Introduire la biodiversité dans la construction et l'urbanisme/Quelques conditions de réussite
Chaque projet d'intégration de la biodiversité dans le bâti est unique et particulier.
Mais tous les projets ont tous en commun de travailler à la fois avec le Vivant et avec le bâti . Ce bâti « abiotique » est réputé relativement « inerte » mais en réalité, il interfère fortement avec les processus du vivant, et de manière très variable selon le degré d'artificialisation et fragmentation du paysage qu'il induit, et aussi selon la disposition et la nature physicochimiques des matériaux qui le constituent (peintures et matériaux écotoxiques et degré de dégrabilité et biodégrabilité, surfaces transparentes ou miroir sur lesquelles les oiseaux se tuent, éclairage perturbant les cycles nycthémétaux, couleur et réflectance modifiant les microclimats ou le comportement de certaines espèces, caractère lisse ou rugueux de supports permettant ou non la colonisation par les algues, mousses, lichens, etc.), et souvent en contexte urbain.
Une approche par l'étude des impacts et des justes compensations qu'on pourrait leur apporter semble permettre de dégager des conditions générales et d'échec ou au moins quelques facteurs de réussite. Il faut pour cela néanmoins s'associer de bonnes compétences en Écologie.
Il est utile que les porteurs de projets ou les responsables d'évaluation connaissent et comprennent ces conditions, ou au moins les facteurs qui ont permis ou compromis la réussite de projets semblables aux leurs.
Sources d'information sur les facteurs de réussite
modifierHormis concernant les jardins, les toitures végétalisées traditionnelles, les pigeonniers, les ruches, la pose de nichoirs et quelques tolérances accordées aux hirondelles et aux espèces domestiquéees (chiens chat, ou autrefois bétail ou volaille installés au rez de chaussée des maisons rurales), nous avons avons relativement peu de recul en matière d'introduction ou accueil volontaire de la faune et flore dans le bâti et la construction. On constate - souvent rétrospectivement - que les facteurs de réussite d'un projet dépendent à la fois deux grands éléments :
- les capacités du porteur de projet à convaincre les autres de l'intérêt de rendre le « bâti » plus accueillant, voire favorable à la biodiversié (et éventuellement ses appuis associatifs, politiques, etc.) ;
- le contexte social, économique et écopaysager local (plus ou moins difficile ou favorable, dans un environnement déjà plus ou moins artificialisé).
Néanmoins, quelques leçons et principes généraux semblent pouvoir être déduits de deux sources principales (et complémentaires) :
- le savoir et les savoir-faire (traditionnels ou récents) construits autour des espèces dont nous ne souhaitons pas qu'elles pénètrent dans nos maisons et espaces de travail (animaux sauvages ou proches de l'homme, tels que micro-mammifères (rats, souris, lérots..), acariens piqueurs et/ou allergènes (araignées, tiques et autres acariens) insectes piqueurs (moustiques..), etc.
- l'analyse des échecs, évolutions ou réussites de certaines des nombreuses grandes et petites expériences en cours dans le monde ; que ces expériences soient conduites par des particuliers, des architectes, urbanistes, collectivités, etc.
Premières déductions
modifierGénéralités
modifierLes projets réussis et significatif (en terme d'ampleur et d'impact sur la biodiversité) ont en commun :
- une vision, un projet... si possible inscrits clairement et pérennisés dans les documents d'urbanisme, par exemple en France via un coefficient de biotope par surface (CBS) dans le PLU, et soutenu par un PCAET ;
- une bonne anticipation : la prise en compte (anticipée) des cycles saisonniers et naturels, par exemple pour le semis, la plantation, la taille, les dates de fauches ou faucardage, ou encore pour la pose de rouleaux de « végétation précultivée », ect. sont essentiels. Le retard dans certaines plantations, l'intégration de structures-nichoirs, etc. peut être cause d'un retard d'un an pour le projet.
- ... la forte personnalité du porteur initial du projet ; Il s'agit souvent d'une association ou d'un seul individu très motivé (habitant, membre d'un service d'urbanisme...). C'est souvent une personne non-experte en matière d'urbanisme ou de biodiversité, mais qui s'intéresse à ces questions et qui, après une phase de réflexion et maturation a osé lancer son projet, puis qui a ensuite réussi à rassembler autour d'elle un petit groupe qui aura pu valider la pertinence et possible viabilité de ce projet, avant que la collectivité ou des institutions ne s'y associent (Depuis la fin des années 1990, certaines institutions et collectivités se montrent très ouvertes à ce type de démarche).
