Habitation éconologique/Chauffage

Même avec une habitation particulièrement bien isolée, vous aurez besoin de chauffage l'hiver. Pour cela, différents systèmes plus ou moins écologiques existent.

Chauffage solaire

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Le chauffage solaire est le système de chauffage le plus écologique : il ne produit pas de CO2, utilise très peu (ou pas du tout pour certains systèmes passifs)d'électricité pour son fonctionnement (contrairement aux pompes à chaleur),sa construction ne demande pas beaucoup d'énergie et vous pourrez le construire vous même.

Chauffage solaire passif : ensemble des techniques de construction permettant une meilleur captation de la chaleur solaire par la structure même de l'habitat. Elle consiste à privilégier les ouvertures du côté sud et à utiliser des matériaux sombres captant la chaleur à l'intérieur. L'utilisation d'une véranda permet une grande captation d'énergie thermique ; il faut assurer une bonne circulation des flux d'air pour réchauffer le reste de l'habitation et éviter des phénomènes de surchauffe. Un auvent diminue l'apport thermique quand le soleil est haut (en été). Une isolation externe permet d'améliorer l'inertie thermique. En cas d'impossibilité de pratiquer de grandes ouvertures au sud on peut utiliser la technique du mur Michel et Trombe : un mur sombre couvert par un double vitrage. Les murs à changement de phase permettent de capter l'énergie pendant les heures chaudes et de la redistribuer aux heures froides. Un mur en torchis contient de l'eau emprisonnée dans de l'argile. Quand le soleil chauffe le mur l'eau s'évapore en absorbant de la chaleur (ce changement de phase demande beaucoup d'énergie), ce qui ralentit la montée thermique au niveau du mur. La nuit, l'eau repasse à l'état liquide en restituant l'énergie thermique stockée.


Chauffage solaire actif : utilisation de circuits comprenant des capteurs solaires et permettant la redistribution de l'énergie thermique dans l'habitat. Il faut pouvoir emmagasiner l'énergie thermique. L'exemple classique est le chauffe-eau solaire où l'énergie est conservée par un ballon d'eau chaude. Plusieurs principes sont actuellement matures. Les plus aboutis semblent être les systèmes qui fonctionnent en utilisant un plancher chauffant basse température comme emetteur-stockeur. Certains systèmes s'affranchissent d'échangeur pour le chauffage et permettent ainsi aux capteurs d'avoir un meilleur rendement. Des expériences intéressantes sont actuellement menées en Allemagne : l'énergie est conservée dans 30 m3 de béton. Cela permet d'emmagasiner beaucoup d'énergie (après un an le béton est à une température moyenne de 52°C) et de chauffer pendant la nuit et les périodes hivernales grâce à l'énergie thermique accumulée en été.

Chauffage au bois

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Le chauffage au bois peut se révéler très avantageux du point de vue de l'écologie et de l'économique. En effet, le bois est économique et tout ce que vous rejetez dans l'atmosphère sera absorbé par ce qui repoussera à la place. Ceci permet d'ailleurs un entretien et une bonne santé des forêts.

Il est plus avantageux d'être à la campagne pour éviter le transport du bois mais même en ville on peut se trouver à proximité de sources d'approvisionnement. Une vaste panoplie de systèmes existe, de la cheminée traditionnelle à la chaudière à particules avec chargement automatique aussi simple que le fioul ou le gaz.

Approvisionnement
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On peut distinguer 4 types principaux d'approvisionnement :

  • des bûches de bois : c'est la méthode la plus ancienne, mais elle est contraignante car il faut couper le bois, le fendre, le faire sécher avant de le brûler. Il faut alimenter aussi manuellement la chaudière.
  • des bûches reconstituées : les déchets de bois sont mis en sciure puis compactés pour recréer des buches d'une trentaine de centimètres. Le taux d'humidité de ces buches est constant, et leur rendement est supérieur à la buche classique. Leur coût de production, écologique et financier, est supérieur à celui des buches classiques.
  • les plaquettes de bois ou bois déchiqueté: dans cette nouvelle technique, les branches et les billes de l'arbre sont déchiquetées en plaquettes de quelques centimètres. Le procédé utilise une déchiqueteuse qui peut broyer des branches jusqu'à 40 cm de diamètre. L'investissement est envisageable par un agriculteur qui valorise ainsi l'entretien de ses haies et du bocage. Le taux d'humidité varie selon la durée de stockage. Les chaudières utilisant ce combustible peuvent accepter des plaquette avec un taux d'humidité compris entre 20% et 35%. Certains modèles acceptent un taux d'humidité entre 35% et 50%. Le cout économique et écologique est légèrement supérieur à celui de la bûche classique, mais reste très inférieur aux techniques de reconstitution du bois. L'alimentation de la chaudière est automatique.
  • les granulés de bois ou pellet : les déchets de bois sont réduits en sciure puis compactés pour faire des petits granulés de 1 à 3 cm de long et 5 mm de diamètre. Le procédé est industriel. Comme pour la bûche reconstituée, le taux d'humidité du pellet est constant, et son rendement est supérieur à la bûche classique. Leurs coûts sont comparables. Le stockage du pellet nécessite moins d'espace que les plaquettes. Quelques mètres cubes suffisent à se chauffer pour une saison. L'alimentation de la chaudière est automatique.

Il existe aussi des chaudières qui brûlent les écorces de bois, et toutes sortes de céréales.

Chaudière
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Cheminée
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Le rendement du chauffage reste réduit pour les cheminées ouvertes. On utilise plus souvent des foyers inserts qui tiennent mieux le feu et diffusent mieux la chaleur. Cependant, il ne faut pas négliger les désagréments occasionnés par une cheminée : poussière lors de la manipulation des bûches, suies qui se déposent sur les murs et s'incrustent... Il reste que ce type de foyer fournit une chaleur très agréable et économique lorsque l'on peut débiter le bois soi-même et le transporter depuis la forêt jusqu'à la cheminée.

Puits canadiens

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Dans une habitation, l'air doit être renouvelé en permanence (VMC). L'air qui entre dans une maison peut être très froid en hiver et chaud en été : il faut beaucoup d'énergie pour lui donner une température proche de 20°C. La température à 1,5 m de profondeur varie peu et reste comprise entre 12 et 14°C. Le principe du puit canadien (ou provençal) est de faire cheminer cet air sous terre afin qu'il arrive dans l'habitation avec une température comprise entre 11 et 15° de manière à nécessiter beaucoup moins d'énergie pour l'amener à une température convenable.

Pompes à chaleur

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Les pompes à chaleur sont souvent électriques et ne sont donc pas réellement écologiques au sens strict. Elles fonctionnent sur le même principe qu'un réfrigérateur : un compresseur (la pompe) démultiplie la différence de température entre un liquide caloporteur et un élément extérieur (air ou eau ou terre). Elles permettent au mieux de diviser par 3 la consommation électrique en comparaison des autres solutions de chauffage électrique. Elles peuvent aussi servir de climatisation l'été mais avec un rendement énergétique bien moindre. Il vaut mieux se servir d'une climatisation solaire ou de puits canadiens. L'électricité est une énergie précieuse qui ne devrait pas être utilisée pour chauffer. Il existe suffisamment de solutions techniques autres pour que chacun trouve celle qui lui convient. Réservons l'électricité à des usages comme l'éclairage.

Lien externe

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