Ict@innovation: Free your IT Business in Africa/1-3
Évolution des Communautés du logiciel libre et open source et les Marchés de Logiciels
modifierIntroduction
modifierCes dernières années, le logiciel libre et open source a émergé comme un aspect clé de nouveaux modèles d’entreprise, ainsi que dans des Sociétés multinationales bien établies, telles que Oracle ou IBM. Sans aucun doute, le logiciel libre et open source arrive à sauter au-dessus du fossé séparant les amateurs de la technologie des grandes majorités et des environnements d’affaires.
D’autre part, le logiciel libre et open source est aussi en train de devenir une incitation forte à la création d’entreprise, avec une augmentation des investissements en capital risque à hauteur de millions de dollars US. Larry Augustin (2007) a prévu, qu’à elles seules, les affaires orientées vers les logiciels libres et open source devraient générer $149 million en 2004, répartis entre 20 nouvelles entreprises, pour atteindre $ 475 millions en 2006 répartis entre 48 entreprises. La force motrice de cette source de recette assistée par le logiciel libre et open source est un groupe dévoué, principalement, des volontaires dans divers projets et communautés FOSS. Ce module explore la coévolution des communautés du libre et les marchés de logiciels pour offrir une apparence synergétique de l’entreprise du logiciel libre et open source émergeante et durable qui répondent aux besoins du marché africain d’affaires des logiciels libres. Cependant, on est tenté de se demander : comment est-ce que le logiciel libre et open source est en train de transformer ainsi les marchés traditionnels de logiciels ? Pour répondre à cette question, il est important de réfléchir d’abord sur les règles qui ont régi les marchés des logiciels jusqu’ici.
Coûts de production, exemplaires, et distribution
modifierDévelopper une solution logicielle particulière nécessite un investissement initial élevé, ainsi qu’un haut risque potentiel. Jusqu’au développement du produit final, il n’y a pas de possibilité de génération de revenus, et aucune certitude que le produit connaîtra du succès. Dans les modèles d'entreprise traditionnels de logiciel « sous film plastique », cela veut dire qu’une quantité énorme de ressources est allouée au marketing, à la publicité, et à la distribution afin de vendre suffisamment d’exemplaires pour récupérer l’investissement initial.
Qu'est ce qui change avec le libre ?
L’existence de communautés de développement peut faire baisser le coût de développement, mais elles peuvent aussi potentiellement réduire les risques. Bénéficiant de la participation d’autres parties en développement, ainsi que d’une base énorme de testeurs potentiels pour les premières versions, elles peuvent aider à assurer que le logiciel réponde correctement aux besoins des utilisateurs. De plus, il vous offre l’occasion de développer et d’utiliser d’autres bibliothèques, au lieu de partir de zéro ou de réinventer la roue. L’investissement initial ne sera pas rentabilisé par la vente d’exemplaires, cependant d’autres recettes connexes dépendront de l’adoption du produit. À cet égard, les coûts de distribution et de communication peuvent être grandement réduits dans un modèle du logiciel libre et open source puisque la libre disponibilité du produit peut agir comme la meilleure stratégie de promotion. La figure ci-dessous illustre comment les communautés FOSS (par exemple le noyau Linux) et les entreprises peuvent coexister en collaboration pour créer un climat propice aux affaires. |
Effets de réseau et l’incompatibilité
modifierNous parlons des effets de réseau lorsque la valeur d’un produit particulier pour un utilisateur donné est plus grande si beaucoup d’autres personnes l’utilisent aussi. Le déploiement en masse d’un produit lui donne plus de valeur. Par exemple, nous pouvons parler des effets directs de réseau en ce qui concerne la technologie du courriel. Si très peu de gens ont des comptes courriels, ce n’est pas une technologie très utile. Cependant, plus il y a d’utilisateurs du courriel, plus important il sera d’avoir un compte.
Les fournisseurs traditionnels de logiciels se sont servis de ce phénomène à leur avantage en mettant en œuvre des politiques d’incompatibilité. À travers ce genre de stratégie, un premier venu dans un domaine particulier, en acquérant une base d’utilisateurs initiale assez large, peut rendre la pénétration très difficile pour les concurrents, puisque la seule marque de produit utile sera celle utilisée par la plupart des gens. Les marchés des logiciels sont également touchés par les effets indirects de réseau, liés à l’existence de produits complémentaires. Par exemple, un système d’exploitation sera plus utile s’il y a un large éventail de progiciels qui y peuvent être monté. Un écosystème d’applications n’émergera que s’il y a une base d’utilisateurs suffisamment large. Si à cela nous ajoutons les coûts de changement inhérents aux migrations des logiciels, et la réticence de la plupart des utilisateurs à abandonner une solution bien connue, nous arrivons à un cas de figure de « vainqueur prend tout » dans lequel acquérir une base d’utilisateurs suffisamment large est crucial pour pénétrer un nouveau marché. Il est pratiquement impossible de concurrencer les produits largement adoptés.
Qu'est ce qui change avec le libre ?
Dans un marché bien établi, la seule possibilité de concurrencer le produit propriétaire dominant pourrait être d’utiliser la stratégie libre. Un produit de substitution, gratuit, a le potentiel d’attirer le bas de gamme du marché, ou des segments antérieurs non consommateurs, et ainsi recueillir suffisamment d’utilisateurs pour faire basculer les effets de réseau en sa faveur. À cet égard, le libre peut être considérer comme une innovation de rupture avec le potentiel de concurrencer les produits et sociétés bien établis. Par exemple, ce mécanisme est à l’origine de stratégies de pénétration de OpenOffice.org et LibreOffice.org, et les possibilités de succès. D’autre part, le développement du logiciel libre et open source et la promotion de formats et protocoles standards, font que, pour beaucoup de développeurs, il est de plus en plus facile d’exploiter les effets de réseau pour la compatibilité. |