Parfois un porteur de projet a la chance de rencontrer un « appel à projet » lancé par une collectivité. Il faut alors encore qu'il trouve les fonds et soutiens complémentaires et qu'il gère d'éventuels rapports conflictuels avec ses financeurs ou les acteurs associés au projet, qui ne partagent pas nécessairement toutes ses idées, méthodes ou priorités. Des difficultés apparaissent souvent quand le nombre de personnes impliquées augmente ou qu'il faut décider de l'affectation de budgets souvent limités (embauche d'un ou plusieurs salariés au service du projet par exemple), parfois dans ce cas en l'absence d'un lieu de concertation et de travail collaboratif sur le projet. Le porteur initial du projet peut alors avoir le sentiment d'être dépossédé, et - parfois à juste titre - qu'une partie de l'intérêt du projet ou ses ses exigences sont bradée au profit de solutions plus faciles ou d'une stratégies d'image privilégiant la forme sur le fond.
Il est remarquable que les porteurs de projet apparaissent et agissent souvent dans des environnements et contextes urbains a priori difficiles où les responsables et élus pensaient majoritairement qu'un tel projet n'intéresserait pas la population ou serait voué à l'échec ou simplement qu'il relevait de la pure utopie. Or, ce contexte qui est aussi souvent celui d'une nature particulièrement absente ou dégradée est peut-être un des moteurs de la motivation du porteur de projet, puis des habitants et riverains qui après une phase de prise de conscience soutiendront le projet de renaturation ou de retour d'une certaines naturalité.
Le porteur initial du projet est souvent créatif - une capacité (dans le cas des grands projets) à réunir les budgets, les moyens humains et techniques nécessaires et suffisants. Mais l'expérience montre qu'un budget important n'est pas toujours nécessaire (pour les petits projets (de type mares, terrasses végétalisées,etc si le contexte s'y prête), ou pour les grands projet, si le foncier est disponible, par exemple prêté par la collectivité et si un nombre suffisant de personnes se mobilisent...) ;
- ...une capacité à chercher, trouver, associer et durablement coordonner des compétences pluridisciplinaires appropriées (important dans les cas où les défis écologiques et techniques à relever sont importants) ;
- ... une capacité pédagogique et d'animation permettant de susciter autour du projet l'intérêt voire les passions nécessaires. Certains projets font ainsi école, et nombre d'entre eux sont visités par des acteurs qui viennent voir comment ils pourraient transposer cela chez eux ou ailleurs.
- ... une capacité de prospective ou à se projeter dans l'avenir (qui pourra faire rétrospectivement considérer le porteur de projet comme "visionnaire" après qu'il ait été éventuellement qualifié d'utopiste), qui lui permet au porteur de projet de sentir que son idée est viable, d'anticiper sur les besoins futurs du projet et d'élaborer et affiner une stratégie efficace. Dans le cas d'un grand projet, la patience et l'opiniâtreté sont de rigueur, car les projets significatifs de parcs urbains ou d'écoquartiers demandent souvent 8 à 10 ans de travail avant d'émerger, et les obstacles sociopsychologiques ou les imprévus techniques, financiers ou juridiques sont généralement nombreux.
- ...un accord partagé à trouver, puis à respecter sur certains préalables nécessaire à la qualité du projet, à (par exemple le principe du 1/3 sauvage, du réseau écologique, ou du "sans-voiture", etc.) ; on parle parfois des « incontournables » (qui seront par exemple repris dans l'exigentiel du projet, et qui fera l'objet d'une évaluation mise à jour.
- ...une gouvernance participative et transparente, portant sur les processus de construction du projet, de consultation, de prise de décision, d'évaluation puis de rétroactions correctives, impliquant les parties prenantes (citoyens, collectivités, propriétaires, etc) installée autour d'un projet fixant la biodiversité dans les toutes premières priorités. Ce type de gouvernance peut être moins sophistiqué pour les petits projets, mais doit s'appuyer sur un conseil scientifique et structure décisionnelle solidement éclairée par les compétences pluridisciplinaires nécesaires.
