Gouvernement Électronique/Les phases de développement d’une administration électronique

Les phases de développement d’une administration électronique


L’application ou le développement de ces modèles passe par quatre phases de maturation du gouvernement électronique, selon une étude de Gartner (2000).


Phase d’information; phase d’interaction; phase de transaction; phase de transformation.


Il est à noter qu’il n’est pas obligatoire pour une agence gouvernementale de passer par les quatre phases ci-dessus, tout dépend de l’importance de la phase dans ses opérations. Par exemple la Direction Générale des Impôts peut être dans la phase de transaction, tandis que le département du travail peut rester dans la deuxième phase. Aussi pour assurer la réussite de chacune des phases il est nécessaire que le gouvernement définisse sa vision et mette en place une politique ou un plan national de gouvernement électronique qui sera concrétisée par un portail Web gouvernemental réunissant en un seul point toutes les informations et les services publiques.


1. Phase d’information


Cette phase signifie pour l’administration publique en générale (les ministères, les départements et les agences publiques) d’être présente sur le Web à travers un site portail statique en rendant plus transparents pour le public (externe et interne) les informations et les processus administratifs. Cette phase joue le rôle de la brochure et du service à la clientèle traditionnelle, ainsi les citoyens et les entreprises ne sont pas obligés de se rendre physiquement à une agence, de faire la queue et de payer des pots de vin pour obtenir des informations utiles. Il importe aussi que les différents sites Web conçus doivent respecter une charte graphique qui suit l’identité visuelle établie par le gouvernement.


Voici quelques exemples d’informations qui peuvent être publiées durant la première phase qui peut s’échelonner sur une période relativement courte:


  • Présentation des services et leurs processus administratifs;
  • Indicateurs de performance;
  • Indicateurs environnementaux;
  • Résultats d’audit;
  • Rapports de gestion;
  • Correspondances;
  • Documents de politiques internes;
  • Données géographiques, démographiques et économiques;
  • Données personnelles;
  • Pages jaunes d’entreprises;
  • Notes de presse;
  • Journal du gouvernement;
  • Conseil santé et sécurité;
  • Etc.


2. Phase d’interaction


La deuxième consiste à amener la première à une phase d’interaction basique en rendant possible une communication two-way entre l’administration et ses administrés (internes et externes). Ainsi le public peut : o Poser des questions via le courrier électronique ou communiquer avec des fonctionnaires (ou officiels) de différents niveaux de l’administration publique; o Utiliser des moteurs de recherche pour trouver des informations; o Télécharger et soumettre toutes sortes de formulaires des services publiques; o Participer dans des forums et dans certains débats sociaux et politiques (e-démocratie); o Enregistrement et vote en ligne (e-démocratie); o Application et renouvellement de permis de conduire; o Enregistrement de véhicules; o Paiement de taxes; o Échange de données inter agences; o Comptes personnels (montaxe, monpermis, mesamendes, mes données personnelles, etc).


Pour le modèle interne GtoG le gouvernement utilise des réseaux LAN (local area network), d’intranets, d’e-mail et de forum de discussion afin de permettre à ses différentes agences et ministères de communiquer entre eux et d’échanger des données.


Durant cette phase une grande partie des tâches se sont effectuées en ligne, information, communication, acquisition et envoie de formulaires, il reste maintenant d’aller finaliser le processus en allant payer directement à l’agence concernée.


3. Phase de transaction


Cette phase permet de donner une autre alternative aux usagers en leur permettant de compléter leurs transactions en ligne sans se déplacer. Cette étape est souvent appelée e-service ou télé-service quand le gouvernement arrive à livrer ses services à travers le réseau Internet.


La plupart des gouvernements du monde se trouve au niveau de cette phase et prépare la transition vers la quatrième en adaptant ou en formulant de nouvelles lois, en simplifiant les procédures et même en légalisant de nouvelles façons de faire des affaires.


4. Phase de transformation


Durant cette phase le gouvernement mène une réforme complète visant à transformer ses relations avec ses gouvernés en mettant en place une stratégie qui favorise le citoyen et non l’administration publique elle-même. Il importe souvent au gouvernement durant cette phase de réinventer les processus et les procédures administratifs (en les simplifiant) pour rendre les services plus rapides et meilleur coût tout en assurant l’interopérabilité des organismes publiques dans leur fonctionnement.


Cette phase permet les services suivants : o Site web personnalisé avec des comptes personnels intégrés pour les services publics en ligne; o Base données intégrées au service des organismes publics ad hoc.


Il est aussi important de noter que cette phase n’est ni simple, ni bon marché. Mais les retours sur investissement sont si importants pour l’État, la transparence et la démocratie sont si exigées dans notre monde moderne que tout bon gouvernement se sent incité à implémenter cette phase. Cette dernière est considérée comme la phase mature d’une administration électronique qui exige une volonté politique, des ressources humaines qualifiées dans le domaine des TICs, un budget disponible pour les dépenses nécessaires, et une refonte des procédures administratives. Mais que gagnerait un gouvernement à engager de telles initiatives?