Outils méthodologiques (sociologie)
Les sondages et questionnaires
modifierQui interroger ? Choix de l'échantillon
modifierÉchantillon aléatoire
modifierVoici comment on constitue un échantillon aléatoire simple.
1- Tout les sujets de la population-mère doivent être accessibles 2- Chaque sujet doit avoir la même probabilité de faire partie de l'échantillon qu'on veut extraire.
Exemple la population contient 2000 sujets, si je veux tirer un échantillon aléatoire dans cette population, chaque élément de la population doit avoir une chance sur 2000 d'être choisi. Ce type de tirage assure à lui seule la représentativité de l'échantillon si la taille de l'échantillon est assez grande.
C'est le plan échantillonnal qui pose le moins de problèmes en analyse statistique.
Échantillon par quota
modifierCes échantillons sont non aléatoire donc par conséquent non-probabilistes. Malheureusement les statistiques ne peuvent absolument pas garantir de résultats valables pour ce genre d'échantillon.
Comment interroger ? Le questionnaire
modifierVoici quelques règles concernant la formulation des questions :
- le sens donné à la question doit être équivalent pour toutes les personnes interrogées ;
- une bonne question doit être brève ;
- la question doit être formulée sous la forme affirmative :
Bonne question | Mauvaise question |
« Êtes-vous d'accord avec l'idée (...) ? » | « N'êtes-vous pas d'accord avec l'idée (...) ? » |
- la question ne doit pas suggérer une réponse :
Bonne question | Mauvaise question |
« Êtes-vous d'accord avec (...) ? » | « Êtes-vous de l'avis de (...) ? » |
- une question ne doit porter que sur une seule idée à la fois :
Bonne question | Mauvaise question |
« Êtes-vous d'accord avec l'idée de recycler les déchets ? Êtes-vous d'accord avec l'idée de faire payer une amende à ceux qui ne le font pas ? » | « Êtes-vous d'accord avec l'idée de faire recycler les déchets et de faire payer une amende à ceux qui ne le font pas ? » |
- la question ne doit pas induire de gêne vis-à-vis de la réponse :
Bonne question | Mauvaise question |
« Vous est-il déjà arrivé, ne serait-ce qu'une seule fois et par curiosité, de consommer de la drogue ? » | « Avez-vous consommé de la drogue ? Pourquoi ? » |
- une question doit être suffisamment comprise par tous :
Bonne question | Mauvaise question |
« Faîtes-vous attention au nombre de calories que vous consommez ? Faîtes-vous attention aux types d'aliments que vous consommez ? Faîtes-vous attention à la quantité d'aliments que vous consommez ? » | « Faîtes-vous attention à ce que vous mangez ? » |
Sur le plan technique, une bonne question doit être claire et univoque. Ceci dit, une somme de bonnes questions ne fait pas toujours un bon questionnaire. Il convient ainsi :
- d'éviter un trop grand questionnaire (supérieur à 20 questions) ;
- de reléguer les questions « indiscrètes » à la fin du questionnaire (par exemple, en France, les questions sur le revenu sont sujettes à caution de l'enquêteur) ;
- de soigner la présentation : de belles questions, de bonnes modalités de réponse et une clarté dans le fonctionnement et la présentation du questionnaire.
La forme des questions : questions ouvertes, questions fermées
modifierEn statistique, on désigne couramment les questions ouvertes et les questions fermées. Pour les questions fermées, l'individu choisit sa réponse (modalité de réponse) dans une liste pré-établie. Par exemple, les réponses proposées à la question « Avez-vous été élevé religieusement ? » seraient :
- oui ;
- non.
Pour les questions ouvertes, l'individu répond comme il le désire (formulations, détails, commentaires). La difficulté pour l'enquêteur est de noter intégralement ce que l'enquêté dit.
La seconde difficulté de la question ouverte est le recodage des réponses données, qui nécessite la construction de catégories de réponses afin d'effectuer des statistiques.
Voici un exemple de question fermée, présentée dans un tableau permettant à l'enquêteur de catégoriser rapidement les réponses :
« D'une façon générale, pensez-vous que la religion ait sa place en France ? » | ||
Oui | 1 | |
Non | 2 |
Voici un exemple de question fermée à choix multiple dérivée de la question précédente, et nécessitant la création de catégories a priori :
« Si oui, quelle serait son utilité ? » | ||
Une réponse aux problèmes et aux besoins moraux des individus. | 1 | |
Une réponse aux problèmes qui se posent dans la famille. | 2 | |
Une réponse aux besoins spirituels des individus. | 3 | |
Une réponse aux problèmes sociaux d'aujourd'hui. | 4 |
Le discours de l'enquêté nécessite la création de catégories (ici au nombre de quatre) et donc la consultation et le dépouillement préalable des réponses de tous les individus de l'échantillon. Une question ouverte nécessite une orientation bien précise de la question afin de ne pas obtenir de réponse trop éloignée du but. On pourrait envisager de poser une question du type :
« Selon vous, quelle est l'utilité de la religion ? » | ||
Les réponses recueillies permettraient d'élaborer d'autres questions fermées et de créer des catégories comme précédemment.