Une bonne gouvernance demande un investissement initial plus important, mais se montre toujours favorable à la réussite durable des projets (pour autant qu'on puisse en juger, ces projets n'ayant généralement que 10 ou 20 ans pour les plus anciens). Quelques exemples peuvent déjà inspirer les porteurs de projet (Réserve naturelle urbaine, jardin ouvert et néanmoins clôturé, mare pédagogique, jardin sauvage, corridors biologiques urbains, etc.). Une capacité de benchmarking et à tirer des leçons de son expérience et de celles des autres est un atout indéniable dans ce domaine émergent, où la biodiversité s'exprime toujours différemment et parfois de manière surprenante. Les porteurs de projets finissent d'ailleurs souvent par s'inscrire dans des dynamiques de groupes et de partage d'expérience (aux échelles locales ou globales).
Associer les "parties prenantes" permet une appropriation et un travail plus collectif, voire collaboratif ; Les parties prenantes sont associées via des représentants d'acteurs concernés (collectivités, riverains, futurs habitants et usagers, maîtres d’œuvre et d'ouvrage, Aménageurs publics et privés ; propriétaires ; bailleurs ; experts et Maîtres d’œuvre ; exploitants de services urbains ; gestionnaires d'espaces, corps intermédiaires, tels que syndicats, ordres professionnels ou associations. - ...l'existence d'un lieu de travail collaboratif, et de mémoire de l'histoire du site ; Conserver et entretenir un historique du projet et de ses origines permet à chacun un retour aux sources, et permet aux "nouveaux arrivants" de mieux s'inscrire dans la dynamique. Les sites qu'on laisse à la biodiversité sont souvent marqués par les séquelles de leurs usages antérieurs (agricole, industriels, urbains), avec parfois des polluants non dégradables qu'il faut savoir prendre en compte.
- ...une bonne prise en compte des caractéristiques écologique du site et de son contexte (biotique et abiotique). Ceci passe par une réflexion constante, et une capacité à chercher, réunir et croiser les informations nécessaires, une documentation fiable, etc. sur le site de travail, mais aussi sur les traits de vie, les caractéristiques écologiques des espèces présentes (et potentiellement présentes) dans l'environnement considéré ; Ceci est nécessaire aux choix de stratégies et à un ciblage éventuel de certaines espèces (par exemple du moineau ou de l'hirondelle parce qu'ils sont localement menacés, ou d'insectivores parce qu'on veut protéger les habitants des moustiques..)
Dans le domaine de l'habitat, du tertiaire et du bâti industriel
modifierLes projets réussis et significatif (en terme d'ampleur et d'impact sur la biodiversité) ont en commun :
- ... le choix ou l'opportunité d'un site (le lieu du projet) ; C'est un espace (mur, cour, balcon, véranda, toiture, terrasse, maison, immeuble, jardin, friche, carrière, quartier, ville, agglomération, etc.) dans lequel on choisit d'accueillir plus de nature, et une nature plus sauvage et spontanée. Autrement dit, c'est une surface, ou un réseau de surfaces et de volumes plus ou moins construits, et jugés par le porteur du projet plus ou moins « disponibles » (ou potentiellement disponibles, après les aménagements ou le temps nécessaire) pour accueillir, nourrir, abriter des espèces animales et végétales susceptibles de vivre sans l'aide de l'Homme. La maîtrise du foncier ou la sécurité foncière sont l'un des gage de la pérennité d'un projet.
- une bonne compréhension et prise en compte de l'histoire du site, de son contexte socioéconomique, mais aussi de son contexte écopaysager et des futurs usagers (Ex : seront ils impliqués dans la gestion de la faune et de la flore ? où doit-on chercher à créer un biotope le plus auto-entretenu possible.
- le soutien de collectivités et institutions (locales ou non) à ce type de projet semble un facteur facilitateur, surtout s'il se fait dans un esprit de « collectivité apprenante » et d'amélioration continue ; La collectivité peut alors diffuser ou généraliser les "bonnes pratiques" qu'elles a testé, amélioré et validé à partir des projets initiaux.
