Guide de survie/Milieu urbain

Le milieu urbain offre de multiples avantages en terme de survie puisqu'il comporte une concentration d'être humains, et de fait, beaucoup d'infrastructures. Néanmoins, la survie en milieu urbain se heurte au problème de législation et de propriété privée, qui rendent de nombreuses opportunité hors du cadre légal. La survie en milieu urbain doit prendre en compte plusieurs paramètres, notamment la météo et la durée supposée de la situation, pour optimiser son plan de survie. La majorité des méthodes de survie urbaine ont déjà été très largement explorée par les exclus du système, SDF, vagabonds ou immigrés clandestins.

Ce guide part du principe que l'individu doit survivre en milieu urbain, sans argent, quel que soit le pays rencontré, mais dans un environnement sociopolitique stable. Il ne s'agit pas d'un contexte post-apocalyptique ou d'anarchie sauvage généralisée.

Paramètres

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La survie en milieu urbain exige lors de l'installation de l'individu, de la prise en compte de plusieurs paramètres. Certains par question de nécessité, d'autres, pour réduire l'inconfort de certains lieux. La prise en compte de ces données est d'autant plus importante si la durée de la survie est longue, voir éternelle (sédentarisation). Parmi les principaux facteurs environnementaux, citons

  • Le climat: Savoir si la météo est plutôt sèche ou pluvieuse conditionnera l'organisation des quelques jours de survie. Connaître les grandes lignes du climat de la région est quant à elle utile uniquement si la durée de la survie s'étend sur plusieurs mois: Le climat est-il de type tropical? continental? Océanique? Ces données conditionnent la logistique de survie sur le long terme.
  • La luminosité: L'éclairage public et plus largement, la pollution lumineuse peut entraîner des troubles du sommeil (mais au moins en principe vous vous réveillez vivant car cela dissuade un minimum les potentiels personnes mal attentionné car qui dit lumière dit témoin éventuel ou caméra), qui s’ajouteront à ceux inhérents au manque du confort de la maison. Il est donc préférable de se réfugier dans un lieu ombragé (si vous êtes suicidaire car pas de lumière égale pas de témoin ni d’assistance possible). Être exposé à la lumière, c'est être exposé au regard de la population (qui pourra vous aider en vous invitant ou donnant quelque vivre voire des substance qui vous aiderons à tenir le coup , à consommer avec modération bien sur et esprit sélectif, et par la même occasion, à ceux des forces de l'ordre (qui sont en réalité vos meilleur amis car il peuvent au pire vous embarquer dans un lit pas douiller si vous les chercher un peux, mais surtout dissuader par leur passage les éventuel détraqué. Un vagabond génère souvent un sentiment d'insécurité. Néanmoins, la luminosité n'est pas un critère éliminatoire, car elle peut être modifiée, et il est possible de s'y adapter.
  • Le bruit: De la même façon que la luminosité, les nuisances sonores peuvent générer des troubles du sommeil (endormissement plus difficile, réveil matinal), qui s'ajoutent au manque de confort du logis. On évitera donc les rues fréquentées, les routes à forts trafic (périphérique, carrefour, ...) et les zones ferroviaires. L'avantage d'un milieu non silencieux et qu'il camouflera les bruits indiquant la présence d'une personne. Un bruit inconnu peut-être suspect pour des agents de sécurité ou pour des citoyens apeurés. Néanmoins, comme pour la lumière, le bruit n'est pas un critère éliminatoire, car elle il est possible d'en faire abstraction, surtout avec la fatigue.
  • La durée: En fonction du temps que va durer la situation de survie, les stratégies changent sensiblement.

S'abriter

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Quelle que soit la durée, les ponts offrent un abris aux intempéries, comme ici, à Paris, ou un SDF s'est installé

Temporairement

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En été, selon les latitudes, la question de l'abri n'est pas vitale. La question de savoir s'il faut être à l'abri des vue ou non n'est pas consensuelle. Généralement, les SDF et vagabonds ne sont pas appréciés des populations, surtout dans les quartiers aisés. Ceux-ci peuvent alors faire l'objet de contrôle des forces de l'ordre, ou d'arrestation.

