Inventer les territoires culturels de demain/le media buissonnier
Initiation aux Technologies de l’Information et de la Communication
Le multimédia buissonnier*
modifierTémoignages sur les ateliers conduits par l’espace culture multimédia du centre Saint-Exupéry de Reims
Par Anne-Isabelle Vignaud, directrice du centre culturel Saint-Exupéry (de 1999 à 2009)
« Lire en Fête 2004 »... L’enseigne est calligraphiée avec un simple fil de laine rouge, déposée sur la scène de
théâtre de la Salle Commune du Chemin Vert à Reims. Cette écriture charmante et précaire donne le ton du
parcours multimédia ludique et sensoriel, proposé aux apprenants en situation d’illettrisme et aux encadrants
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participant au Festival de l’Écrit organisé par Initiales.
Un parcours musical, visuel, doux, gustatif
modifierDes écrans de calques suspendus par des pinces à linge, des ordinateurs posés à même le sol, de grands
coussins rouges à partager, une pénombre chaude et colorée traversée par l’abécédaire animalier multimédia de
Kvéta Pakowskà, des caméras rondes et légères comme des madeleines pour lire des mots cachés, élaborer une
image, filmer, se filmer ...
Le parcours est musical, visuel, doux, gustatif. Le visiteur plonge une Webcam à l’intérieur d’un globe luminaire
urbain ; il faut cet œil numérique pour lire dans l’étrange boule de cristal. L’image captée, diffusée sur un écran
d’ordinateur à proximité, révèle les textes édités pour le Festival de l’Écrit « Au marché de Kinshasa » ; « J’ai
décidé d’apprendre à lire » ; « Le vent » ; « Je suis un arbre »... La relation entre le public et l’ordinateur se
construit dans cette connivence-là ; le parcours recèle des fragments de l’histoire de chacun.
Un peu plus loin, les mots s’écrivent en pâtes à potage : les contours imprécis des pâtes nous égarent dans un
paysage numérique où la lettre est un tronc d’arbre, un rocher...
Quelques pas de plus et l’on joue à deux. L’un choisit un mot, une onomatopée détachable à présenter dans la
lumière ; l’autre filme, visite les syllabes, découvre qu’un mot peut en cacher un autre. Bien souvent la caméra
déborde vers la main, le pull-over, l’oreille... On part du mot, on trouve la personne.
Vers les pendrillons côté jardin, le visiteur déniche la source de l’image animée projetée sur l’écran visible dès
l’entrée : un ordinateur, une souris, on aborde ici une configuration plus classique. Le cédérom à découvrir est
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une adaptation multimédia du livre Alphabet de l’artiste tchèque Kvetà Pakowskà, un univers coloré et piquant,
nourri des influences de Klee, Kandinsky et Sonia Delaunay. Assis sur des poufs, chacun peut voyager à son
rythme dans le cédérom et en même temps offrir à tous un témoignage de son chemin musical et plastique,
rediffusé à quelques mètres de là. Le parcours s’achève à la porte d’un mini-four laissant s’échapper des mots
sablés ; des mots qui nourrissent.Cet univers imaginé spécifiquement pour le Festival de l’Écrit a été créé par l’équipe pédagogique de l’espace
culture multimédia du centre culturel Saint-Exupéry, Clémentine Treu et Leïla Bouanani ainsi qu’Odile Macchi,
metteur en scène de la compagnie de théâtre troyenne Si et Seulement Si.
Suite aux repérages réalisés quelques jours auparavant, l’équipe s’est installée la veille pour scénographier
l’espace, installer le matériel (6 ordinateurs, 2 visionneuses, 2 projecteurs vidéo...), créer la lumière, penser
l’accueil et la circulation des visiteurs. Ce parcours multimédia prend place aux côtés des autres ateliers proposés
par les partenaires d’Initiales : calligraphie coréenne, initiation à l’alphabet cunéiforme, atelier d’écriture. Il est
pensé comme une mise en appétit pouvant ouvrir sur un cycle d’initiation à l’usage des T.I.C.
