL'impression est une perception, c'est-à-dire qu'elle est présente à l'esprit. Elle est primitive et singulière, et se caractérise par sa force ou vivacité : c'est là toute son essence, et Hume n'en propose pas d'autre définition. Primitive, l'impression n'est pas représentative : elle ne renvoie pas à une extériorité, puisqu'elle est ce à partir de quoi l'esprit commence. Le mot impression, en Anglais comme en Français, est trompeur : Hume vise ce qui est présent d'une certaine manière, non ce qui re-présente. L'impression peut être de sensation ou de réflexion : de sensation, c'est l'impression que donnent les sens (couleurs, sons, etc.). ; de réflexion, c'est l'impression que produit une idée (passions, sentiments, etc.). L'étude des impressions de sensation relève de la science (anatomie, physiologie) ; l'étude des impressions de réflexion constitue une partie importante de la science de la nature humaine (étude des passions et de la morale).
La pensée de Hume repose ainsi sur une ontologie des impressions, auxquelles il faut toutefois ajouter les idées, puisqu'un grand nombre d'impressions n'existent pas sans elles. Comme l'impression est l'origine de l'esprit, c'est elle qui fixe le sens des mots : la généalogie humienne est donc une recherche des impressions simples d'où dérivent des idées simples et complexes et des impressions de réflexions.
Idées
modifierC'est une perception, c'est-à-dire une réalité présente à l'esprit. L'idée se définit comme ce qui est toujours dérivé d'une impression (comme copie lorsqu'il s'agit d'une idée simple), ou comme un composé d'idées simples dérivées d'impressions. La seule véritable différence entre l'idée et l'impression est que l'idée a moins de force ou de vivacité. En tant que copies, l'ensemble des idées forme la mémoire et l'imagination.
Imagination
modifierL'imagination est le lieu de toutes les idées, c'est-à-dire que l'ensemble des idées est l'esprit lui-même. Ce n'est donc pas une faculté, mais ce à partir de quoi des « facultés » peuvent se constituer, la mémoire comme l'entendement.
Mémoire
modifierLa mémoire est l'ensemble des idées simples les plus vives : elles diffèrent des idées de l'imagination dans la mesure où elles sont conservées dans l'ordre et selon la forme des impressions dont elles dérivent.
Entendement
modifierL'entendement est l'imagination réglée par des principes d'association qui sont au nombre de trois. L'entendement n'est donc pas à proprement parler une faculté, mais le résultat de ces principes sur l'esprit, c'est-à-dire sur l'ensemble des idées. L'entendement se distingue ainsi de la fantaisie qui est l'imagination libre.
Association
modifierL'association est une règle selon laquelle les idées se lient les unes les autres pour former des ensembles déterminant le cours de la pensée. C'est donc une tendance à certaines liaisons régulières qui sont au nombre de trois : ressemblance, contiguïté et causalité. Ces tendances déterminent ainsi des attentes de l'esprit et permettent d'expliquer les croyances et la connaissance. Ces trois associations sont le ciment du système humien et l'étude de ces tendances constitue l'essentiel de la science de la nature humaine, puisque la nature humaine est pour Hume le système de ces tendances.
Contiguïté
modifierLa contiguïté est l'un des trois principes d'association : il lie des idées d'après la proximité dans le temps et dans l'espace de leurs impressions correspondantes. La coutume d'une contiguïté produit ainsi la causalité, ce qui fait de cette association l'association fondamentale de la pensée de Hume.
Coutume
modifierLa coutume est une tendance de l'esprit à associer deux idées par une relation de nécessité, par l'influence de la conjonction constante des impressions qui leur correspondent.