- ... une attitude souple et tolérante face aux évolutions spontanées du projet (une canicule, une année chaude et sèche ou au contraire un été humide peut complètement modifier ou affecter les capacités de « cicatrisation écologique » du milieu). Une certaine capacité à patienter, accepter, observer pour utiliser et guider les ressources spontanées de la biodiversité se montre nécessaire, bien qu'avec certaines limites et précautions imposées par le besoin de contrôler certaines espèces invasives ou indésirables (Pour rester « compatible » avec les activités humaines, un certain contrôle reste nécessaire, la difficulté étant de le moins possible affecter les processus de résilience écologique). La biodiversité relève des sciences de la complexité, et n'autorise que peu de certitudes. Les acteurs accueillant la biodiversité dans un environnement construit doivent donc apprendre à doser leur réactions et à composer avec ce retour de la nature dans leur environnement. En particulier, un équilibre délicat est à trouver entre la lutte contre certaines espèces envahissantes ou franchement invasives (Cf. phénomène d'invasion biologique fréquent dans les milieux très artificialisés) et la confiance dans les capacités de résilience écologique d’écosystèmes que l'on rend plus complexes.
Pour ces acteurs, la capacité à échanger et partager leurs savoirs et savoir faire est alors un facteur supplémentaire de réussite.
Laisser faire la nature ou la guider subtilement et discrètement est souvent peu coûteux et écologiquement efficace. (Ex : Sur certaines friches, carrières, terrils, sites militaires, etc. interdits au public ou difficilement accessibles durant quelques années ou décennies sont devenus des espaces écologiquement très intéressant, sans aucun aménagement ni cout d'entretien. Les stades et dynamiques naturelles de renaturation ont pu s'y succéder). - ... dans certains cas, remodeler un site d'intérêt médiocre en le remodelant est source de nouveaux habitats. Une renaturation spontanée peut alors être envisagée (mais avec risque de surdéveloppement d'espèces envahissantes). Elle peut être facilitée ou « boostée » par quelques techniques de réintroduction de biodiversité (Greffe de peau, apport de bois mort, BRF, propagules, réintroduction d'espèces, plan de restauration, etc).
- ... de disposer d'une stratégie de suivi et d'évaluation permanente (= > outils, méthode, compétence...) de suivi et d'évaluation, avec dans le meilleur des cas l'accès à un outil de type observatoire de la biodiversité, très utile pour de grands projets, à l'échelle d'une agglomération ou inter-agglomération, régional ou national par exemple, ou dans le cas d'intégration volontaire du projet dans un « réseau écologique »(Réseau écologique paneuropéen, trame verte régionale ou trame verte nationale en France par exemple).
Pour les petits projets, une compétence naturaliste suffisant à suivre quelques bio-indicateurs pouvant suffire.) - ... une stratégie de possible réversibilité pour certains aspects du projet. L'erreur est autorisée, il est possible de revenir en arrière, ce qui permet des expérimentations qu'on oserait pas faire dans d'autres contextes.
- ... le fait d'associer (en amont du projet) les assureurs concernés par le projet afin qu'ils en comprennent bien les enjeux, et que les facteurs de risques ont bien été pris en compte, ou même que les risques sont moindre qu'avec un aménagement classique est un des gages de réussite (Ex: Grâce à l'atténuation des chocs thermiques, il y a statistiquement moins de fuites et de dégâts des eaux sous une terrasse correctement végétalisée que sous une terrasse classique, et les contraintes de poids sont comparables à celles d'une terrasse dallée ou carrelée ou couverte de cailloux protégeant l'étanchéité). L'absence de garantie décennale (en France) pour des matériaux nouveaux ou des mises en œuvre non référencées dans les cahiers techniques peuvent également être un des freins à l'innovation. Un travail avec l'assureur, des solutions « réversibles » (en cas d'échec pour la tenue dans le temps par exemple), ou une phase de test sont dans ce cas possible.
- ... une bonne prise en compte de la pression humaine (qui est source plus ou moins inévitable de dérangement, surfréquentation, surpêche, vandalisme, ou possibles « détournement d'usages » (Ex : pour des raisons sanitaires, un lagunage naturel ne doit pas être utilisé par une piscine ou une zone de jeu, sauf dans les bassins tertiaires à certaines conditions), etc.
