Dans cette partie, nous allons aborder le « recyclage » des « vieux » PC. Il est difficile de donner une définition exacte du PC recyclable : il s'agit principalement des PC âgés de plusieurs années qui, même s'ils étaient mis à jour, ne pourraient pas remplacer un nouveau PC.

Les principales raisons incitant à la pratique du recyclage sont :

  • la volonté de trouver une utilité à une ancienne machine, remplacée par un PC neuf ;
  • la volonté écologique de récupérer et de réutiliser un maximum de pièces, volonté justifiée car les déchets informatiques sont une catastrophe écologique ;
  • la volonté de produire des machines à peu de frais pour répondre à un besoin d'équipement (associations ayant peu de moyens, particuliers en situation précaire, pays en voie de développement, etc.)

Quelle que soit la volonté en question, nous allons voir qu'il est facile et rentable de donner une véritable seconde vie à une machine. En effet, beaucoup de machines et de matériels sont considérés, à tort, comme obsolètes après avoir été remplacés. Nous pouvons, à partir d'une ou de plusieurs machines récupérées, recréer des machines complètes, fonctionnelles et utiles : c'est-à-dire faisant fonctionner des logiciels pour des applications encore pertinentes aujourd'hui.

Quels PC reconditionner ? modifier

En 2013, est-il opportun de chercher à recycler un Pentium II à 400 MHz et 64 Mo de RAM, même en lui ajoutant une carte réseau ?

Avec un Pentium III à 750 MHz et 128 Mo de RAM, la distribution linux ludo-éducative ASRIedu300kidsfull fonctionne sans Internet pour l'apprentissage des enfants association solidaire de revalorisation informatique en milieu scolaire.

Quel usage ? modifier

En règle générale, une machine recyclée va l'être pour trois fonctionnalités différentes :

  • la machine servira de machine de bureau utilisant des applications exigeant de faibles ressources ; il s'agit là de créer une machine ayant les fonctionnalités décrites dans la configuration type #Bureautique(notez que cette machine nécessite la récupération d'un clavier, d'une souris et d'un écran) ;
  • machine serveur : il s'agira d'une machine telle que décrite dans la configuration type #Serveur ; en effet, une petite machine recyclée suffit amplement à faire fonctionner un serveur web, de fichiers ou d'impression (utile pour un domicile où plusieurs personnes utilisent l'équipement informatique, un local d'association, voire une petite entreprise) ;
  • dernier cas, plus rare : il s'agit d'utiliser une machine, très peu performante, comme terminal ; le principe est de se servir de cette machine comme dispositif d'affichage voire de saisie et de la laisser traiter uniquement les programmes s'occupant de l'affichage et de la saisie, tout le reste des calculs étant délégué à une autre machine, en réseau.

Quelles pièces sont récupérables, remplaçables modifier

Une partie des pièces d'un ordinateur peut être récupérée et réutilisée. Certaines parties peuvent être améliorées. D'autres, trop obsolètes, doivent être jetées (dans des conditions respectueuses de l'environnement).
Nous parlons ici des PC ATX (voire AT), et d'architecture postérieures au 486 : c'est-à-dire à partir du Pentium.

Le boîtier
aucun problème pour récupérer un ancien boîtier AT ou ATX.
La carte mère
si elle est encore AT, il faudra le boîtier qui va avec. Toute carte mère est fonctionnelle tant qu'un processeur d'origine y est fixé. Si le processeur a disparu, il va être compliqué d'en trouver un qui soit compatible.
La RAM
on trouvera souvent des cartes mères avec de la RAM. Ajouter de la RAM est généralement facile, la principale difficulté étant de trouver la bonne interface : souvent la SD-RAM, il est rare de trouver de la EDO. Toute RAM est bonne à prendre (il existe des systèmes de test pour vérifier leur bon état).
Le processeur
sans une carte mère prévue pour son fonctionnement, il n'est pas certain qu'on puisse le réutiliser.
L'alimentation
beaucoup de PC sont jetés parce qu'on les pense grillés, alors que seul le bloc d'alimentation l'était. Toute alimentation en état de fonctionner est susceptible de pouvoir resservir.
Disque dur
toujours récupérable tant qu'il fonctionne. Certains disques durs anciens sont toutefois de capacité vraiment faible (quelques mégas) ou prêts à rendre l'âme.
Lecteur/Graveur CD
toujours récupérable tant qu'il fonctionne. Attention toutefois aux vitesses de lecture ou d'écriture : le gravure en 2x est vraiment lente.
Lecteur disquette
récupérable tant qu'il est en état de fonctionner
Écran
tout écran CRT est récupérable : c'est la pièce la plus pérenne.
Clavier et souris
ils risquent d'être en PS/1, si c'est le cas : il faut une carte mère PS/1, ce qui se fait très vieux. Si c'est du PS/2, alors ils sont parfaitement réutilisables. Toutefois, si le clavier est aussi fonctionnel qu'un clavier récent, une souris ancienne peut être fonctionnelle mais peu pratique (souris à boule encrassée et difficilement nettoyable par exemple).
Carte son
Carte réseau
récupérable ; l'ethernet est toujours le standard en vigueur.
Carte graphique
récupérable. Elle est par exemple utile pour faire fonctionner les jeux vidéos de l'époque où elle était utilisée...