Si la présence dans le milieu urbain n'est que temporaire, ou une étape de passage, il n'est pas de la première importance de chercher un lieu de couchage confortable. Pour une ou deux nuits, certains bancs publics, un sol meuble, un garage vide, ou tout autre endroit jugé acceptable peut faire l'affaire. Pour le confort, on peut essayer de se confectionner un tapis de sol avec du carton. Si le temps est pluvieux, il ne faut pas miser sur la chance en espérant passer la nuit au sec, au risque de se réveiller trempé par la pluie, sans abris. Lorsque la météo est incertaine, la priorité est de trouver un abri protégeant des précipitations, et du vent si possible. En milieu urbain, on peut s’abriter sous les ponts, dans les abris d'arrêts de bus ou sous les parapets de bâtiments industriels, dans des toilettes publics, à l'intérieur d'un local de cimetière, dans le hall d'un hôpital ou dans de petits bâtiments en construction. Il faut alors s'assurer qu'on ne sera pas surpris pendant le sommeil par des employés, des passants ou des agents de sécurité.

En hiver, il est vital de trouver un abri en dur, protégeant des intempéries, sous peine de mort par hypothermie. Dans certains pays riches, des lieux d'accueil d'urgence sont proposés par des organismes de charité dans les grandes villes. Ceci étant dit, cette option est plus l'exception que la règle, et il est préférable de ne pas miser dessus. Malheureusement, les abris en dur chauffés et inhabités sont très rares, et sont souvent des lieux de passage (métro, hall de banque ouvert la nuit pour les distributeurs automatiques de billets, gares, local de maintenance d'immeuble, ... Selon les lieux, ils peuvent avoir une heure de fermeture. Il faut donc s'assurer de pouvoir y passer la nuit. Pour déterminer les lieux exploitables, un repérage s’impose pour en connaître les heures d'ouverture ou de fermeture, ainsi que leurs éventuelles fréquentations diurnes ou nocturnes.)

Il arrive que certaines églises célèbrent une messe nocturne. Il est possible de s'y cacher pour passer la nuit, au risque d'être enfermé le lendemain matin. En effet, face au vandalisme, de plus en plus de lieux de cultes sont fermés à clé. Cela peut être considéré comme une avantage; en suivant la messe jusqu'à la fermeture, le prêtre vous proposera peut-être un logement temporaire à la cure pour passer la nuit.

Plusieurs semaines, quelques mois

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Un squat en Allemagne. Ses habitants pratiquent la survie en milieu urbain: protection contre le froid et stabilité résidentielle.

Pour survivre durant une période prolongée en milieu urbain, une solution que certain estime viable est le squat, quoi que les risques sanitaire de dépendance à l'alcool ou aux drogues demeurent bien réels. Sur ce point, les foyers sociaux restent bien préférables.

Il faut trouver une immeuble ou un bâtiment inhabité ou désaffecté, sans activité professionnelle, commerciale ou industrielle. Deux profils correspondent aux critères : les bâtiments abandonnés et les immeubles non occupés pour divers raisons (transaction immobilière bloquée, détention immobilière passive). Les bâtiments abandonnés sont souvent en périphérie de ville, et concernent majoritairement des zones industrielles ou commerciales. Certains bâtiments restent ainsi "squatables" indéfiniment, jusqu'à leurs destruction. Ceux-ci se concentrent dans les "friches industrielles". Attention, si en Europe, les friches industrielles et les banlieues se trouvent souvent en périphérie immédiate de la ville, ce n'est pas le cas partout. Aux États-Unis, les périphéries urbaines sont très souvent des quartiers pavillonnaires, alors que le centre ville contient des habitats vétustes.

Le squat permet de supprimer la question du logement pour une durée indéterminée, et de pouvoir entreposer des affaires personnelles, et au fil du temps, améliorer son quotidien par la possession de plus de matériel qu'on ne peut en transporter.

Se nourrir

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Fruits et légumes ressortis d'un conteneur.
 
Divers denrées alimentaires jetées dans une poubelle à Stockholm, en Suède.

À l'échelle internationale, il faut savoir que près d'un quart de la nourriture produite est jetée. En occident la moyenne est plus élevée, pour atteindre la barre des 40% aux États-Unis. Il est donc tout à fait possible de s'alimenter par ce biais, en ayant en têtes plusieurs points.

