LA GUERRE DE L’OPIUM


La Chine vers la fin des Qing.

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Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la Chine semble développée, raffinée (arts et pensée), posséder une économie dynamique. Une société en phase avec ses institutions politiques. Le pays est dirigé par des souverains compétents et éclairés. Mais : Début XIXe, la situation semble différente. Chine vieillit, Nation en déclin, incapable de se moderniser, repliée sur elle-même.

Un pays incapable de se moderniser

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3 grandes thèses expliquant ce déclin :

  • Thèse marxiste : La Chine n’a pas pu passer par la phase capitaliste (développement des forces productives) à cause des impérialiste étrangers l’ayant envahi et tué un « capitalisme en germe ».
  • Thèse des malthusiens : 1749 : + de 177 M d’hab. 1790 : 301 M

1840 : 400 M L’agriculture de manque pas de bras, par conséquent, pas de progrès technique cherchant à développer les machines. La surface cultivée est limitée, la pop. augmente et l’agriculture ne peut plus nourrir tout le monde.

  • Thèse de Max Weber (1854-1950) : S’appuie sur la dimension culturelle : « religion des chinois » le confucianisme.

Idéologie de la résistance aux changements ; accepter la société telle qu’elle est. => Pas d’innovation => pas d’esprit capitaliste.

Un pays replié sur lui-même, la Chine et son rapport au monde extérieur

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Pensée d’être le centre de l’univers avec ses 18 provinces. « La Chine des Hans » est au centre. À la périphérie : les provinces extérieures (« marches de l’empire ») : Tibet, Mongolie, Turkistan chinois, Mandchourie. Certaines de ces provinces ont dominé la Chine (Mandchourie, Mongolie) À la périphérie : les royaumes vassaux de l’empereur de Chine. (Seul rapport accepté par les chinois) : Corée, Annam, Tonkin, Siam. Aux quatre coins du monde : les barbares…

Cette vision du monde a déterminé les relations de la Chine avec le reste du monde : rapports inégalitaires, de supérieur à subordonnés.

  • Pas d’échange commerciaux véritable => tributs et cadeaux.
  • Pas de rapport diplomatique => pas d’ambassade, les chinois ne veulent pas se déplacer et ne veulent pas d’étrangers dans le pays.
  • Pas de ministère des affaires étrangères car pas de reconnaissance de l’étranger.

Intérêt de la Chine pour les puissances étrangères

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Le monde commence à s’intéresser à la Chine début XIXe siècle.Pourquoi ?

Besoin de s’étendre vers l’étranger (pour les matières premières)

Recherche de nouveaux marchés (car début du capitalisme)

Trouver de nouvelles zones d’investissements.

Installer des bases / ports relais pour les bateaux militaires.

Maintenir l’équilibre entre les pays (un pays vient, les autres aussi)

Vague d’intérêt des contrées lointaines => multiplication des sociétés savantes, des revues d’ethnographie… Désir d’améliorer la connaissance du monde.

Évangéliser les populations => missions catholiques. ministère des affaires étrangères car pas de reconnaissance de l’étranger.

Le commerce extérieur de la Chine avant guerres de l’opium

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Le commerce européen avait un peu touché la Chine dès le XVIe siècle. Premiers partenaires économiques de la Chine :

Malgré leur philosophie du monde, en 1685 (Emp. Kangxi 1661-1722), un édit impérial autorise l’ouverture des ports chinois aux étrangers. Le premier navire de commerce arrive en 1689 mais le commerce est limité et répond à des règles strictes. Les négociants étrangers sont astreints à des taxes. À Canton, un marchand de l’empereur prélève des taxes au profit de l’Etat (monopolise le commerce). En 1720, le marchant de l’empereur est remplacé par le « Co-Hong » (organisme collégial).