Habituellement, le principe du recyclage consiste à créer de nouvelles machines à partir de plusieurs machines récupérées. Avec de la chance, on peut atteindre un rendement de 80%, soit 8 machines créées à partir des pièces de 10 machines récupérées en panne.

Que faire des pièces non-récupérables ? modifier

Plus d'un milliard d'ordinateurs sont aujourd'hui en fonctionnement dans le monde ou sont stockés chez leur propriétaire. La production d'une grande partie des éléments de ces ordinateurs a été source d'une importante consommation de matériaux, d'eau et d'énergie.

Recycler les matériaux qui peuvent l'être, soit en les réutilisant (fils, vis, éléments de circuits, carcasse, disques dur, etc.) soi-même ou via une « ressourcerie » ) quand c'est possible, soit en les envoyant dans une filière appropriée de recyclage des matériaux, contribue à diminuer l'empreinte écologique des ordinateurs. De plus, un ordinateur contient quelques grammes ou microgrammes de métaux rares et dits précieux, c'est-à-dire coûteux (platine, or, argent, irridium, indium, nickel, lithium, etc) mais aussi des produits toxiques (plomb, arsenic, cuivre, etc.) dont certains sont bioaccumulables (c'est-à-dire qu'ils se concentreront dans la chaine alimentaire) s'ils sont libérés dans l'environnement. Tous les métaux sont théoriquement recyclables, et ils ne sont pas biodégradables.. mais les entreprises les récupérant dans de bonnes conditions sont rares (Greenpeace publie des guides pour une « high-tech responsable »). Une partie des plastiques sont théoriquement recyclables, mais les filières de recyclages manquent et ils sont donc souvent brûlés en produisant des substances cancérigènes et polluantes (dont dioxines, PCB et furanes dans le cas des PCB) et des organobrômés ou d'autres toxiques dans le cas des plastiques traités avec certains retardateurs de flamme.

Dans certains pays comme en France, la loi impose aux magasins spécialisés dans la vente de matériel informatique de récupérer et faire recycler dans des filières appropriées les matériels électriques et informatiques qu'on leur rapporte, mais l'aval de la filière est peu contrôlé et peu transparent. Au Canada, il n'est pas imposé de recycler le matériel, cependant, de plus en plus d'entreprises utilisent des services comme ceux offerts par l'organisme PC Recyclé afin de réduire leur impact négatif. Actuellement, les ordinateurs usagés semblent très souvent exportés (parfois illégalement) en Inde, en Chine ou en Afrique (Lagos au Nigeria serait une des plaque-tournantes du trafic, sous couvert de réutilisation « humanitaire » d'ordinateurs venant des pays riches). Les ordinateurs sont alors dépecés pour en récupérer les métaux précieux, hélas en intoxiquant au passage les ouvriers ou enfants qui travaillent dans ces filières de récupération mal équipées et peu contrôlées par les autorités sanitaires des pays concernés. La fusion des métaux est particulièrement à risque. Pour récupérer un peu d'or et de métaux précieux d'importantes quantité de vapeurs toxiques sont émises, dont la filtration nécessite des systèmes rarement utilisés par les recycleurs de « matériaux électriques et informatiques » des pays pauvres. Des millions de batteries contenant du mercure, du cadmium, du nickel, etc., et piles au mercure vont perdre leur contenu toxique dans des décharges sauvages ou non-appropriées.

Machine de jeu : quelle carte récupérable pour quels jeux ? modifier

Si vous souhaitez faire une configuration pour jouer à d'anciens jeux, voici un tableau qui vous permettra de dater la carte graphique et donc les jeux qu'elle pourra faire tourner. Nous vous indiquons cela, car les jeux précisent souvent quelle configuration est nécessaire au niveau CPU et RAM mais rarement la génération de carte graphique nécessaire. En rapprochant ce tableau de celui appelé Configurations pour quelques jeux célèbres vous pourrez voir quels sont vos besoins ou voir ce que vous pouvez tirer d'une CG.