  • La durée de conservation des aliments dépend de la température. La chaleur de l'été rendra dangereuse la consommation des aliments en quelques heures, surchauffés par l'effet de serre généré par le conteneur. En hiver, en revanche, les déchets sont maintenus à des températures frigorifiques, préservant virtuellement la chaîne du froid aussi longtemps que la température négative perdurera.
  • Les magasins alimentaires sont les principaux lieux où l'on jette de la nourriture. Celle-ci finit à la poubelle soit en raison de la date de péremption, soit en raison d'un défaut de conditionnement (ou dégradation en étalage) la rendant invendable, quoi que tout à fait comestible. Une fois mise au rebuts, la choix des aliments doit se faire avec prudence. Les produits frais et congelés, la viande et le poisson ou les œufs deviennent rapidement impropre à la consommation sous peine d'intoxication alimentaire. Les légumes deviennent impropres à la consommation plus tardivement. Enfin, les aliments secs et/ou conditionnés se gardent très longtemps (boites de conserve, biscuits, ...). Les emballages plastique, quoi que source de déchets sont synonyme de meilleure conservation. Ainsi, le suremballage sera un gage de préservation, quand bien même il soit aujourd'hui décrié. À noter que face à l'ouverture parfois trop fréquente des sacs par l'augmentation du nombre de SDF ou de personnes en grande précarité, de plus en plus de magasins en limite l'accès -verrouillage, épandage de javelle, ...)
  • Les poubelles des particuliers recèlent également de la nourriture, mais celle-ci est peu exploitable, puisqu'il s'agit principalement de fond de plats ou de déchets de cuisine. Il sera peu probable de trouver des aliments encore emballés. Les éventuels aliments seront en petite quantité, et mélangés à d'autres déchets ménager. En outre, les poubelles des ménages restent généralement plusieurs jours, voir une semaine avant d'être jetées (selon la fréquence du ramassage des ordures), augmentant ainsi le risque d'intoxication alimentaire. Aujourd'hui, dans les quartiers pavillonnaires des pays développés, une partie de plus en plus importante des déchets alimentaires biodégradables finissent au compost. À cet égard, les poubelles des particuliers sont à éviter puisqu'elle ne permettent aucune subsistance alimentaire, et leur ouverture expose l'auteur à l'intervention des forces de l'ordre. Les sacs éventrés n'étant pas ramassés par la voirie dans de nombreuses villes.

Dans certains pays développés, il existe des organisations caritatives qui ont pour objectif d'aider les personnes les plus démunies à s'assurer une relative sécurité alimentaire. En France, les Restos du cœur offrent des repas aux personnes nécessiteuses, tandis que le Secours catholique constitue une banque alimentaire.

La question de l'eau potable peut se poser dans certaines régions. Dans de nombreux pays développés, l'abduction d'eau est potable, auquel cas, il suffit donc de trouver un point d'eau (fontaine, toilettes de restaurants, toilettes publiques, ...) Ce qui n'est pas vrai partout dans le monde. Dans cette optique, consultez la chapitre Hydratation.

Hygiène et habillement

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Lavage et lessive

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L'hygiène dans un contexte de survie peut paraître une préoccupation superflue, mais ce n'est vrai que sur un période de courte à moyenne durée. Au delà, un minimum d'hygiène s'impose pour des questions de santé, de confort et de maintenance de l'équipement. Dans un tel contexte, l'hygiène est étroitement liée à la capacité de se procurer de l'eau claire.

Les toilettes publiques offrent souvent un robinet et un lavabo/évier qui permet une lessive sommaire, sans savon, qui permettra un prélavage à l'eau froide (complètement inutile sauf peut-être pour votre estime de vous même à condition de bien frotter). Dans les villes européennes, les fontaines ne sont pas choses rares, et sont une alternative au toilettes publiques, quand celles-ci ne sont pas coupées en hiver. Mais on préférera les toilettes publiques car l'utilisation des fontaines peut être limitée. Plus globalement, tout cours d'eau d'une propreté et d'un débit suffisant permet un prélavage identique. On notera à ce propos que la lessive en rivière était pratiquée il y a encore un siècle, et qu'elle continue à l'être.

Si, en occident, le système caritatif permet l'acquisition facile de vêtement (w:magasin gratuit, w:ressourcerie, ...), il sera plus simple de les changer de temps à autre plutôt que de les laver tant bien que mal avec une piètre efficacité.

Habillement et survie

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À défaut d'être munis de couverture ou de sac de couchage, le papier journal peut offrir en dernier recours une isolation thermique et hygrométrique.