Dans le domaine des infrastructures de transport
modifier- Dans ce domaine (autoroutes et TGV en particulier, et moindrement canaux et routes), un corpus important de savoir et savoir-faire, scientifiquement étayé, évalué et validé par de nombreuses expériences s'est construit depuis les années 1980, notamment autour des écoducs et de certaines méthodes de gestion restauratoire dans le cadre ce ce qu'on appelle le « Génie écologique » (alors que faute de moyens, les universitaires se sont encore peu penché sur l'écologie et la biodiversité urbaines ou rurale, hormis pour ce qui pouvait interférer avec la santé ou l'économie marchande).
Une grande partie du savoir accumulé dans le cadre des études d'impacts et mesures compensatoires (notamment aux Pays-Bas, en Allemagne, en Europe du nord) peut être utile aux urbanistes et aux architecte soucieux de d'ouvrir la ville à une nature moins couteusement domestiquée. En France, les CETE, le CERTU, les sociétés autoroutières ont ainsi accumulé un grand nombre de données, dont une partie restent à exploiter, ou manque encore d'évaluation finale(Sauf celui de la Basse vallées de la Dollers, les observatoires des impacts autoroutiers, imposés par la LOTI (Loi d'orientation sur les transports intérieurs) n'ont pas été mis en place ou n'ont pas joué leur rôle) ; - Une très bonne étude d'impact, à réaliser sur un pas de temps suffisants (de 2 à 8 ans idéalement) est une condition nécessaire, mais non suffisante de réussite. Il faut aussi un processus d'évaluation correctrice (rarement mis en place, malgré en France une obligation légale dans le cas des grands projets).
Minimiser les facteurs d'échec ou d'atténuation de la qualité d'un projet
modifier- Avant les plantations, il convient de vérifier qu'on a bien anticipé les besoins en eau de la flore, la taille et le poids des plantes et les besoins en entretien ;
- Une fois un projet réalisé, il est fréquent que ceux qui en sont à l'initiative regrettent qu'une partie de leurs ambitions qualitatives n'aient pas été prise en compte ou que le personnels chargés de l'entretien ne soient pas assez formés à la prise en compte de la biodiversité. Ceci est fréquent dans le domaine de la « haute qualité » et plus généralement de la créativité. Ceux qui innovent ou intègrent pleinement la démarche de haute qualité mettent généralement la barre des objectifs à atteindre plus haute que les autres parties prenantes (certains visant même la « qualité totale », ce qui signifie ici qu'ils veulent intégrer la biodiversité dans le bâti autant que possible, et non pour ce qui est facile à faire.
L'inventeur du projet et ceux qui l'ont vigoureusement soutenu sont satisfaits de ce qu'ils ont contribué à faire, mais ils pensent - souvent preuves argumentées à l'appui - qu'on aurait pu faire encore beaucoup mieux, et parfois pour « moins cher ».
Avant de leur rétorquer très facilement que « le mieux est l'ennemi du bien », les techniciens, responsables, élus, financeurs et collectivités qui ont supporté, accompagné et parfois permis ces projets, comme ceux qui soutiennent de nouveaux projets pourraient tenter de mieux comprendre quels sont les freins à l'innovation dans ce domaine et comment ils y ont éventuellement involontairement contribué. Préparer et négocier des performentiels voire des exigenciels à inclure dans les cahiers des charges, assortis d'indicateurs mesurables est un des moyens d'améliorer la qualité des projets.
Comme pour de nombreuses innovations, les freins sociopsychologiques sont également fréquents. Associer un sociologues ou un sociopsychologue, des gens expérimentés dans la pédagogie à l’innovation environnementale et passer du temps à éclairer et former les parties prenantes sont également des facteurs de progrès.
Perspectives
modifierOn peut espérer qu'à l'avenir le nombre des projets-vitrines réussis, l'apparition de guides de bonnes pratiques, le développement des compétences en écologie urbaine, en génie écologique et en écologie du paysage, ainsi que la diffusion formations appropriées faciliteront l'émergence puis la généralisation d'une réelle prise en compte de la biodiversité dans la construction, dans un esprit d'amélioration continue.
En résumé :
modifierLes principales conditions de réussite d'un projet visant à introduire la biodiversité dans le patrimoine bâti semblent être :