Initiatives éco-citoyennes/Contexte et enjeux en matière de déchets

ETATS DES LIEUX (Quelques chiffres clés) : modifier

                                 « réduisons vite nos déchets, ça déborde! »

La quantités de déchets générés par nos sociétés n'a fait qu'augmenter au cours du temps et plus particulièrement à partir des années 60 et 70. Ceci est du à notre mode vie de consommation où le processus de production génère une grande quantité de déchets et les emballages des produits se sont fortement développés.

Ainsi en 2008, la France a produit 868 millions de tonnes de déchets réparties de la manière suivante :


  • collectivités : 14 millions de tonnes
  • ménages: 31 millions de tonnes
  • entreprises: 90 millions de tonnes
  • agriculture et sylviculture : 374 millions de tonnes
  • mines carrières et BTP : 359 millions de tonnes

Avec le camembert ci-dessous on peut visualiser en pourcentage les sources du gisement total de déchets. Ainsi on remarque que l'agriculture/sylviculture et le BTP sont les deux plus de gros générateurs de déchets (43% et 41% du gisement total).


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Ainsi en 2008, 391kg d'ordures ménagères ont été collectés par habitant (collecte ordures ménagères résiduelles et collecte sélectif des déchets recyclables) et 174kg de déchets issus des ménages ont été apportés en déchèterie. Les déchets de l'industrie issus du processus de production représentent 3500kg par habitant.

Nous sommes passés de environ 175kg de déchets ménagers en 1960 à 354kg par habitant en 2006 avec un augmentation notable vers le milieu des années 70. Ceci est bien visble sur le graphique suivant :


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Les campagnes de sensibilisation ont mis l'accent sur ce constat afin de faire prendre conscience à la population la masse de déchets collectés chaque année devant leur porte, exemple en 2006 avec la campagne de communication qui utilisait le slogan« réduisons vite nos déchets, ça déborde! »

La gestion des déchets à un coût financier pour les pouvoirs publics qui est non négligeable cela est dû à l'augmentation du gisement vu ci-dessus mais aussi au développement sur l'ensemble du territoire des installations de traitement en vue la valorisation des déchets. L'évolution des techniques de traitement et la réglementation en vigueur impliquent des investissements de la part des pouvoirs publics.


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LA VALORISATION modifier

Selon sa définition courante, un déchet est : « Tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon qui à une valeur économique nulle voire négative. » Cependant aujourd'hui, suite à l'évolution des technologies en matière de traitement, le déchet n'est plus seulement un poids destiné à être enfoui. Selon ses caractéristiques on peut le valoriser de différentes manières :

La ressourcerie: modifier

Les déchets valorisés en déchetterie sont le plus souvent des meubles, des télévisions, des habits et plus généralement ce que l'on peut trouver aux encombrants. Ces déchets sont tout d'abord collectés en déchetterie ou sur rendez-vous puis sont valorisés en ateliers (contrôle, nettoyage, pièces détachées, relookage) et enfin sont revendus en boutique. Ces ressourceries sont souvent en contact avec des association et organismes sociaux car elles sont génératrices d'emplois de réinsertion accessibles à des personnes peu qualifiés. De plus cette technique peu consommatrice d'énergie redonne une deuxième vie au déchet, ce qui évite la fabrication de produits neufs.

Le tri: modifier

Cela concerne les déchets recyclables, ceux-ci sont triés en centre de tri suite à une collecte de tri sélectif des habitants (verre, plastiques, papiers/cartons, …) et ou un apport de D.I.B mélangés ou non (déchets industriels banaux). Cela permet de retirer les « indésirables »(tout les déchets mis par erreur dans les poubelles de tri). Ainsi les déchets recyclables sont réparties en dix ou vingt catégories et sont conditionnés afin d'être revendus pour une valorisation matière (ex: le verre réutilisé pour faire de nouvelle bouteilles) ou une valorisation énergie (ex : le bois transformé en granulé pour les poêles ou chaudières à bois).