Les années de sorties des générations de cartes graphiques, selon l'article carte graphique de wikipédia.
Année ATI nVidia Matrox Videologic et ou STMicroelectronics
1995 ? STG2000 Millenium ?
1996 All-In-Wonder, Rage3D, Rage/Pro ? Mystique PowerVR ou PCX1
1997 3D Rage Pro Riva 128 élément ?
1998 ? TNT G200 ?
1999 Rage 128, Rage 128 Pro Vanta, TNT2, GeForce G400 Kyro
2000 Rage Fury Maxx, Radeon GeForce 2 G450 Kyro 2
2001 FireGL, Radeon 7000, 7200, 7500, 8500 GeForce 3 G550 ?
2002 Imageon, Radeon 9000, 9100, 9500, 9700 GeForce 4 Parhelia
2003 Radeon 9200, 9600, 9800 GeForce 5200, 5600, 5700, 5800, 5900 ? ?
2004 Radeon 9250, 9550, X300, X600, X700, X800, X850 GeForce 4300, 5500, 5750, 5950, 6200, 6600, 6800 ? ?
2005 Radeon X1300, X1600, X1800 GeForce 7800 ? ?
2006 Radeon X1650, X1900, x1950 GeForce 7100, 7300, 7600, 7900, 7950, 8800 ? ?
2007 Radeon X2900 GeForce 8600 ? ?

Récupérer les PC constructeurs modifier

Remettre à neuf modifier

Parlons du montage lui-même. Le montage de PC recyclés est le même que ce que nous avons vu jusqu'ici. En fait, il est très probable que le gros du travail soit déjà fait. Les principaux travaux consisteront donc à :

  • identifier les pièces défectueuses et à les sortir ;
  • identifier les composants inutiles et à les sortir ;
  • réarranger la position des composants et périphériques (RAM, cartes d'extensions et lecteurs optiques) comme nous l'avons vu pour améliorer la ventilation ;
  • rétablir ou supprimer les connexions défectueuses ou manquantes ;
  • faire le ménage, dépoussiérer le tout.

Réinstaller modifier

Il est très probable que vous récupériez des matériels sans logiciels ni même système d'exploitation. Tant mieux, voilà l'occasion de remettre à jour les logiciels.

Pour choisir un système d'exploitation, vous devez d'abord vous informer sur le matériel auquel vous avez à faire. Vous pouvez tester les performances et mesurer les caractéristiques à l'aide d'un LiveCD.

Évaluer la configuration de la machine modifier

Vous pouvez utiliser tous les outils décrits dans la partie Évaluer la machine du chapitre Test de performance et optimisation.

Faire fonctionner un Windows modifier

Configurations requises :

  • moins de 133 MHz ou moins de 32 Mo de RAM : Windows 95 ;
  • 133 à 500 MHz, de 32 à 128 Mo de RAM : Windows 98 SE ou Windows NT 4.0 ;
  • à partir de 300 MHz et 128 Mo de RAM : Windows 98 SE ou Windows 2000 ;
  • à partir de 500 MHz et 256 Mo de RAM : Windows 2000 ou Windows XP ;
  • dual-core ou single core à partir de 2,5 GHz, plus de 1 Go de RAM : Windows Vista ou Windows 7.

Faire fonctionner GNU/Linux modifier

GNU/Linux est parfaitement adapté au fonctionnement sur une vieille machine.

Dans le cas d'une installation serveur : Debian fera parfaitement l'affaire.

Dans le cas d'une installation utilisateur graphique : Damn Small Linux est une distribution spécialement conçue pour les vieilles machines. Vous pouvez aussi installer une distribution en sélectionnant un gestionnaire graphique léger tel que XFCE (ou LXDE), par exemple : HandyLinux ou Emmabuntüs spécialement conçues pour le réemploi d'ordinateurs usagés.

Reconfigurer modifier

Quand il s'agit de configurer un système d'exploitation sur une machine plutôt ancienne, il convient de tenir compte de la faiblesse de la machine. En configurant bien le système le gain de performance n'est pas négligeable. Voici des paramètres à considérer :

  • la résolution d'écran : vous pouvez descendre jusqu'en 800 × 600 (voire en dessous) ;
  • le son : il peut être bénéfique de désactiver les sons de l'environnement graphique (son à l'ouverture d'un dossier, à la minimisation d'une fenêtre, etc.) ;
  • désactiver le gestionnaire des tâches périodiques : si vous ne vous en servez pas, il est inutile que l'ordinateur passe du temps à regarder s'il a quelque chose à faire ;
  • désactiver les apparences : notamment en supprimant les thèmes, curseurs animés et autres écrans de veille ;
  • ...à compléter...

Pour avoir des logiciels utilisables sur une ancienne machine, se tourner vers les logiciels actuels n'est pas toujours une bonne idée. En effet, au fur et à mesure de leur évolution, certains logiciels nécessitent des machines de plus en plus puissantes. Si un logiciel est trop consommateur dans une version actuelle, vous pouvez essayer de vous tourner vers une version antérieure (contemporaine du matériel). Vous pourrez trouver les anciennes versions des logiciels sur internet, notamment sur ces trois sites :

Attention toutefois, essayez de toujours utiliser une version majeure ancienne mais toujours dans sa version la plus évoluée (la dernière version mineure avant la sortie de la version majeure suivante).

D'une façon générale, suivez tous les conseils donnés dans la section Optimisation logicielle du chapitre Test de performance et optimisation. Privilégiez notamment l'utilisation de logiciels légers.

Références modifier

Voir aussi modifier

Liens externes modifier