Mais : À l’arrivée de l’empereur Qianlong (1736-1796), la politique commerciale s’inverse. Le commerce est limité en étendue et intensité. Un édit impérial en 1757 ordonne que : Le Co-Hong fixe les prix et les quantités des marchandises. Les frontières maritimes sont fermées sauf Canton. Les étrangers ne peuvent pas s’installer où ils veulent et n’ont pas le droit d’apprendre le chinois. Les marchands sont exaspérés, les anglais se rendent compte que ce marché ne leur est pas profitable (ils achètent plus qu’ils ne vendent car la Chine est autosuffisante). La Chine n’achète que des produits de luxe : fourrures russes, verreries € et vend beaucoup de « chinoiseries » : thé, soie, porcelaine, laqués. Les marchands anglais demandent à leur gouvernement d’intervenir. Il dépêche 2 missions diplomatiques / ambassades. La première conduite en 1793 par Lord McCartney est un échec car Qianlong n’a besoin d’aucun produit proposé par les anglais. La deuxième conduite en 1816 par Lord Amherst n’est pas un succès non plus et manque de mal tourner. Par conséquent, les anglais doivent trouver une solution : trouver un produit intéressant les chinois.

Une marchandise miraculeuse : l’opium.

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L’offensive commerciale des puissances étrangères

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Les chinois connaissent déjà l’opium mais ne l’utilisent qu’à des fins thérapeutiques (analgésique). Au XVIIe siècle, il commence à être utilisé comme drogue. Les premiers à en vendre sont les portugais, le faisant venir d’Inde. La « Compagnie des Indes orientale » poursuit la vente. Intensification : En 1729, 200 caisses (60 / 72 kg) d’opium raffiné entrent en Chine à des fins médicales. Fin XVIIIe : + de 4000 caisses En 1838 : + de 40 000 caisses.

La réponse des chinois

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a) Les premières mesures de prohibition

En 1729, arrive le premier édit de prohibition par L’Empereur Yong Zheng (1723-1736). Il interdit le trafic de l'opium. Il pose comme sanctions de porter la gangue pendant un mois et être déporté à la frontière. Les soldats locaux, les fonctionnaires de la douane, etc… sont également punis, contrairement aux consommateurs. L’opium devient un produit de contrebande (non un produit pharmacopée) Cependant, le trafic va perdurer.

En 1796, un nouvel édit va être proclamé par le nouvel Empereur Jia Qing (1796-1820). Confirme l’interdiction d’importation sous peine de mort. Peines pour les consommateurs (opiuman) L’empereur Va proclamer un nouvel édit 4 ans plus tard. Confirme l’interdiction d’importation sous peine de mort. Interdiction de cultiver le chanvre sur le sol chinois. Les dépôts de Canton sont déplacés à Huangpu (en cantonnais : Whampoa). En 1809, une mesure administrative pour entraver le trafic : Les navires venant décharger à Huangpu doivent donner un certificat montrant qu’ils n’ont pas d’opium à bord. Ce certificat est établi par des fonctionnaires chinois locaux parfois corrompus. Le trafic d’opium est très lucratif ; en 1813, une caisse d’opium indien de bonne qualité se vend sur le marché 2428 roupies (prix de revient : 237 roupies). En 1821, un nouveau renforcement de la prohibition est mis en place : Le commerce n’est plus possible à Huangpu et se déplace donc un peu plus au Nord, à Lingding où il va se développer de 1821 à 1859. Le commerce anglais avec la Chine devient excédentaire. De plus en plus de consommateurs : 1835 : 2 millions de fumeurs dans 15 provinces.

b) La guerre au trafic d’opium.

Les autorités chinoises essaient d’être plus efficaces. L’emp. Daoguang (1821-1851) va apporter une réponse. Les lettrés sont sollicités et chacun d’entre eux fournit un rapport écrit proposant une solution. L’emp. cherche la meilleure solution parmi ces rapports. Le débat parmi les lettrés dure 2 ans (1836-1838). Le gouverneur général des province de Hubei et du Hunan : Lin Zexu (1775-1850) est partisan de l’ouverture de la Chine au monde extérieur et de l’imitation des techniques de l’Occident. Néanmoins il est contre le trafic. Son mémoire défend l’interdiction de l’opium et propose une série de mesures pour réprimer le trafic et la consommation d’opium. Ce texte se fonde sur la pratique de Lin dans les deux provinces qu’il gouverne : confisquer les stocks de drogue et les accessoires de l’opiumanie. À la fin des deux ans, l’empereur se rapproche des partisans anti-opium. Lin est nommé commissaire impérial de la province de Guangdong (Canton) en décembre 1838. Il doit mettre un terme au trafic et a pour cela des pouvoirs importants.

