Ecce Homo - Humain, trop humain et deux suites

Friedrich Nietzsche


L'explication par Nietzsche lui-même de la genèse de Humain, trop humain est l'une des plus longues de Ecce Homo. Cette longueur se justifie par le tournant que l’œuvre représente tant sur le plan philosophique que sur le plan biographique. À ce titre, Nietzsche nous livre des considérations qui s'entremêlent (la pensée n'est ainsi pas séparable de la vie), mais que l'on peut distinguer artificiellement pour s'en donner plus facilement une représentation aussi exacte que possible. Toutes ses considérations se ramènent à la nécessité de reprendre possession de soi afin de réaliser une tâche propre. Cette nécessité était déjà évoquée dans la troisième Considérations Inactuelles.

En premier lieu, Nietzsche explique que ce livre fut une libération de l'idéalisme, libération qui fait l'esprit libre. Le sous-titre de Humain, trop humain est en effet : Un livre pour esprit libre.

Le processus de libération est décrit comme une crise, par laquelle Nietzsche s'est dépouillé de tout ce qui n'était pas lui. Il précisera un peu plus loin cette pensée, mais il donne une indication essentielle : ce dont il se dépouille, d'une part est gelé par le mépris. Ce thème du gel est déjà développé dans la première partie de Humain, trop humain.


D'autre part, ce qui est gelé, c'est : le génie, le saint, le héros, la pitié. Or, par ces termes, on comprend que Nietzsche vise ici Schopenhauer, et - de ce fait - Wagner. C'est justement du compositeur dont il va être question, ce qui implique des considérations d'ordre biographique, notamment parce que Nietzsche a cessé toute relation avec Wagner à l'époque de la publication de Humain, trop humain. Ce dernier livre devient l'expression d'une opposition irréductible avec Parsifal et la culture allemande.

De plus, dans la partie intitulé "le voyageur et son ombre", Nietzsche traduit ici sa propre expérience de la décadence.



Lire ce texte