Face à la relative complexité du travail en questions ouvertes, deux possibilités s'offrent à l'enquêteur :
- il passe l'ensemble des questionnaires avec des questions ouvertes puis il doit recoder l'ensemble des réponses ;
- soit l'enquêteur va utiliser le questionnaire avec des questions directes dans une phase de pré-enquête.
Les questions fermées sont beaucoup plus faciles pour les individus, et simple à passer et à recoder que les questions ouvertes. Il est conseillé d'éviter plus de cinq questions ouvertes dans un même questionnaire.
Il est possible de s'inspirer d'autres questionnaires pour formuler le sien, en reprenant certaines questions.
Le contenu de la question
modifierOn distingue les questions selon leur contenu. Il existe des questions de fait, des questions dites « d'opinion » et des questions socio-démographiques.
Les questions de fait font appel à la mémoire et portent sur des événements précis : « Où avez-vous passé vos vacances l'année dernière ? ». Les erreurs de mémoire peuvent traduire un simple oubli, soit il s'agit d'un acte volontaire de l'individu (relation de « domination » entre l'enquêteur et l'enquêté selon Bourdieu).
Une question d'opinion consiste à demander aux individus ce qu'ils pensent de tel phénomène. Mais il peut exister un écart entre ce que dit la personne et ce qu'elle pense réellement (assez fréquent).
Les questions socio-démographiques ont pour objectif de recueillir des données sur l'âge, le sexe, les revenus, la catégorie socio-professionnelle etc. : « Quel âge avez-vous ? », pour obtenir l'état civil de la personne. Ces questions sont fondamentales car elles représentent des variables explicatives, ou indépendantes, qui expliquent les pratiques des individus. Il s'agit ici de croiser des catégories d'appartenance avec des pratiques, des opinions ou des représentations. On présuppose les réponses à un questionnaire en fonction des catégories sociales.
La passation du questionnaire
modifierComment généraliser ? La représentativité
modifierLe problème de la représentativité
modifierLa qualité des conclusions obtenues par questionnaires est liée à la composition de l'échantillon. Ainsi, si l'échantillon n'est pas représentatif de la population mère, les statistiques générées ne seront pas bonnes. Aussi, l'échantillon aléatoire peut provoquer un biais statistique si la base de sondage est incomplète ou erronée.
La deuxième difficulté génératrice de biais statistique peut être les refus de répondre, qui fragilisent le sondage.
La troisième difficulté peut provenir du manque d'informations sur la population mère ; de ce fait la structuration de l'échantillon sera fausse.
Il faut prévenir ces risques de biais afin que l'inférence statistique soit valide.
La notion d'estimation
modifierÀ l'aide de l'échantillon , le chercheur veut estimer un certain paramètre (par exemple la vraie proportion dans la population, la vraie moyenne etc).Dans l'échantillon, il peut estimer une proportion ou une moyenne "observée". L'erreur due aux fluctuations échantillonnale pourra être estimée à partir de cet échantillon en vue de construire un intervalle de confiance autour de ces estimations.
Les entretiens
modifierQui interroger ?
modifierComment interroger ?
modifierLes différents types d'entretien
modifierOn répertorie 3 types d'entretien:
- l'entretien non directif: la consigne de départ est très large. On laisse l'enquêté déborder du cadre initial et le guide d'entretien est moins détaillé. L'interêt est de pouvoir aborder de nouveaux thèmes.
- l'entretien directif: il est plus proche du questionnaire, laisse moins d'initiatives à l'enquêté. Les questions sont directes et abordées dans l'ordre.
- l'entretien semi-directif: entretien intermédiaire:on recadre la personne interrogée, on reste dans le thème du guide d'entretien. Celui-ci est détaillé mais l'initiative est plus grande que dans un entretien directif car les questions ne sont pas forcément posées dans l'ordre.
Selon les objectifs de l'enquête, on ne pratique pas le même genre d'entretien:
Non directif | Semi-directif | Directif | |
---|---|---|---|
Contrôle | oui | ||
Vérification | oui | oui | |
Approfondissement | oui | oui | |
Exploration | oui | oui |
La technique de l'entretien, conduite de l'entretien
modifierLiens externes
modifier- Cours de recueil, analyse et traitement de données en licence Creative Commons thèmes : Exploration ou vérification, Conception et élaboration de questionnaires, Méthodologie de l'entretien, Validité et fiabilité, Analyse factorielle des correspondances.