Drogues et Expériences/Amphétamines
La classe des amphétamines comporte des substances psychotropes, de structure dérivée des phényléthylamines. Elles peuvent exercer des effets anorexigènes, psychédéliques, stimulants, ou encore plusieurs de ces effets à la fois.
Histoire
modifierDécouverte
modifierEn 1927, Gordon Alles de l'université de Los Angeles réussit la synthèse chimique, qu'il appela amphétamine. Outre l'action bronchodilatatrice, il avait des effets psychostimulants, euphorisants et anorexigènes.
Utilisations non-thérapeutiques
modifierElle fut rapidement diffusée sous forme d'inhalateurs, et utilisée à différentes fins, notamment par les étudiants qui appréciaient de pouvoir se passer de sommeil en période d'examens.
La méthédrine permit aux troupes allemandes de ne prendre aucun repos pendant les onze jours de la campagne des Balkans, en mai 1941. Les stocks constitués furent écoulés après la guerre, ouvrant un marché aux capacités de production des usines pharmaceutiques et provoquant l'accoutumance.
Par nature, le dopage n'étant pas une pratique qui s'expose au grand jour, il est fort probable que les amphétamines soient toujours utilisées dans ce but. Généralement, elles sont ingérées, mais aussi injectées par voie intraveineuse, sniffées ou fumées (parfois mélangées à un autre produit, voire à un stupéfiant).
Effets
modifierEn modifiant et en substituant la molécule d'amphétamine, on peut augmenter ou diminuer les effets hallucinogènes, stimulants ou anorexigènes. Ainsi, la fenfluramine n'a que des effets bronchodilatateurs, et le STP est un hallucinogène extrêmement puissant. L'ecstasy est un dérivé stimulant et hallucinogène de l'amphétamine.
Effets recherchés
modifierLes effets des amphétamines, leur durée et leur intensité varient selon le mode de consommation (ingestion, sniff, inhalation de la fumée, injection IV ou IM etc), le consommateur, le contexte de la consommation, la hauteur et la fréquence des doses consommées...
Amphétamines stimulantes
modifier- diminution de la fatigue et de l'envie de dormir
- euphorie, confiance en soi
- impression de capacités intellectuelles accrues : jugement plus sûr, mémoire meilleure, compréhension plus rapide
- augmentation de l'empathie
Amphétamines psychédéliques
modifier- hallucinations, visions, perceptions sensorielles exacerbées
- euphorie
- empathie
- dissolution de l'ego, expérience mystique
Amphétamines anorexigènes
modifier- diminution de la faim, conduisant à moyen/long terme à une perte de poids
Effets non recherchés
modifierCes effets durent quelques heures, avec plus ou moins de force. Ensuite, certains effets inverses peuvent se produire : besoin de sommeil, nervosité, fatigue, mauvaise coordination des gestes. Il faut aussi noter que parfois l'euphorie peut être suivie par une certaine forme de découragement, la sensation que tout effort de réflexion est démesuré, la lassitude face à toute activité. De vives douleurs apparaissent parfois dans le nez si l'amphétamine a été consommée par voie nasale. Une nouvelle prise d'amphétamines peu après la précédente fait augmenter le seuil de tolérance du consommateur ce qui, à long terme, peut entraîner une addiction.
Effets secondaires dangereux
modifierLes effets bénéfiques peuvent être contrebalancés par des effets secondaires qui se font sentir plus ou moins longtemps :
- maux de tête ;
- tremblements ;
- céphalées (migraines) ;
- insomnie ;
- difficultés de concentration ;
- dépendance physique et psychique
- troubles digestifs ;
- crampes ;
- hypertension artérielle ;
- palpitations cardiaques ;
- tachycardie
- hypertension artérielle pulmonaire
- valvulopathies
- effet dépressionnaire ;
- hyperthermie ;
- éruptions cutanées (usage abusif et à long terme).