Monter un petit film en quelques minutes
modifierQuelques semaines plus tard, l’ECM engage un programme avec un groupe de femmes allocataires du Revenu
Minimum d’Insertion, accompagnées par une conseillère en économie sociale et familiale du Conseil Général de
la Marne. Le groupe travaille sur le thème des cultures de l’Afrique. Plusieurs rencontres sont prévues avec
l’ECM pour une initiation aux T.I.C. Le premier rendez-vous aura lieu dans la Maison de Quartier, lieu familier de
l’atelier. L’équipe de l’espace culture multimédia vient quelques jours auparavant pour choisir l’emplacement du
parcours : une salle longue, pas trop grande, pour créer du contact et de la proximité. Elle sera entièrement
pendrillonnée pour assurer une pénombre douce, chaleureuse, propice à valoriser les projections. Les
ordinateurs sont posés sur des tables basses, des poufs, des coussins, quelques lampes de chevet sont
installées. À l’heure habituelle de l’atelier après le café rituel, le groupe est invité à entrer et est accueilli avec des
rondelles de bananes plantains chaudes que l’on a fait frire dans la cuisine de la Maison de quartier. Des images
vidéo habillent les murs de motifs de tissus africains, vaste décor dans lequel on peut prendre la pose et se faire
photographier seul ou en groupe. Les tissus dessinent des tatouages et des scarifications sur la peau à la
manière africaine. À la fin de la séance, un diaporama rapidement monté par l’animatrice projettera le souvenir de
ces moments vécus ensemble ; on peut aussi imprimer quelques clichés et repartir avec. L’expérience de la mise
en abyme des images, propre aux T.I.C., est ainsi vécue dès la première rencontre.
Plus loin, l’équipe de l’ECM a scanné des croquis réalisés par l’ethnologue Marcel Griaule en 1938 pour décrire
les danses des masques africains. En utilisant le logiciel de montage très simple iMovie, les visiteuses montent,
image par image, un film de quelques secondes qui met les masques dogons en mouvement.
À côté, on peut visionner de courts portraits d’Africains vivant en France et parlant de ce qui leur manque de
l’Afrique : il feuillettent des photos, montrent des objets du quotidien. Ces séquences téléchargées sur le Net ont
été réalisées par l’espace culture multimédia Confluences – Regard métis de Paris. Le réseau des 150 espaces
culture multimédia français constitue une réserve importante de documents et de matière grise.
Sur une table à quelques mètres sont disposés des objets délicats empruntés aux associations africaines
rémoises, masques, jeu d’awalé, poupées, tissus ; on apprend à les éclairer, à les filmer, à les photographier...
Chaque visiteuse progresse à son rythme et passe d’un pôle à l’autre comme elle l’entend. Observatrices puis
actrices, elles apprennent à manipuler une souris, photographier, filmer, monter une séquence, sélectionner un
site favori, imprimer une image.
La charte nationale Net Public
modifierCes notions seront développées et approfondies par la suite, dans les prochains rendez-vous donnés à l’ECM.
Pour les personnes qui le souhaitent, les acquis peuvent être validés en passant le P.I.M. Passeport pour
l’Internet et le Multimédia. Le test permet d’évaluer un ensemble de capacités de base dans l’utilisation d’un
micro ordinateur connecté à l’Internet, comprenant les opérations de traitement de texte, de courrier électronique
et de recherche d’informations sur le Web.
Les témoignages de ces expériences permettent de faire émerger quelques principes directeurs de notre
approche de la médiation des T.I.C.
Désolidariser l’ordinateur des enjeux du monde du travail et de l’insertion :
modifierDans cette approche, l’ordinateur sert à tout, sauf à faire son CV, chercher du travail, remplir sa feuille
d’allocation. Nous n’avons pas oublié qu’un des premiers usages imaginés du téléphone fut l’écoute à distance
de l’opéra ! Dans les espaces culture multimédia, l’ordinateur est une télévision, un cinéma, une chaîne hifi, une
machine à remonter le temps, un baguette magique à ubiquité, une machine à coudre des images et du son...
Inventer une motricité autour de l’ordinateur :
modifierLa station assise face à l’ordinateur, qui reproduit une situation scolaire ou professionnelle où le corps est le plus
souvent contraint à une position socialement définie, est évitée dans nos animations.
Nous créons des parcours dans lesquels chacun peut circuler à son rythme, dans une motricité libre (allongée, à
genou, en tailleur, assis au sol, debout...).
Nous faisons aussi découvrir des propositions où l’on peut développer sa motricité dans un espace
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virtuel, comme dans ce jeu avec Webcam qui s’ouvre sur la ville de New-York envahie par des bulles de savon.
Le « visiteur » est filmé par la Webcam de son ordinateur et se retrouve « incrusté » dans New-York. Il lève les
bras et fait éclater les bulles de savon en les touchant virtuellement avec les mains (il y a des versions plus
sportives type volleybeach !). Il est ici et ailleurs en même temps. Son corps réel est augmenté d’un double
virtuel.
Une solide recherche documentaire
modifierS ouvent conçus « sur mesure » autour des thèmes de travail des groupes partenaires, les parcours font l’objet
d’une importante recherche documentaire, qui permet de construire un contenu riche, diversifié, parfois étonnant,
qui stimule la curiosité.
Mettre le texte à distance
Dans une premier temps, nous mettons délibérément en valeur les usages associant l’image et le son, moins
attendus et plus conviviaux. L’usage du traitement de texte viendra dans un deuxième temps, par une
appropriation spontanée et pragmatique, quand il s’agira d’envoyer du courrier électronique, de réaliser un page
Web, un site, etc.