En hiver, la température peut descendre dangereusement, ce qui nécessite, soit un environnement chauffé, soit des habits adéquats. À défaut de pouvoir obtenir un logement chauffé, la question centrale sera de se protéger du froid. L'objectif principal est donc d'augmenter la capacité d'isolation de ses vêtements. Pour y arriver, on peut multiplier les couches, ou rajouter du papier journal. Le papier journal a un effet isolant, et capture l'humidité, nuisible à l'isolation. Mais avant d'en arriver à de telles méthodes, il est préférable d'anticiper les changements climatiques saisonniers et de se procurer en avance, d'une manière ou d'une autre, des vêtements adéquats.

Déplacements et communication

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Transports

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Dans le cadre de la survie en milieu urbain, on peut considérer deux besoins de transport: celui pour quitter la ville, et celui pour s'y déplacer. Lorsqu'il s'agit de transports intra-urbain, on privilégiera la marche à pied, qui est gratuite et qui génère une activité physique saine. Si au contraire, l'objectif est de quitter la ville pour se rendre ailleurs, on retiendra les possibilités suivantes;

  • L'auto-stop permet de se déplacer gratuitement sur des distances journalières variables, Plusieurs personnes ont ainsi traversé des pays et des continents par ce moyen. La pratique de l'auto-stop nécessite de ne pas avoir trop de bagage (un gros sac à dos de 100 L pourra être accepté) et une apparence physique qui ne repoussera pas les automobilistes. En hiver, l'auto-stop peut être dangereux si est débarqué en milieu rural isolé.
  • Transports en commun sont une solution lorsque le climat extérieur rend de longue marche dangereuse (survie dans les déserts, survie en montagne, ...), mais nécessite de l'argent. Dans un contexte de survie, la personne appréciera d'elle même si la situation justifie la fraude du ticket ou non, engageant sa responsabilité. D'autant plus qu'il existe la technique de la "pièce manquante" permettant d'obtenir de l'argent. Certaines personnes abordent des voyageurs en leur demandant s'il n'ont pas les quelques derniers centimes qu'il leur manquent pour acheter leur titre de transport ; En répétant cette opération plusieurs de fois, la somme permet son acquisition.

Quitter une ville peut être salutaire si celle-ci présente une situation socio-économique rendant la subsistance déjà difficile pour la population salarié, ou si son climat est mortel en hiver. De manière générale, la survie en milieu urbain semble moins difficile dans les très grandes villes, et dans les pays riches.

Internet

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Le milieu urbain offre la luxueuse possibilité -dans le cadre de la survie- de pouvoir se connecter à Internet presque n'importe où. Dans le cas où les conditions de survie ont détruit ou perdu le téléphone de son propriétaire, ce dernier pourra trouver de l'aide de ses amis et des informations précieuses pour mettre fin à cette situation précaire. Si la majorité des connexions sont payantes (cybercafé) ou nécessitant un ordinateur portable (réseau wifi publics, hotspot, ...), dans certains lieux publics (bibliothèque municipale, médiathèque), il est possible de se connecter gratuitement, au moins pour une durée limitée. Internet pourrait être le meilleur moyen de rentrer au pays si la survie s'effectue dans un pays lointain.

Téléphone

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S'il existe des cabines téléphoniques, on peut espérer passer un appel à ses proches gratuitement en PCV, pour autant que ce soit possible dans certaines villes reculées. Si ce n'est pas le cas, il faudra trouver une solution pour passer un appel afin que le destinataire puis rappeler à ses frais, ou même gratuitement, ce qui devient la norme avec l'expansion d'abonnement internet avec appels à l'international.

Hors de la légalité

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Yakoutsk en mars. Il est parfois impossible de survivre en milieu urbain dans certaines conditions climatiques.
 
Agadez, ville nigérienne du Sahara. Chaleur et sécheresse, cumulées aux conditions urbaines rendent la survie de longue durée impensable.

En sortant du cadre légal, la survie en milieu urbain est chose aisée, mais non durable... Dans certaines situations extrêmes, elle peut sauver la vie, quitte à faire face à une posture difficile avec la justice, et ce, pour une durée indéterminée. En Sibérie, des températures extrêmement basses (parfois en deçà de -50°C) rendent toute survie impossible, alors que des locaux de police ou de maison d'arrêt fourniront à minima chauffage et nourriture




 

Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur SDF, la survie en milieu urbain au quotidien.

Pour approfondir

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Bibliographie

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Pour les cas de survie en milieu urbain au long terme ou à vie, se rapporter à la bibliographie de l'article SDF de Wikipédia.

Ouvrages spécifiques ou génériques

Liens Wikipédia

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Liens externes

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