D'autres effets moins graves a priori peuvent se faire sentir, comme l'augmentation de la température. Certaines personnes qui en consomment régulièrement sont hyperactives, irritables, agressives, nerveuses, insomniaques et pour ceux qui ne consomment qu'occasionnellement des amphétamines, ils manifestent un certain degré de nervosité pouvant aller jusqu'à une grande agitation ; ils ont des mimiques crispées du visages marquées ou non appuyées pouvant aller jusqu'à des manifestations physique de types TOC, présentent une mydriase et peuvent, si ils y sont prédisposées, avoir une décompensation psychiatrique grave ce qui accentuera d'autant la crise dépressionnaire terminale de dissipation de l'effet recherché. Les risques d'addiction ne sont pas négligeables psychiquement.
Différentes amphétamines
modifierParmi les amphétamines :
- Amphétamines stimulantes
Elles sont consommées dans un but festif, pour être performant au travail, ou encore comme moyen de dopage. La plupart sont classées comme stupéfiant, mais certaines, n'étant pas listées comme tel, ne sont « pas illégales », sans pour autant être vraiment légales.
- Amphétamines psychédéliques
Elles sont consommées notamment par les adeptes du mouvement hippie et des cultures qui s'en rapprochent. Certaines sont classées comme stupéfiant, mais d'autres bénéficient d'un « vide » juridique.
- Amphétamines anorexigènes
Elles étaient utilisées comme médicaments « coupe-faim » comme traitement de l'obésité et ont toutes été retirées du marché du fait de leur toxicité cardiovasculaire.
L'amphétamine est une substance sympathicomimétique aux effets anorexigènes et psychoanaleptiques et est considérée comme un stupéfiant.
Historique
modifierL'amphétamine fut découverte lors de recherches d'un produit ayant des propriétés bronchodilatatrices. En 1935, son action stimulante est constatée et utilisée pour des prescriptions concernant la narcolepsie.
Classées comme psychotrope, elle fut progressivement déclarée illégale à mesure que les pays adaptaient leur législation, réduisant l'usage médical au traitement limité de quelques maladies. Leur usage, désormais clandestin, concerne principalement l'augmentation des performances en sport et la résistance à la fatigue (lors de soirées festives ou lors de période de travail intense).
Groupe des amphétamines et diversité des dérivés
modifierLes « amphétamines » sont un groupe de molécules apparentées à l'amphétamine de structure phényléthylamine. On peut distinguer trois grands types de dérivés amphétaminiques selon leur effet principal, psychostimulant, hallucinogène ou anorexigène. En modifiant plus ou moins la molécule de phényléthylamine, il a été possible d'obtenir des produits dont l'un des effets (stimulant, hallucinogène ou anorexigène) est renforcé au détriment des autres. On a pu ainsi mettre au point des anorexigènes comme la fenfluramine qui ne présente pas d'effet psychostimulant ou des hallucinogènes puissants comme le STP.
Les trois types de dérivés peuvent donner lieu à des abus et connaissent des modes de consommation différents selon la nature des produits et les effets recherchés, Le commerce illicite des amphétamines concernait essentiellement des dérivés psychostimulants, des dérivés hallucinogènes s'y sont ajoutés, en particulier l'ecstasy qui fait l’objet d’une importante consommation. En outre, certains dérivés anorexigènes, dont l'effet psychostimulant n'est pas totalement absent, sont détournés de leur usage médical.
Chimie
modifierL'amphétamine possède deux énantiomères, le terme amphétamine désigne le mélange racémique (mélange 50/50 de D-amphétamine et de L-amphétamine). La D-amphétamine est dénommée Dexamphétamine (ou dextro-amphétamine), la L-amphétamine est nommée lévo-amphétamine.
Pharmacologie
modifierLa structure chimique de l'amphétamine ressemble à celle de stimulants naturels produits par le corps : les catécholamines dont l'adrénaline, la noradrénaline, la dopamine. L'amphétamine inhibe la recapture de la dopamine. Elle a aussi une action libératrice de la noradrénaline et de la dopamine, par action du transporteur vésiculaire VMAT2 (presynaptique). Ce phénomène serait la cause de la perturbation de la production de dopamine.
Usage médical
modifierElle est principalement employée en Amérique du Nord pour traiter les troubles de l'attention, la narcolepsie et parfois dans le traitement de l'obésité. Même si la forme pure est proscrite depuis 1959, elle reste utilisée sous forme de sulfate de dextroamphétamine. Son utilisation comme anti-fatigue dans l'armée est connue.
