L'éco-construction en Nord-Pas-de-Calais/Partie1/Aperçu du paysage régional
Cette première carte nous renseigne sur les différents paysages régionaux. Ces ensembles formés par les conditions naturelles (relief, végétation) nous serviront d’échelle de référence dans l’étude de l’habitat traditionnel. A première vue, on constate que le relief est constitutif de frontières humaines puisque les limites de niveau semblent recouper les frontières départementales. Ainsi, l’Ouest de la Région (Haut Pays) se caractérise par des couleurs chaudes tandis que l’Est (Bas Pays) « tire » vers les couleurs froides qui indiquent une proximité avec le niveau de la mer. Parcourons ensemble le territoire régional pour observer les continuités et les ruptures dans le paysage. Commençons par la pointe Nord où l’on trouve une plaine maritime avec un arrière pays, la Flandre maritime. Les principales villes sont Calais et Dunkerque. En descendant, le relief s’accentue jusqu’à former des monts au niveau de la Flandre intérieure. Toujours à l’Est de la Région, on retrouve une grande plaine (La Lys) ainsi que des pays plus réduits (Weppes, Mélantois, Pévèle) avec parfois des zones marécageuses progressivement asséchées pour répondre aux besoins humains. La plaine de la Scarpe ainsi que l’Escaut constituent un pays original. En continuant plus au Sud, on remarque que le relief s’accentue. Les collines de l’Avesnois annoncent le passage vers le relief ardennais. Elles sont largement irriguées par des fleuves comme la Sambre, ou l’Helpe. En remontant le Haut Pays vers la côte, on trouve le Cambrésis, les collines de l’Artois ainsi que des paysages d’interface, de transition avec le Bassin minier qui forme grossièrement un arc allant de Valenciennes à Béthune, en passant par Lens. Nous achevons notre tour d’horizon du paysage régional en retrouvant le littoral de la Côte d’Opale et notamment le pays du Boulonnais ainsi que le paysage remarquable constitué par les marais de l’Audomarois. |
Les conditions climatiques constituent autant de contraintes qui se répercutent dans les façons de bâtir à l'échelle locale. On voit que notre région est caractérisée par un climat océanique du fait de son littoral. Plus on descend vers le Sud de la région, plus on a affaire à un climat océanique dégradé. Enfin, on se rapproche du climat semi-continental en allant vers l’Avesnois. Penchons-nous à présent sur la carte régionale. Cette carte nous permet de distinguer des zones climatiques à l’intérieur du territoire régional. Ces « sous-régions » ont un climat particulier qui est fonction des influences auxquelles elles sont soumises. Le document nous indique les moyennes pluviométriques, l’ amplitude thermique ainsi que l’échelle des vents. On distingue nettement six zones climatiques : • En vert foncé, La Côte d’Opale et les terres intérieures (Boulonnais, Montreuillois). • En vert clair, Le Haut Pays d’Artois (Ternois). • En vert pâle, La côte entre Calais et Dunkerque et la Flandres maritime. • En jaune, La Flandre intérieure, de Saint-Omer à Douai. • En rouge clair, la ceinture minière, de Lens à Valenciennes • En rouge foncé, l’Avesnois (Thiérache, Fagne de Trélon) Ces zones sont classées dans un ordre décroissant. Les chiffres correspondant aux hauteurs annuelles de précipitations exprimées en millimètres. Les lignes en gras sont des isohyètes, lignes imaginaires reliant des points d'égales quantités de précipitations. Les conditions climatiques constituent autant de contraintes qui se répercutent dans les façons de bâtir à l'échelle locale. * Le vent Les constructions intègrent cet élément qui est d’abord vécu comme une contrainte. Il faut par exemple lutter contre les forces horizontales qui viennent déstabiliser les ouvrages, en utilisant des contrevents. Dorénavant, cette contrainte persiste mais le vent est perçu comme un allié puisqu’il est une source d’énergie abondante. Le Montreuillois compte ainsi une centaine d’éoliennes en fonctionnement. * Les précipitations La carte indique que la région est exposée à la pluie de manière contrastée. La pluie est un autre élément qui est pris en compte dans la construction, des fondations à la toiture. Par exemple, les maisons en torchis sont préservées des remontées capillaires par des soubassements en pierre. Des coyaux (éléments de charpente, cf. photo) débordent pour accueillir des toitures qui protègent davantage les pans de murs exposés au ruissellement et aux éclaboussures. * Les températures Les constructions traditionnelles étaient pourvues de murs bien épais ayant un rôle d’inertie et d’isolation à la fois. Ceci afin de retenir la fraîcheur en été et la chaleur en hiver. L’implantation des habitations se faisait conformément à la course du soleil. En lisant la légende, nous nous apercevons que les amplitudes thermiques sur la période 1969-1988 révèlent une différence de quelques degrés entre les extrémités de la région. |
Cette troisième carte permet de visualiser les différents types d'espaces présents sur la région. La majeure partie de l’espace régional est constituée d'espaces agricoles. Cet ensemble comprend les zones cultivées (en blanc sur notre carte) ainsi que les prairies (en vert kaki). Les zones agricoles représentent quasiment un million d’hectares et constituent une réserve conséquente de matériaux biosourcés locaux, notamment les co-produits de l’activité agricole comme la paille. Les espaces artificialisés représentent quant à eux 15% de la superficie régionale. Ce sont les zones qui apparaissent en rouge sur notre carte. Elles occupent une bonne partie du territoire : c’est le phénomène d’étalement urbain. . Les zones naturelles semblent se maintenir, en partie grâce à des politiques publiques volontaristes (cf. schéma ci-dessous). Ils se concentrent dans les trois Parcs Naturels Régionaux * Les espaces urbains En ville, on retrouve un parcellaire groupé, à l’image des corons du bassin minier ou des courées. Les villes les plus importantes sont situées dans le département du Nord. On pense au triangle industriel Lille-Roubaix-Tourcoing. Ces villes sont des nœuds vers lesquels convergent les hommes, les marchandises et l’information. Elles centralisent les centres de décisions, qu’ils soient économiques ou politiques (institutions). * Les espaces périurbains La préoccupation d’économie de l’espace (compacité) pour limiter l’artificialisation s’étend dorénavant aux espaces périurbains. La périurbanisation correspond à un mouvement des travailleurs urbains qui viennent vivre en périphérie des villes pour y trouver un confort et une qualité de vie. Ce phénomène peut induire une concurrence au niveau de l’usage du foncier dans ces espaces. Très souvent, des terrains agricoles sont revendus afin de construire des lotissements. * Les espaces ruraux En rural, les cultures et les espaces boisés prennent davantage le pas sur le bâti. Cela se ressent au niveau visuel. La campagne est dédiée à la production agricole. Elle se caractérise également par une faible densité de population. Le territoire des 7 Vallées dans le Pas de Calais représente par exemple 10% du territoire départemental tout en n’accueillant que 2,5% de sa population. |