Les savoirs de base par la poésie
modifierDe nombreux sites d’artistes comme le cielestbleu.com
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de Frédéric Durieu et Jean-Jacques Birgé, ou
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flyingpuppet.com de Nicolas Clauss, permettent d’apprivoiser la souris en faisant léviter des girafes, voler des
licornes, en transformant des roses en derviches tourneurs... Les clics produisent de la musique, des phrases, du
contraste. Les déplacements de la souris font apparaître des personnages, transforment la lumière,
intervertissent les plans... La contemplation et le jeu avec ces œuvres poétiques introduisent à l’intelligence de
l’interactivité et nourrissent l’imaginaire et la curiosité.Pour les étapes d’apprentissage ultérieures (recherche sur le Web, création de page Web...), l’approche par
affinité et complicité se poursuit. Par exemple, lors des premières rencontres, les animateurs de l’atelier créent
discrètement un site-mémoire du stage, qui sera découvert par surprise lors de la séance de recherche sur le
Web et donnera envie aux stagiaires de continuer l’œuvre amorcée.
S’adresser aux cinq sens
modifierNous rééquilibrons le côté insaisissable des images virtuelles par une forte présence d’objets associés aux
thèmes travaillés. Pour un atelier sur la mémoire familiale, nous avons glané des objets aux puces : boîtes de
couture avec écheveaux de soie, rasoir ancien, pipe, lampe à huile, napperons brodés...
Techniquement, ces objets sont appelés à être filmés, photographiés ; affectivement, ils sont des libérateurs de
paroles. Ils apportent de surcroît une dimension sensuelle et rassurante de ce que l’on re-connaît. En associant le
toucher, le visuel, l’olfactif, le gustatif, nous donnons du corps aux apprentissages et nous ancrons plus
profondément les acquis.
Associer les livres
modifierAfin de bien affirmer qu’il n’y a pas opposition entre le livre et l’ordinateur, les livres sont systématiquement
présents dans les ateliers : livres d’art, livres d’artistes, essais, bandes dessinées, livres d’images, livres de
bibliophilie numérique (à feuilleter avec des gants blancs). Manipulés, scannés, ils servent de base documentaire
et prolongent la séance de travail.
Jouer avec l’espace et le temps réel
modifierLe réseau Internet permet d’être ici et ailleurs en même temps : je peux voir le soleil se lever à Melbourne en
temps réel, je peux voir à Saint-Ex les Glaneuses de J.F. Millet durant leur exposition au musée des Beaux-Arts
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de Reims , je peux relier deux expositions de la plasticienne Dominique Boisjeol à Reims et à Vitry-le-François,
je peux parler dans mon micro et être entendue à des kilomètres de là...ou dans la salle d’à côté !
L’ordinateur, un miroir qui peut mentir
modifierDans nos programmes d’initiation pour les tout petits dès 18 mois, les ordinateurs posés au sol sont surmontés
d’une Webcam. L’enfant s’avance accompagné d’un parent, il se voit dans l’ordinateur comme dans un miroir, il
joue avec son image, prend une photo de sa maman, déclenche l’impression et va chercher sa photo dans
l’imprimante. Pour les plus grands, la programmation peut faire mentir le miroir, comme dans l’installation de
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Miguel Almiron, Anamorphose numérique , où le visiteur multiplié quarante fois semble onduler dans un univers
amniotique avec quelques secondes-lumière de décalage...
Valider les acquis
modifierEn parallèle à l’éveil de la sensibilité et de l’imaginaire, il importe pour chacun de valider ses nouvelles
connaissances. Le Passeport pour l’Internet et le Multimédia nous paraît un bon outil, auquel on peut se préparer
collectivement dans un climat de confiance.
Créer un univers sécurisant
modifierÀ la bureautique beige et grise, nous préférons les ordinateurs bleu-piscine ou piqués de pâquerettes ; au
mobilier métal de style technologique, nous préférons le bois patiné par les années. L’espace culture multimédia
de Saint-Ex a été scénographié par le décorateur Nicolas Baumann, qui a rassemblé des meubles années 30
pour composer un chez-soi collectif. Ce mobilier « grand-mère » met d’emblée le public à l’aise et contribue à
créer les conditions de la confiance et de la complicité.
Quand nous externalisons l’espace multimédia en maison de quartier, en centre social, au musée des Beaux-Arts
de Reims, à Saint-Brice-Courcelles pour Jonglissimo, à Mareuil-sur-Aÿ dans un salon des loisirs, nous arrivons
avec notre bric-à-brac de tapis, lampes de chevet, notre machine à écrire Oliver 9 de 1894... (on laisse le poêle
en fonte à Saint-Ex).