c) L’action de Lin Zexu

Lin arrive à Canton en mars 1839. La première chose qu’il fait en arrivant est de faire établir la liste de toutes les fumeries d’opium, les tenanciers et les vendeurs. Il confisque tous les stocks d’opium de la ville et donne l’ordre aux propriétaires des stocks de venir remettre la drogue en échange de thé et ils doivent s’engager à ne plus commercer avec les chinois. Le surintendant du commerce britannique va devoir obéir à Lin et demander aux vendeurs de rendre l’opium.

En avril 1839, Lin va faire parvenir un message à Victoria disant que la consommation d’opium est interdite en Chine et demande de faire cesser la production. Remise de l’opium de fin avril à mi mai 1839. En juin 1839, l’opium saisi est détruit. 20 000 caisses : 1 188 tonnes.

Lin va faire éditer un règlement : les bateaux étrangers seront systématiquement fouillés ; les transporteurs de drogue ne seront pas admis en Chine.

L’opinion publique est favorable à l’interdiction, on note d’ailleurs quelques manifestations populaires contre les trafiquants. Le contexte est particulier après la destruction de l’opium : les relations sont tendues entre les chinois et les marchands étrangers (anglais) : bagarres… La situation va dégénérer.

La première guerre de l’opium :

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La fièvre monte

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En Angleterre, environ 300 sociétés commerciales ayant des agents et des marchandises à Canton vont demander au gouvernement britannique d’intervenir auprès des autorités chinoises. Les revendications sont plus ou moins radicales : Ils demandent une intervention officielle pour obtenir un dédommagement de la marchandise détruite. Une campagne de presse est montée, montrant les incidents (bagarres…) entre anglais et chinois. En Chine, les tensions montent. Deux affrontements armés entre les navires anglais et les jonques chinoise : le 4 septembre 1839 et le 3 novembre 1839. Après ces deux altercations, Lin va interdire le port de Canton aux navires anglais. L’empereur de Chine va « fermer pour toujours » Canton aux anglais le 5 janvier 1840. La nouvelle parvient en Angleterre donnant lieu à un débat de 3 jours en avril 1840 à la Chambre des Communes entre les partisans du recours à la force pour faire valoir le droit des commerçants anglais et obtenir un dédommagement, et ceux pensant que ce trafic est une honte pour le drapeau anglais. Les autorités britanniques vont lancer des opérations militaires contre les chinois pour obtenir des dédommagements pour l’opium détruit.

