Le système d'exploitation GNU-Linux/Partitionnement du disque



Objectifs modifier

À la fin de ce chapitre, le lecteur sera en mesure :

  • d’expliquer le rôle des partitions,
  • d’utiliser un outil de partitionnement,
  • de créer un système de fichiers.

Introduction modifier

L’utilisation d’une unité de stockage (par exemple un disque dur) soit pour l’installation d’un système d’exploitation ou le stockage de données nécessite que celle-ci soit préalablement préparée d’abord par le partitionnement puis par le formatage logique. Dans ce chapitre, le concept de partition est expliqué avant de présenter un outil de partitionnement. Finalement, le formatage logique est présenté.

Qu'est-ce qu'une partition? modifier

Le partitionnement consiste à créer des zones sur le disque dont les données ne seront pas mélangées. Cela sert donc si l'on veut, par exemple, installer des systèmes d'exploitation différents n'utilisant pas le même système de fichiers. Il y aura donc au minimum autant de partitions que de systèmes d'exploitation utilisant des systèmes de fichiers différents. Dans le cas d'un utilisateur d'un système d'exploitation unique, il y aura une seule partition recouvrant tout le disque, sauf si l'utilisateur désire en créer plusieurs pour, par exemple, séparer les données et les programmes.

Il y a trois sortes de partitions: les partitions principales, la partition étendue et les partitions logiques. Un disque peut contenir jusqu'à quatre partitions principales (dont une seule peut être active), ou trois partitions principales et une partition étendue. Dans la partition étendue, l'utilisateur peut créer des partitions logiques (c'est-à-dire faire en sorte que l'on ait l'impression qu'il y a plusieurs disques durs de taille moindre).

Voyons voir un exemple dans lequel le disque contient une partition principale et une partition étendue composée de trois partitions logiques (nous verrons par la suite les partitions principales multiples):

Figure 1: Exemple de partition

Pour les systèmes Windows, seule la partition principale est amorçable, c'est donc la seule sur laquelle on peut démarrer le système d'exploitation. Sous Linux, toutes les partitions peuvent être amorçables.

On appelle partitionnement le processus qui consiste à écrire les secteurs qui constitueront la table de partitions. La table de partitions est une base de données contenant les informations sur les partitions: taille de celle-ci en terme de nombre de secteurs, position par rapport à la partition principale, types de partitions présentes, systèmes d'exploitation installés, ...

Partition principale modifier

Une partition principale doit être formatée logiquement, puis contenir un système de fichiers correspondant au système d'exploitation installé sur celle-ci. Si jamais vous avez plusieurs partitions principales sur votre disque, une seule sera active et visible à la fois; cela dépendra du système d'exploitation sur lequel vous avez démarré l'ordinateur. En choisissant le système d'exploitation que vous lancez au démarrage, vous déterminez la partition qui sera visible. La partition active est la partition sur laquelle un des systèmes d'exploitation est démarré au lancement de l'ordinateur. Sous Windows, les partitions autres que celle sur laquelle vous démarrez seront alors cachées, ce qui empêchera d'accéder à leurs données. Sous Linux, toutes les partitions sont accessibles.

Partition étendue modifier

La partition étendue a été mise au point pour outrepasser la limite des quatre partitions principales, en ayant la possibilité de créer autant de partitions logiques que vous désirez dans celle-ci. Au moins une partition logique est nécessaire dans une partition étendue, car vous ne pouvez pas y stocker de données directement.

Beaucoup de disques durs d’ordinateur sont formatés en une seule grande partition utilisant l'intégralité de l'espace disponible. Ce n'est pourtant pas la solution la plus avantageuse en terme de performances et de capacité. La solution est de créer plusieurs partitions, ce qui va vous permettre:

  • d'installer plusieurs systèmes d'exploitation sur votre disque,
  • d'économiser de l'espace disque,
  • d'augmenter la sécurité de vos fichiers,
  • d'organiser vos données plus facilement.

Secteur de démarrage modifier

Le secteur de démarrage (appelé Master Boot Record ou MBR en anglais) est le premier secteur d'un disque dur (cylindre 0, tête 0 et secteur 1). Il contient la table de partition principale et le code qui, une fois chargé en mémoire, va permettre d'amorcer le système d’exploitation.

Ce programme, une fois en mémoire, va déterminer sur quelle partition le système va s'amorcer, et il va démarrer le programme (appelé « bootstrap ») qui va amorcer le système d'exploitation présent sur cette partition.