Le temps passé enrichit le vécu présent
modifierLe temps passé à chiner des objets, trouver la documentation, préparer les animations, scénographier l’espace,
charger/décharger le matériel... est lisible dans l’animation et le public y est très sensible.
Il y a quelques années, pour la journée de rentrée du Manège-Scène nationale de Reims, une plasticienne avait
peint des coussins à la main. Le public pouvait sentir le relief de cette peinture artisanale et prendre la mesure du
temps passé à préparer cet évènement, métonymie perceptible du projet de l’équipe du Manège. Le temps passé
en préparation donne de l’épaisseur au temps présent vécu. Il a une valeur irremplaçable qui contribue à fonder
le contrat de confiance entre l’équipe et les apprenants.
Générosité, engagement, imagination, sont les clés de toute médiation. En amont (ou en parallèle) aux
formations qualifiantes, l’ECM Saint-Exupéry propose un multimédia buissonnier, une approche des savoirs
librement choisis, l’errance poétique et le tâtonnement expérimental, qui nourrissent des apprentissages
profonds, sollicitent la curiosité, génèrent une tension, des appétits et le frisson délicieux d’apprendre et de
progresser.
* Article paru dans la publication « sur les chemins de l’écrit, initiatives et expériences » mai 2005, n°22, publié par l’association
Initiales, Chaumont.
- Article référencé sur le site de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF) suite à une intervention d’Anne-Isabelle
Vignaud à leur congrès annuel : https://abfblog.wordpress.com/2008/06/24/le-multimedia-buissonnier-par-anne-isabelle-
vignaud/Le multimédia buissonnier par Anne-Isabelle Vignaud
Publié le juin 24, 2008 par bibhyb
- Note de l’auteur en 2016 : cet article écrit dans le début des années 2000 donne des références artistiques déjà anciennes et
le Web 2.0 offre depuis des possibilités encore plus foisonnantes. Les références citées ouvrent des pistes de travail pour une
médiation prenant en compte la diversité culturelle dans l’esprit de la charte des Droits Culturels et de l’Agenda 21 de la
Culture. Par ailleurs, quelques-uns des principes directeurs qui ont guidé ce travail me semblent pouvoir contribuer encore
aujourd’hui à la réflexion des personnes en charge de médiation dans le domaine des T.I.C et plus largement. Je demeure très
militante sur l’importance de proposer des contenus riches et documentés, exploités avec exigence mais sans complexe, avec
imagination, ludicité et parfois insolence. Clémentine Treu demeure artiste associée au centre culturel Saint-Exupéry qui,
aujourd’hui en 2016, est dirigé par Géraldine Taillandier : http://www.saintex-reims.com.
Pour ce qui me concerne, il m’arrive d’approfondir le partage de ces expériences (et d’autres depuis), autour d’un verre de
grenadine (ou de Morgon). Je suis joignable à vignaudanneisabelle@gmail.com.
En savoir plus :
Fondé en 1947, le centre culturel Saint-Exupéry de Reims est un espace d’accueil et d’échange dédié aux pratiques
artistiques amateurs et professionnelles. Il propose une quarantaine d’activités de pratique artistique amateur.
Depuis 1995, il dispose d’un espace multimédia qui a obtenu le label Espace Culture Multimédia en 2001. Ce label, créé par le
ministère de la Culture et de la Communication, est accordé aux établissements conduisant des projets d’initiation aux outils
multimédia et de médiation de la culture numérique. Depuis six ans, le centre mène des expériences de médiation des T.I.C
avec des publics très divers, de 18 mois à 87 ans, adhérents du centre, enfants des écoles et des collèges, apprenants en
situation d’illettrisme, enfants et jeunes adultes à profil psychotique, personnes en parcours d’insertion, personnes sans
domicile fixe...
Les notes de l’article :
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Festival de l’Écrit 2004
Alphabet, d’après Kvétà Pakowskà, par Murielle Lefebvre, Frédéric Durieu, Jean-Jacques Birgé, Denis Eliard, Dada média –
éd. Syrinx 1999
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gamecan, édition Reality Fusion. À l’occasion de la présentation des Glaneuses de Millet au musée des Beaux-Arts de Reims,
l’ECM de Saint-Ex et France Telecom ont installé une Webcam face au tableau qui filmait l’œuvre et la diffusait en temps réel
au centre culturel Saint-Exupéry et sur le Net (avril-juillet 2002).
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www.lecielestbleu.com de Frédéric Durieu
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www.flyingpuppet.com de Nicolas Clauss
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que fait le prince charmant, exposition présentée au centre culturel Saint-Exupéry en novembre 2002 – janvier 2003,
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et what about passion à la médiathèque de Vitry-le-François en janvier 2003
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Anamorphoses numériques de Miguel Almiron. Installation présentée pendant les Rencontres Chemins numériques#2 en
2003 au centre culturel Saint-Exupéry
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