Les hostilités

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En avril 1840, une armada anglaise est mise sur pied : 16 vaisseaux de ligne, 4 bateaux à vapeur armés, 28 navires de transport avec 540 canons et 4000 hommes. Cette armée considérable est sous le commandement de l’amiral George Elliot. L’armada arrive au large de Canton en juin 1840 et va vouloir attaquer la ville. Mais Lin Zexu avait fait planter des pieux reliés par des chaînes empêchant les bateaux d’accoster et organisé une partie de la population en milice chargée de défendre la ville. Les anglais remontent vers le Nord et prennent un endroit appelé Dinghai dans la province du Zhejiang. Au début du mois d’août, ils se dirigent vers Tianjin (ville portuaire la plus proche de Pékin) La cour prend peur. Lin Zexu tombe en disgrâce, ses opposants en profitent, il est condamné à l’exil. À sa place est nommé un aristocrate mandchou : Qi Shan. Ce dernier va annoncer qu’un décret impérial va permettre la reprise du commerce entre la Chine et l’Angleterre. Cependant, les anglais veulent également être remboursés pour l’opium et le déplacement. Des négociations entre Qi Shan et les anglais sont entreprises à Canton. Qi Shan fait détruire les protections et les milices pour obtenir un climat de confiance le 29 novembre 1840. Trois points sont discutés : La reprise du commerce avec l’Angleterre. Le remboursement des stocks détruits. Le don de Hong Kong (l’île Victoria) aux anglais. (refusé) Les anglais vont faire pression sur les chinois en attaquant des fortifications et en s’en emparant. Qi Shan a peur et accepte la troisième demande sans en référer à la cour. À la cour, on sait que les anglais ont attaqué. L’empereur est mécontent, il destitue Qi Shan (qui sera exécuté en février 1841) et déclare la guerre le 29 janvier 1841. À la place de Qi Shan, il nomme son neveu Yi Shan. Assez vite, les anglais vont se rendre maître de tous les points stratégiques de la zone. Yi Shan n’est pas encore arrivé à Canton. Il va essayer de livrer l’assaut mais il sera vite repoussé ; les chinois vont se replier à l’intérieur de Canton et les anglais vont contrôler tous les points stratégiques autour de la ville. Yi Shan va demander l’armistice et une convention va être conclue entre lui et les anglais : « Convention sur le rachat de Canton » signée le 27 mai 1841. Cette convention ne porte que sur la question de Canton. Les chinois s’engagent à racheter Canton pour 6 millions de dollars dont 1 million le jour même de la fin de la Convention. Cependant, cette affaire repose sur un double malentendu : Les chinois pensent que tout est fini et que les 6 millions sont une sorte de « prêt commercial ». Les anglais sont insatisfaits, le négociateur anglais est rappelé à Londres, n’ayant pas tiré assez de la situation. Pour obtenir encore plus, les anglais vont de nouveau faire peur aux chinois. En août 1842, les navires anglais (plus de 70) vont s’engager sur le Yang Tsé à la hauteur de Nankin et font semblant de menacer ce port fluvial. Les chinois sont encore impressionnés. Le 22 août 1842, l’empereur Daoguang accède à toutes les demandes britanniques.

Les traités inégaux

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29/08/1842 : Les représentants chinois à la cour vont signer à bord d’une canonnière anglaise le traité de Nankin. Ce traité sera complété par deux autres traités le 22/07/1843 et le 8/08/1843 (traité de Humen). Ces traités reconnaissent aux anglais des droits et des avantages : Cession de Hong-Kong. Ouverture de 5 ports au commerce extérieur : Canton, Fuzhou, Amoy (Xiamen), Ningbo, Shanghai. Droit de s’installer dans les 5 ports, y vivre avec leur famille et édifier des édifices sur place (traité de Humen). Les anglais obtiennent que les chinois leur remettent de l’argent en compensation de l’opium détruit et du déplacement. (1/3 des finances publiques du gouvernement impérial) Convention sur les tarifs douaniers : les commerçants anglais payent des droits sur les exportations et les importations. Le montant est établi par les autorités anglaises et chinoises. Droit de la « juridiction consulaire » : en cas de litige entre chinois et anglais, seule la juridiction est utilisée : loi anglaise. Nation la plus favorisée : si la Chine signe un traité avec une puissance, tout privilège accordé le sera également à l’Angleterre.

D’autres nations (États-Unis, France) vont réclamer les mêmes privilèges. Les États-Unis : Dès décembre 1842, ils vont revendiquer les mêmes droits (sauf Hong-Kong). Ils obtiendront gain de cause en juillet 1844 avec le traité de Wang Xia (village pas loin de Macao) Les français : Loin derrière les anglais et le américains, ils vont cependant rattraper leur retard et obtenir les mêmes privilèges (sans menace de guerre) en octobre 1844 avec le traité de Huangpu (Whampoa). Ils obtiennent également le droit de construire des églises et des cimetières et également le droit d’évangéliser. (Louis XIV avait déjà envoyé des missionnaires catholiques mais un édit avait interdit de pratiquer la religion catholique).