D'autre part, c'est ce secteur du disque qui contient toutes les informations relatives au disque dur (fabricant, numéro de série, nombre d'octets par secteur, nombre de secteurs par « cluster », nombre de secteurs,...). Ce secteur est donc le secteur le plus important du disque dur. Il permet aussi au BIOS de reconnaître le disque dur. Ainsi, sans celui-ci, votre disque dur est inutilisable, c'est donc une des cibles préférées des virus.

Outil de partitionnement modifier

Sous Linux, il existe de nombreux outils de partitionnement. L'utilitaire fdisk est disponible sur la majorité des distributions de Linux. Il permet de créer, d’éditer et de détruire des partitions sur un disque. Le partitionnement avec fdisk entraînera la perte de toutes les données présentes sur le disque sur lequel vous effectuez les opérations.

Syntaxe :

fdisk [périphérique]

Sans argument fdisk utilisera le premier disque dur qu'il trouve. Il est possible de préciser à fdisk le disque à partitionner, en lui donnant comme paramètre le nom du périphérique.

Exemple :

Partitionner le second disque dur IDE.

fdisk /dev/hdb

Une fois lancé, le menu suivant apparaît :

# fdisk /dev/hda

Commande (m pour aide): 

Le tableau suivant présente la liste des principales options de la commande fdisk:

Commande Description
d Destruction d'une partition
l Liste des types de partitions
m impression du Menu en cours
n création d'une Nouvelle partition
p affichage des Partitions
q Sortie de fdisk sans sauvegarde des paramètres (Quitter)
t Modification du Type de partition
v Vérification de la table des partitions
w sauvegarde des modifications et sortie de fdisk (Write & exit)

Création des partitions modifier

Voici les étapes pour créer une partition :

  1. Démarrer fdisk
  2. Taper n pour créer une nouvelle partition.
  3. Choisir le type de partition (primaire ou étendu).
  4. Choisir le numéro de la partition
  5. Ensuite fdisk vous demande l'emplacement du premier cylindre. Par défaut, fdisk affichera toujours le premier cylindre libre trouvé.
  6. fdisk vous demande alors l'espace à attribuer à cette partition. Cette taille peut être indiquée en nombre de cylindres, en Octets, en Kilo-octets ou en Mégaoctets.

Afficher les partitions modifier

La commande p du menu principal permet d’afficher les partitions du disque dur sélectionné.

Disk /dev/hda : 128 heads, 63 sectors, 623 cylinders
Units = cylinders of 8064 * 512 bytes
Device     Boot  Start  End     Blocks  Id     System
/dev/hda1  1     254    102400+   83    Linux  native
/dev/hda2  255   309    221760    83    Linux  native
/dev/hda3  310   253    862848    83    Linux  native

Formatage logique modifier

Le formatage logique crée un système de fichiers sur le disque, qui va permettre à un système d'exploitation (DOS, Windows 95, Linux, OS/2, Windows NT, ...) d'utiliser l'espace disque pour stocker et utiliser des fichiers. Les systèmes d'exploitation utilisent des systèmes de fichiers différents, ainsi le type de formatage logique dépend du système d'exploitation que vous utilisez.

mkfs, création d’un système de fichiers modifier

Syntaxe :

mkfs [-t type] partition

Description :

L’utilitaire mkfs permet de créer un système de fichiers sur un disque ou une partition. Ce système de fichiers est de type ext2, ext3 ou msdos.

Exemple 1:

Formater une disquette dos.

mkfs –t msdos /dev/fd0

Exemple 2:

Formater une disquette Linux.

mkfs –t ext2 /dev/fd0

Exemple 3 :

Formater la partition /dev/hda3 en ext3.

mkfs –t ext3 /dev/hda3

e2label, étiquetage d’une partition modifier

Syntaxe :

e2label [partition]

Description :

La commande e2label affiche ou modifie le nom du système de fichiers spécifié.

Exemple :

Afficher l’étiquette de la partition /dev/hda2

e2label /dev/hda2

Exercices modifier

  1. Nommez trois sortes de partitions?
  2. Qu’est-ce qu’une partition?
  3. Combien, au maximum, peut-il y avoir de partitions principales?
  4. Qu’est-ce qu’un secteur de démarrage?
  5. Qu’est-ce que le formatage logique?
  6. Formatez une disquette Linux. Écrivez au complet la commande utilisé.