Philosophie/Nietzsche/Volonté de puissance

À bien des égards, la notion la plus importante de la pensée de Nietzsche est celle de volonté de puissance. Cette importance ne va pourtant pas de soi, car les occurrences de cette notion dans le corpus nietzschéen ne sont pas très nombreuses et nous n'en trouvons pas de définition.

Nous ne pouvons faire une telle affirmation à propos de l'importance de la Volonté de puissance qu'après avoir lu attentivement les textes de Nietzsche, et c'est ainsi que nous pouvons dire, en relevant des indices plus ou moins explicites, que nous la trouvons dans des domaines aussi variés que le devenir en général (métaphysique), le vivant (physiologie), l'économie des instincts humains (psychologie, morale, politique, éducation et culture), qu'elle est également le fondement d'un ensemble de règles d'interprétation de la réalité et qu'elle est associée à d'autres notions importantes, comme l'Éternel Retour et la Transvaluation des valeurs.

L'absence d'une définition complète pour une notion essentielle d'un penseur n'est pas un trait original de la pensée de Nietzsche[1] et elle ne doit pas nous décourager. En effet, des commentateurs ont montré, par l'étude approfondie des textes, la grande cohérence de l'utilisation par Nietzsche de l'expression de Volonté de puissance, par exemple dans l'emploi en apparence anodin des guillemets[2]. Ainsi, quoique non définie, nous avons de bonnes raisons de penser que cette notion correspond chez Nietzsche à une idée aux contours bien délimités.

Mais, même définie, il resterait à savoir pourquoi au juste nous adopterions une telle notion. Autrement dit, quels arguments Nietzsche propose-t-il pour nous conduire à son idée et défendre ses prétentions à dire quelque chose de vrai à propos de ce qui existe ?

Afin d'éclairer quelque peu toutes ces questions, nous avons choisi de suivre dans notre présentation un ordre qui aura l'avantage de montrer à la fois comment Nietzsche étend progressivement la Volonté de puissance à différents domaines et comment cette extension est développée et précisée par lui au cours du temps : l'existence individuelle et la morale, la vie et enfin l'être. Un tel ordre est loin d'être parfait et on ne peut ignorer que bien des domaines sont développés simultanément par Nietzsche.

Sagesse de la vie

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Nous partirons, pour comprendre la notion de Volonté de puissance, de l'idée qu'elle exprime en premier lieu une sagesse de la vie, expression par laquelle nous désignerons ici la sagesse tragique de l'existence individuelle. Nous trouvons cette idée de sagesse tragique dans des textes des années 1870, comme La Naissance de la Tragédie et d'autres travaux relatifs à la civilisation grecque datant de cette même époque. Nous n'y trouvons cependant aucune occurrence de la notion de Volonté de puissance, et il va donc nous falloir justifier la place que nous donnons à ces textes. Examinons en premier lieu ces textes, et nous verrons ensuite ce que nous pouvons en faire.

Essence de la vie

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Essence de l'être

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Interpréter la réalité

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Interpréter la morale

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Synthèse

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Problèmes soulevés

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  1. La notion la plus utilisée par Platon est celle d'âme, et elle possède dans sa pensée une importance extrême. Or, nous n'en trouvons pas de définition complète dans ses œuvres.
  2. Wolfgang Müller-Lauter.

Bibliographie

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  • Wolfgang Müller-Lauter, Physiologie de la volonté de puissance, Allia, 1998, ISBN 2911188861
  • Montebello, Pierre, Nietzsche, La Volonté de puissance, PUF, 2001, ISBN 2130510388
  • Patrick Wotling, Nietzsche et le problème de la civilisation, PUF, 2009 (1999), ISBN 2130574092