Les conséquences économiques et sociales de la 1ère guerre de l’opium

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Après les traités, les puissances vont s’ouvrir l’économie chinoise. 1851 : la Chine a exporté plus de 100 millions de livres de thé. Fin 1840 : la Chine a exporté 20 000 balles de soie. Tous les produits se vendant bien passent sous contrôle étranger. Les étrangers vont renforcer leur position dans la région de Shanghai. Dès 1845, création d’une concession britannique, en 1848, concession américaine, peu de temps après : alliance et en 49, concession française. Le commerce de l’opium continue de se propager mais n’est toujours pas légalisé. On constate que les importations d’opium sont passées de 40 000 caisses en 1848 à 52 000 en 1850 à 80 000 en 1853.

a) Les conséquences financière. Le commerce de l’opium coûte cher à la Chine même si les prix ont baissé : avant 1821 : 1 caisse = entre 1000 et 2000$ mexicains Après 1838 : entre 700 et 1000 dollars mexicains. La monnaie : le liang (taël en français) correspond à un poids d’argent variable selon la région et le secteur d’activité (37 à 38 g.) Le Feng (sapèque en français). 1000 fengs pour 1 liang. (Pièces rondes trouées).

Les chinois payent leurs dettes en taël donc la monnaie se raréfie. La valeur de l’argent métal augmente au détriment de la monnaie de cuivre. Après 1845 : 1 taël = 2200 sapèques. Les chinois n’ont que des sapèques, les impôts sont calculés en taël. à Augmentation des impôts pour les chinois.

b) Les conséquences sociales

- À la campagne : Les paysans s’endettent de plus en plus. Leurs créanciers font monter les taux, les intérêts équivalent au capital. Les paysans abandonnent leurs terres, deviennent voleurs ou rejoignent des sociétés secrètes (Pa Kin Destruction)

- En ville : les artisans : les produits étrangers (cotonnades et fils) peuvent se déverser sur le marché chinois. Donc les produits chinois ne peuvent rivaliser avec les produits bon marché étrangers. L’ouverture de plusieurs ports a engendré la perte d’emplois des bateliers.

Entre 1841 et 1849, plus de 100 soulèvements populaires dans le pays (Les Taipings). La colère populaire va se déverser contre les étrangers=>mouvement d’hostilité à Canton, Fuzhou. Contre la cour Le gouvernement va tenter de réagir. En 1851, le nouvel empereur Xian Feng fait tomber en disgrâce les négociateurs et va tenter de reprendre ce qui avait été donné. C’est ce qu’attendaient les anglais pour faire naître un conflit.

La 2e guerre de l’opium : 1856-1860.

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Les anglais vont essayer d’obtenir des avantages supérieurs. En 1854, les « ministres » de Grande-Bretagne, France et Etats-Unis en poste en Chine vont trouver les autorités chinoises et demander une révision à la hausse des traités. Les anglais se plaignent de ne pouvoir entrer dans Canton à cause de l’hostilité de la population. Le commerce ne croit pas assez vite. La Chine du Nord devrait être ouverte et le commerce le long du fleuve Yang Tsé (Chang Jiang) autorisé.

Le commerce de l’opium devrait être légalisé.

Les occidentaux n’ont pas accès à la cour pour négocier. Mais les chinois ne veulent rien entendre : situation sans issue.

Les hostilités

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2 incidents mineurs que les puissances étrangères vont utiliser. - le 8 octobre 1856 : un bateau chinois est en cause : ancré au large de Canton, il est enregistré à Hong-Kong et arbore donc le pavillon anglais. Plus enregistré depuis 10 jours, la police sait qu’il y a un pirate notoire à bord. Elle monte et arrête tout l’équipage (chinois). Le consul de Grande-Bretagne va demander la libération et demande que la police présente des excuses. Le chef de la police chinoise va refuser. - Un missionnaire français : l’abbé Chapdelaine (1814-1856) est trouvé quelque part où les étrangers ne sont pas acceptés, il est torturé, etc… Les français et les anglais s’allient pour la 2e guerre de l’opium. En décembre 1857 : les troupes anglo-françaises s’emparent de Canton et remontent vers Tianjin (port le plus près de Pékin). Soutien des USA et Russes en médiateurs. En mai 1858, ils prennent les forts protégeant Tianjin et menacent de prendre Tianjin et de monter à Pékin. Les chinois vont céder. Signature de nouveaux traités.


