Philosophie/Une brève introduction/Bilan

Tout au long de ce chapitre introductif, nous avons cherché à montrer que la philosophie pouvait être adéquatement décrite comme une activité de questionnement. Nous n'avons pas proposé de définition, mais nous nous sommes tournés vers ce que font effectivement les philosophes quand ils réfléchissent à des sujets extrêmement variés, sujets qu'il n'est pas possible de résumer pour obtenir une image définie de la philosophie. Ainsi, au sein de l'immense variété des idées et des systèmes, nous trouvons un air de famille entre toutes les philosophies : toutes posent des questions, en examinent les termes, les reformulent à la lumières de connaissances et d'idées nouvelles apportées par les religions, les opinions communes, les sciences. La philosophie a ainsi inévitablement une certaine ressemblance avec ses dernières, qu'il s'agisse de questions ou de domaines communs ; mais elle s'en distingue suffisamment pour que nous ne les confondions pas.

Il n'est donc pas étonnant que la philosophie puisse apparaître dépourvue de sujet propre, tout en parlant de toutes choses et même de problèmes qui ne sont pas forcement en premier lieu les siens : le philosophe aborde la question de la notion de « Dieu » dans une perspective différente du dogme religieux ; il n'aborde pas les théories scientifiques comme un scientifique, mais avec à l'esprit des problèmes sur nos capacités de connaître, problème qu'un scientifique peut bien entendu se poser également, mais ce n'est pas vraiment son objectif premier.

Dans ces conditions, il est également évident que le philosophe, s'il ne s'en tient pas à une stricte discipline intellectuelle, risque d'apparaître comme un intrus qui prétend avoir son mot à dire sur des choses auxquelles il ne comprend rien. C'est là une mauvaise image qui est assez répandue, et parfois à juste titre. Mais c'est une image fort injuste, si l'on se souvient que bien des philosophes ont été d'abord des scientifiques ou ont eu à cœur d'acquérir une solide formation scientifique. Cette dernière remarque nous permettra de conclure à ce sujet : on peut certes estimer que la philosophie n'a pas d'objet propre, qu'elle n'est pas une science, qu'elle ne produit pas de connaissances ou de vérités à proprement parler philosophiques : elle est avant tout une activité de questionnement, elle ne se définit donc pas par une matière particulière. Mais cela ne peut en aucun cas signifier que le philosophe peut être un ignorant absolu. En philosophie, la posture de l'ignorance est, à certains égards, naturelle et avantageuse pour avoir l'esprit libre. Mais le philosophe doit par ailleurs posséder une matière substantielle, qu'il s'agisse de sciences de la nature, de logique, de connaissances historiques, économiques, de religion, d'art, etc. Sans une telle matière, le philosophe ne pourrait pas être distingué du sophiste, ou, vulgairement parlant, du baratineur.

Description générale modifier

La philosophie est la recherche et l'étude des principes de la pensée, de la connaissance de la réalité, et des finalités de l'action humaine. Cette recherche s'exprime par des théories, ou par des conceptions générales du monde ou de l'homme, par lesquelles un philosophe s'efforce d'organiser rationnellement les concepts issus de sa réflexion ou de les mettre en pratique. Cette discipline implique une réflexion critique et cette recherche fait naître des problèmes (des apories) parfois insolubles, qui, à ce titre, constituent les problèmes fondamentaux de la philosophie.

Ces problèmes concernent fondamentalement les concepts de réalité et de vérité (métaphysique et logique), de bien et de justice (morale et politique) et de beau (esthétique) :

  • Quelles choses sont réelles et quelle est leur nature ? Existe-t-il quelque chose d'indépendant de notre perception ? Qu'est-ce que l'espace, le temps, la pensée, la conscience, etc. ? Dieu existe-t-il ? Traditionnellement, ces questions concernent la métaphysique.
  • La connaissance est-elle possible ? Comment connaissons-nous ce que nous connaissons ? Comment pouvons-nous savoir qu'il existe d'autres esprits que le nôtre ? Ces questions concernent la théorie de la connaissance.
  • Y a-t-il des différences morales (bien et mal) entre certaines de nos actions ? En quoi consistent ces différences ? Quelles actions sont bonnes, quelles actions sont mauvaises ? Nos valeurs sont-elles absolues ou relatives ? Comment doit-on vivre ? Ces questions, et d'autres, concernent la morale et l'éthique.

Utilité d'une bonne définition modifier

Comme nous le disions, une définition ne peut servir de repère absolu pour la réflexion. Une définition peut être une aide précieuse pour la mémoire, dans la mesure où elle abrège un ensemble de raisonnements. Une bonne définition vous permettra ainsi de retrouver facilement les problématiques qui sont liées au concept défini. N'en attendez donc pas une vérité que seule vous pouvez découvrir en pensant par vous-même.