Pôles d'éco-citoyenneté/Synthèse

Le Nord-Pas de Calais, une région riche en pôles d'éco-citoyenneté

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Une offre diversifiée de structures

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En recensant la majorité des structures qui ont trait à l’environnement, l’étude qui précède permet d’opérer une classification des pôles d’éco-citoyenneté de la région en 5 sous-ensembles.

Le premier groupe rassemble les lieux indépendants. Ils sont le fruit de volontés d’acteurs privés : leur création n’a pas été commandée par un organisme public. Leurs fondateurs ont éprouvé la nécessité à un moment donné de leur vie d’agir pour protéger l’environnement. Par ailleurs, les actions de ces établissements répondent en priorité à l’un des deux types d’objectifs suivants : soit faire un travail de conservation de la faune et/ou de la flore sur un espace donné (le Conservatoire botanique de Bailleul, la Maison de la Flore…). Les acteurs peuvent notamment constituer l’inventaire d’un écosystème ou entretenir un milieu fragile. Soit sensibiliser les individus sur la nécessaire préservation de la nature (Arena, la Cité Nature…). Bien entendu, ces deux types de démarches sont indissociables et complémentaires. De plus, tous les lieux appartenant à ce premier groupe prennent en compte ces deux objectifs. Ce qui les différencie c’est la priorité qu’ils leur attribuent. Les fermes pédagogiques et l'écomusée de l'Avesnois font partie de ce premier groupe.

Le deuxième groupe réunit les centres d’éducation à l’environnement. Ce sont concrètement des lieux d’accueil qui proposent aux établissements scolaires (de la maternelle au lycée) des séjours pédagogiques. Ces structures sont également nées d’initiatives privées mais bénéficient d’un partenariat privilégié avec la région grâce aux Chèques Nature Région. Ces centres hébergent des jeunes pendant quelques jours et leur font découvrir la richesse de notre patrimoine naturel, culturel et architectural.

Les Centres Permanents d'Initiatives pour l'Environnement (CPIE) constituent un troisième groupe de pôles d'éco-citoyenneté. Ce sont des associations professionnelles qui ont un savoir et une expérience reconnus du domaine sur lequel ils interviennent. Ces établissements sont labellisés par l’Union régionale des CPIE depuis 1972. Leur vocation est d’éduquer les individus à l’environnement et de guider populations et élus dans leur démarche de développement durable. Ces organismes mènent également des actions spécifiques comme l’organisation d’animations à destination du grand public ou d’expositions ponctuelles. Par ailleurs, les intervenants sont à la fois des salariés des CPIE et des bénévoles.

Les maisons de l’environnement forment le quatrième groupe. Celles-ci proposent un éventail de services à destination des habitants et des associations qui œuvrent pour le développement durable. Elles constituent un centre d’informations et de ressources documentaires sur le développement durable, l'environnement, et l’énergie pour le grand public. Elles organisent ponctuellement des expositions sur l’environnement. Les premières maisons de l’environnement sont historiquement des maisons qui regroupent, orientent et aident les associations de protection de l’environnement. La plupart continue d’assurer cette mission en mettant à leur disposition des locaux, un soutien logistique, des formations… Les maisons de l’environnement sont-elles même des associations à but non lucratif.

Le dernier groupe rassemble les trois Parcs Naturels Régionaux (PNR) de la région : le PNR Caps et Marais d'Opale, le PNR Scarpe-Escaut et le PNR de l'Avesnois. Leur superficie et les milieux qu’ils conservent sont assurément différents mais les missions que leur a conférées l’Etat sont identiques : protéger et mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel de leur territoire. Un PNR correspond en effet à un espace à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité, mais dont l’équilibre est fragile. Ils ont par ailleurs une autre mission qui a été définie par Décret : accueillir, éduquer et informer le public. C’est pourquoi ces parcs favorisent aussi le contact avec la nature et sensibilisent les habitants aux problèmes environnementaux.

La sensibilisation à l’environnement au cœur de l’action

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S’il fallait ne retenir qu’un point commun à toutes les structures présentées ce serait qu’elles partagent toutes une mission honorable : sensibiliser le grand public sur les questions environnementales. Toutefois, cet objectif n’est pas suivi avec le même degré par toutes. Certaines inscrivent exclusivement leurs actions dans la sensibilisation des populations (les centres d'éducation à l'environnement). D’autres se sont vues attribuer cette mission en plus d’autres obligations (les CPIE) ou se sont elles-mêmes investies de cette tâche, conscientes du rôle qu’elles pouvaient avoir sur le public (le conservatoire botanique). Par ailleurs, le public visé et les actions réalisées sont différents pour chaque type de structure. Certaines cherchent à aider les plus jeunes à comprendre la nature via des séjours découvertes alors que d'autres organisent des expositions sur des problématiques plus techniques et cherchent à satisfaire l'intérêt grandissant des adultes sur ces questions. Le tableau ci-dessous a été réalisé pour mieux appréhender les actions des pôles d'éco-citoyenneté et permet de connaître à qui celles-ci s'adressent.