De nouveaux traités inégaux

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Juin 1858 : deux nouveaux traités avec la Grande-Bretagne, la France, les USA et la Russie. Les traités de Tianjin vont procurer de nouveaux privilèges : Des représentants étrangers sont autorisés à résider à Pékin pour négocier avec les autorités et la cour. Plusieurs nouveaux ports sont ouverts au commerce avec l’étranger, nouveaux établissements autour du Yang Tsé Les missionnaires étrangers peuvent se déplacer librement dans tout le pays. Des canonnières étrangères ont le droit d’inspecter les ports ouverts et de naviguer sur le Yang Tsé. De grosses indemnités pour les opérations militaires.

Les négociations vont se poursuivre à Shanghai et en novembre 1858, le gouvernement central accepte plusieurs choses : Légaliser le commerce de l’opium : en 1886, 180 000 caisses d’opium : 10 000 tonnes. En 1878, 120 millions d’opiuman. Les douanes maritimes chinoises passent sous le contrôle des étrangers. Le droit de douane est faible.

Problème : entre le moment où les chinois acceptent ces conditions et leur mise en œuvre, un moment se passe. Normalement, cela devait être fait en un an mais le gouvernement central chinois va faire durer. Français et anglais vont accélérer les choses. Au printemps 1860, 18 000 soldats anglais et 3 000 soldats français embarquent sur les zones chinoises. Août 1860 : la coalition va s’emparer de Tianjing. Le gouvernement chinois va vite demander la paix. Cependant, un incident va survenir : des militaires chinois vont capturer un groupe d’émissaires franco-anglais. Les troupes franco-britanniques vont vouloir donner une leçon aux chinois et marcher sur Pékin. L’empereur va fuir à Chengde, au-delà de la Grande Muraille. L’ancien palais d’été va être occupé le 6 octobre 1860 ; les troupes françaises vont le piller et l’incendier. Le 13 octobre, les troupes anglo-françaises vont entrer dans Pékin. C’est un gouvernement humilié qui va accéder aux requêtes présentées par les vainqueurs : les traités de Tianjin. Les nouveaux traités de Pékin sont conclus, ils accordent des privilèges supplémentaires aux anglais et français. Les clauses : Ouverture de Tianjin au commerce (port de Pékin). Les portes de la capitale sont aux mains des étrangers. Droit d’emporter des travailleurs chinois à l’étranger : c’est le début des coolies. Les paysans et pauvres des villes vont s’engager à aller travailler dans les mines et les plantations en Malaisie, Australie, Amérique latine et États-Unis (construction du chemin de fer transcontinental). Droit pour les missionnaires catholiques français d’acheter des terres et de construire des églises en Chine. Cession à la Grande Bretagne de Kowloon (adjacent à Victoria) Augmentation des indemnités de guerre.

Le rôle de la Russie dans la 2e guerre de l’opium

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Depuis la défaite de la guerre de Crimée, la Russie souhaite s’étendre. Elle va pouvoir s’étendre aux détriments de la Chine. Au début du XVIIe siècle, les russes et les chinois se sont entendus sur les frontières. Par la suite, les russes ont essayé de repousser les frontières (au-delà du fleuve Heilong) et installé 2 fortifications. Les russes ont profité de la 2e guerre de l’opium pour consolider leur avancée. Ils ont collaboré avec les français et les anglais et se sont posé en médiateur du conflit. Ils demandent par la suite à être rétribués. Ils en profitent pour occuper Haishengwei sur la côte pacifique de la Sibérie et le rebaptiser Vladivostok (« le souverain de l’est). Trois traités inégaux vont être imposés à la Chine : Traité de Aihui en mai 1858. Traité de Tianjing en juin 1858 Traité de Pékin en novembre 1860. Ils offrent les mêmes privilèges que tous les autres pays en Chine. Ils reconnaissent formellement les annexions territoriales : 1 million de km².