Introduire la biodiversité dans la construction et l'urbanisme/Quelques Conditions de réussite/Utiliser les potentialités du site et de son environnement

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Sur les friches industrielles ou urbaines, comme dans la nature après les feux, inondation, glissement de terrain..., la végétation reprend plus ou moins rapidement ses droits, généralement en commençant par un stade pionnier. A ce stade où les plantes ne rencontrent pas encore de concurrence, certaines espèces invasives ou les « échappées de jardin » peuvent trouver un contexte très favorable (et elles sont nombreuses en ville).
Une gestion attentive des friches en attente de réaménagement ou en cours de renaturation peut limiter ce risque, avec par exemple un semis d'espèces locales pionnières

Sauf interventions ou causes humaines, un néo-sol est généralement d'abord produit et colonisé par des espèces pionnières (bactéries, algues, lichens, mousses, champignons et herbacées, puis espèces secondaires, etc. (par séquences en commençant par de petites espèces et en évoluant vers des arbres de plus en plus grands, si le climat le permet).

Question de patience ? modifier

La naturation ou renaturation d'un micro-milieu urbain ou construit, d'un jardin ou d'un quartier peut s'appuyer sur de coûteuses opérations de plantation, parfois incertaines et/ou - c'est le principe du génie écologique - sur l'observation et imitation de la nature.

Des compromis entre ces deux approches sont à trouver si l'on veut plus rapidement retrouver une nature exubérante ou des arbres de grande taille, ou en cas de sols pollués ou très dégradés. Il est alors parfois nécessaires d'importer de la terre voire quelques arbres.

  • L'aménageur peut dans tous les cas s'appuyer sur le potentiel du site, et accompagner ou accélérer les stades pionniers de recolonisation par la flore, la fonge et la faune  ;
  • Une cryptobanque de graine du sol est souvent valorisable. Quand elle existe, il est utile de la protéger des engins lourds durant le chantier (de terrassement, construction, réhabilitation...). Les "bonnes terres" peuvent être mises de côté en andain non tassés et réintroduites quand les engins n'ont plus besoin de circuler.
  • Des greffes de sols sont souvent envisageables et parfois spectaculaires, notamment pour les zones humides (quand le milieu est dégradé et n'est plus écologiquement connecté à son environnement naturel).

Observer et imiter la nature, pour éventuellement "hâter son œuvre" modifier

Comme on le voit sur les néo-sols volcaniques, les terrils ou les friches industrielles, la nature présente d'importantes capacité de cicatrisation, mais à quelques conditions :

  • L'eau, l'air, le sol doivent être présents en quantité et qualité suffisante, de même que la lumière. Les écosystèmes au fur et à mesure qu'ils se complexifient contribuent à améliorer la qualité et quantité de ces trois milieux ;
  • L'environnement doit être suffisamment accueillant pour les propagules qui s'y installent. Certains polluants et biocides, ou la simple surfréquentation d'un site peuvent nuire à son auto-restauration ;
  • Des stades pionniers puis de plus en plus complexe de renaturation se succèdent. Les premiers stades sont aussi ceux de la restauration ou création d'un sol de plus en plus épais et riche (sauf contextes particuliers, acides par exemple) ;
  • Quand un site n'est pas trop isolé de son environnement naturel, c'est à dire qu'il y est connecté par des corridors biologiques, physiquement continus ou discontinus (en gué) et qu'il n'est pas pollué. En milieu urbain, les murs sont souvent des obstacles aux déplacement de nombreux propagules. Le grillages ou grilles sont plus perméable aux graines et autres propagules.