Tableau comparatif des différents types de structures

Type de structure

Principales Missions Principales Actions réalisées Public visé
Lieux indépendants conservation
information - éducation
études et entretien des milieux naturels, animations éducatives
ballades, visites guidées, expositions, ateliers et chantiers nature ...
grand public (enfants et adultes)
Centres d’éducation à l’environnement initiation - exploration - formation hébergements et séjours de découverte de la nature groupes scolaires
CPIE conseil et assistance à maîtrise d’ouvrage
formation - éducation
diagnostics, études d’impact ou valorisation de sites
formations d’agents territoriaux, de techniciens, d’élus - animations scolaires
collectivités locales et habitants
élus et grand public
Maisons de l’environnement coordonner et fédérer les projets
documentation - information - éducation - formation
héberger les associations, soutien logistique, formations
expositions, animations, événements ponctuels
associations
associations, élus, grand public
PNR conservation
aménagement du territoire
information - éducation - programmes de recherche
protéger le patrimoine naturel (gestion adaptée des milieux naturels et des paysages)
contribuer à la stratégie territoriale et déterminer des prospectives
visites guidées, événements ponctuels, animations, expositions
-
-
grand public



Localisation des différents établissements

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Carte des Pôles d'éco-citoyenneté du NPDC

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La carte qui suit a été réalisée avec Google Maps et recense les pôles d'éco-citoyenneté qui se situent dans le Nord-Pas de Calais. On observera une concentration à proximité des PNR, du littoral et de la métropole lilloise. En cliquant sur les balises bleues, on peut connaître le nom des structures et leur localisation précise (adresse postale).


Carte des Pôles d'éco-citoyenneté du NPDC



Carte des Parcs Naturels Régionaux

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Les Parcs Naturels Régionaux du Nord Pas de Calais

Les logiques d’implantation

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Les pôles d'éco-citoyenneté sont avant tout des lieux physiques. Pour la majorité d'entre eux, la sensibilisation du public sur les questions de l'environnement constitue une activité principale. C'est pourquoi de nombreuses structures construisent des aménagements durables afin d'appliquer les règles de bonnes conduites qu'elles transmettent au cours de leurs animations. Pour quelques unes, des bâtiments durables sont même conçus dès leur création (Geotopia). Ceux-ci travaillent en étroite collaboration avec l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) et intègrent ainsi les principes du développement durable: ces bâtis sont communément appelés bâtiments HQE (Haute Qualité Environnementale). Il s'agit ici de montrer aux visiteurs les opportunités qu'offrent de tels aménagements. C'est aussi la preuve ces types d'installations sont aujourd'hui possibles.

Aussi, les lieux indépendants, les centres d’éducation à l’environnement et les CPIE s'implantent volontairement sur des terrains spécifiques. Pour parfaire leur intégration dans l'environnement et suciter l'intérêt des visiteurs, ils vont en effet s'installer à proximité de sites biologiquement riches. Il peut s'agir d'écosystèmes forestiers (la base de Morbecque), d'écosystèmes aquatiques (la Maison de la forêt), de prairies (la Maison de la flore), de terrils ou de carrières (la Maison du terril), d'écosystèmes littoraux et dunaires (le centre du Cottage) ...

L’insuffisante interactivité entre les structures

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L'étude des différents pôles d'éco-citoyenneté n'a pas permis de mettre en évidence un réseau efficace d'acteurs. Il y a certes quelques structures qui ont des réseaux étoffés de partenariats mais ceux-ci sont à nuancer. Nausicaá a créé le Réseau Océan Mondial. Toutefois, cet établissement a un but commercial et des interactions avec les autres structures de la région n'ont pas été recensées. Pour les maisons de l'environnement, il convient de préciser l'étendue de leurs réseaux : ils sont extrêmement locaux et ne dépassent pas leur domaine d'intervention, à savoir les associations de protection de l'environnement adhérentes à ces mêmes maisons. Les seules structures disposant d'un réseau ouvert à tout type d'échanges sont les CPIE. De part leur fonction de médiateurs et d'assembleurs de compétences, ils entretiennent des relations régulières en coopérant entre eux (cf l'Union Nationale des CPIE, UNCPIE) et en apportant un soutien technique aux associations membres de leurs réseaux et aux collectivités locales (formations d’agents territoriaux, de techniciens, d’élus, inventaires des prospectives des associations...). Les pôles d'éco-citoyenneté semblent donc être plutôt détachés les uns des autres à l'exception des CPIE qui s'organisent autour d'un réseau (national) et dont les relations avec les autres structures ne sont pas transversales. Qu'ils s'agissent des maisons de l'environnement, des lieux indépendants, des PNR ou des centres d’éducation à l’environnement, tous auraient pourtant intérêt à former des alliances ou à mettre en place des programmes communs.