La valorisation organique: modifier

Cela concerne tous ce que l'on appelle les déchets organiques :

  • les déchets verts des déchetterie
  • les déchets alimentaires et de jardin des ménages,
  • les déchets alimentaires de la restauration, des marchés et de la grande distribution
  • les boues de stations d'épuration
  • les déchets de l'industrie agroalimentaire
  • les sous-produits d'élevage (lisiers, fumiers, fiente, …)

Les déchets organiques sont valorisés de manière différentes selon 2 procédés :


  1. élément 1La méthanisation : on mélange les déchets, puis on les stocke dans un digesteur (par exemple une cuve), la fermentation des déchets en l'absence d'air permet leur dégradation en biogaz (méthane) qui est valorisé en chaleur et/ou électricité et en digestat qui devient du compost après maturation.
  1. élément 2compostage : on broie les déchets, on les laisse fermentés en andains (tas) en les retournant et les arrosant régulièrement puis on les laisse maturés (au repos) pour enfin les conditionnés (criblage et mise en vrac ou en sac).

Cela permet de produire du CO2 au lieu de méthane qui a un pouvoir de réchauffement 24 fois supérieur à celui du CO2. De plus le conditionnement du compost permet un retour à la terre comme fertilisant.


L'incinération: modifier

Les déchets traités par incinération sont généralement les ordures ménagères ou les« résidus de déchets urbains » (des ménages et parfois d'entreprise) ce sont les déchets qui ne sont pas valorisés en centre tri et pour quelques villes comme Lille qui ne sont pas valorisés en méthanisation. Le principe est de brûler les déchets à une température de 850°C, avec la chaleur dégagées par les fumées sert à chauffer de l'eau qui une fois transformée en vapeur pour alimenter le réseau de chaleur urbain ou une turbine qui produit de l'électricité. Les fumées sont traités pour pouvoir être rejetées dans l'air, les poussières minérales (cendres) sont valorisés comme fertilisant et le résidu de l'incinération composés de métaux lourds sont enfouis.

L'enfouissement: modifier

On y retrouve la part déchets ménagers et d'entreprises non-valorisés et/ou non valorisables en l'état actuel des technologies (la partie résiduelle des déchets ménagers après un tri sélectif, les refus de tri, les déchets industriels banals (déchets non dangereux comme les films plastiques par exemple) . Les déchets y sont stockés dans des sortes de casiers étanches recouvert de terre. L'enfouissement en centre technique est considéré comme le dernier maillon de le chaîne de traitement de déchets.

PREVENTION ET REDUCTION modifier

                            « le meilleur déchet est celui qui n'existe pas »


Les entreprises: modifier

  • l'augmentation de la longévité des produits : en effet la durée d'utilisation de certains produits sont relativement restreint, les exemples les plus frappants sont les téléphones et ordinateurs portables. De plus les entreprises peuvent travailler sur la durée de vie afin que ces produits fonctionne plus longtemps (malheureusement cela est contraire au politique de développement du marché)
  • l'éco-conception : il s'agit d'intégrer les aspects environnementaux tel que les déchets dans la conception d'un produit. C'est à dire en ce qui concerne les déchets (utiliser des matières recyclés et des matières recyclables, réduire les chutes de fabrication, utiliser de manière optimale les matières premières, concevoir des emballages moins volumineux, …).

Ces méthodes de production sont notamment reconnus par des éco-labels.

Les ménages: modifier

  • la sensibilisation au tri : selon l'ADEME qu'il reste par habitant et par an 100kg de plus de déchets ménagers qui pourrait être recyclés mais ne le sont pas à cause d'un tri sélectif insuffisant.

C'est à chacun de prendre ses responsabilités et de bien utilisés les outils mis en place par les collectivités (tri sélectif, apport en déchetterie, …)

  • l'initiative individuelle : il convient à chacun de choisir des produits ayant des emballages moins conséquent, de refuser la publicité dans les boîtes au lettres (avec un autocollant, …). pour les ménages ayant une habitation avec jardin de mettre un composteur (certaine collectivités les fournissent sur demande).
  • l'initiative collective : la prévention des déchets peut aussi passer par la collaboration, ainsi différentes alternatives mise en place des associations et des collectifs de riverains existent. Nous allons d'ailleurs en développer quelques unes dans ce document.


Nous ne pouvons plus produire, consommer sans nous soucier de notre l'impact sur l'environnement et cela passe par une meilleure gestion de nos déchets. Ces dernières années la France a fait des efforts dans ce domaine ce processus peut être améliorer grâce aux efforts conjoints des ménages, des entreprises et des pouvoirs publics.