Usage détourné et récréatif
modifierL'amphétamine est utilisée comme drogue ou comme dopant, le plus souvent sous le nom de speed, notamment, pendant les fêtes. La drogue est aussi utilisée par certains pour une recherche de productivité accrue, lors de la réalisation d'un travail scolaire par exemple.
La drogue se présente généralement en poudre blanche, parfois colorée. On la trouve également en gélule, comprimé ou cristaux. Le produit vendu clandestinement sous le nom de speed peut contenir ou non des amphétamines (notamment amphétamine, dextroamphétamine, méthamphétamine), d'autres produits actifs aux effets similaires ou non dont des psychotropes ou même des excipients parfois dangereux, comme toutes les drogues utilisées de façon illégale.
Effets et conséquences
modifier- L'amphétamine agit en libérant de la dopamine dans le cerveau.
- Elle bloque la recapture de la dopamine dans la synapse.
- Elle inhibe l'activité de l'enzyme MAO (monoamine oxydase) à forte dose.
- Elle agit dans le corps environ de 30 à 60 minutes après avoir été ingérée. Tout dépendant de la quantité prise et si elle est combinée avec d'autres stimulants, l'amphétamine peut s'avérer très dangereuse.
Effets recherchés
modifier- Diminution des sensations de faim et de fatigue.
- Augmentation de l'endurance.
- Sensation d'augmentation des facultés cérébrales notamment la concentration.
- Euphorie et bien-être; sentiment d'exubérance et d'invincibilité
- Désinhibition.
L'amphétamine étant un produit psycho-actif, les effets recherchés peuvent parfois se transformer en bad trip.
Effets à court terme
modifier- Accélération du rythme cardiaque (tachycardie) ;
- augmentation de la fréquence respiratoire et de la pression sanguine ;
- hyperthermie et transpiration ;
- dilatation des bronches ;
- réduction de la circulation vers les muscles due à la vasodilatation ;
- diminution de salive ;
- dilatation des pupilles (mydriase)
- crispation des mâchoires (trismus) ;
- vomissements ;
- douleur musculaire ;
Il arrive parfois que les amphétamines, du fait de leur caractère stimulant, induisent des hallucinations à forte dose, cet effet ne doit pas être confondu avec celui des psychostimulants.
La descente – fin des effets – est souvent très difficile et peut s'accompagner de :
- crises de tétanie ;
- insomnies ;
- crises d'angoisse et état dépressif.
- La consommation d'amphétamines cause un effet d'indifférence ou un effet « sérum de vérité ».
Effets à long terme
modifier- Affaiblissement, amaigrissement ;
- acné majeure ;
- décalcification des os ;
- immunodéficience ;
- insomnies ;
- troubles de l'humeur : nervosité, irritabilité, anxiété, dépression ;
- troubles psychiques : psychose, paranoïa ;
- troubles cardio-vasculaires ; notamment hypertension artérielle pulmonaire ;
- dépendance psychologique ;
- problèmes érectiles majeurs.
L'usage régulier entraîne une accoutumance. L'arrêt brutal d'une consommation régulière entraîne un syndrome de sevrage. Le sevrage des amphétamines peut résulter en une idée fixe qui peut amener à une irritation ou agressivité soudaine, ou un rattrapage de sommeil extrême (à ne pas confondre avec la fatigue chronique). L'absorption de fortes doses peut entraîner une action hallucinogène.
Le mode de consommation entraîne aussi d'autres risques :
- prisé : risque d'endommagement des cloisons nasales, saignements de nez, contamination via l'échange des pailles servant à inspirer la poudre ;
- injecté : abcès et contamination via l'échange des seringues.
Décès imputés à la consommation d'amphétamine
modifierLes décès dus à la consommation d'amphétamine sont imputables à :
- un dosage trop élevé (overdose) ;
- un mélange avec d'autres substances aggravantes tel que l'alcool, l'ecstasy, hallucinogène, boissons stimulantes, antidépresseurs ;
- un état de santé incompatible avec la prise d'amphétamines (antécédent de problèmes cardio-vasculaires, hypertension, épilepsie, problèmes rénaux, asthme, diabète).