Construire sa maison/finitions et aménagements extérieurs
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Dés l'avant-projet, l'implantation de la construction va déterminer en grande partie ce que seront les aménagements extérieurs. Les grands volumes seront fixés, la position des chemins et allées sera définies et les plantations, arbres et massifs, auront été envisagés. Mais il restera encore beaucoup à faire quand la maison sera devenue habitable et il faudra beaucoup de temps encore à la nature pour que soit stabilisée l'apparence de la maison et de son environnement. Mais en attendant on peut procéder à l'exécution des enduits et peintures et à l'aménagement des allées ou à l'installation de l'éclairage extérieur.
Enduits et crépis
modifierL’enduit est une mince couche de mortier qui assure plusieurs fonctions :
- rendre étanche la façade à la pluie,
- cacher les parpaings ou les briques.
Traditionnellement on réalise l’enduit en projetant sur le mur un mélange de sable fin (0-3mm), de chaux et de ciment. La chaux rend le mortier plus pâteux, ce qui facilite son accrochage.
La méthode est simple, sa mise en œuvre réclame un « coup de patte » qui s’acquiert au bout de quelques dizaines de mètres-carré :
- Fixer sur le mur des lattes dont l’épaisseur est égale à celle de l’enduit terminé (5 à 10mm).
- Sur les angles (extrémités du mur, bords de fenêtres...) sont fixés des lattes dépassant de l’épaisseur de l’enduit fini.
- Par temps de vent et temps très sec, mouiller copieusement le mur à enduire.
- Préparer un mortier très liquide (consistance de la soupe) et « salir » le mur. C’est l’opération de gobetis.
- Lorsque le gobetis a suffisamment durci, au bout de quelques heures, on peut projeter la première couche (épaisseur 5mm environ) puis vérifier qu’elle ne dépasse pas la hauteur des lattes en glissant une règle en alu sur celles-ci.
- Quelques heures plus tard on peut projeter une deuxième couche, voire une troisième couche si l’épaisseur à combler dépasse 10 mm.
- Lisser la dernière couche à la taloche, racler le surplus à la règle en alu, combler les manques et talocher à nouveau.
- Enlever les lattes intermédiaires et remplir les vides en talochant
- Pour obtenir une surface lisse, attendre que l’enduit ait tiré un peu puis le talocher délicatement avec un morceau de polystyrène expansé.
- Voir aussi Faire un enduit lissé traditionnel.
Peinture
modifierLa peinture des façades ne pose guère de difficultés si l’on dispose du matériel d’échafaudage adéquat. Peindre à partir d’une échelle est possible mais pour le moins malaisé au dessus de 5 mètres. À partir du sol, un adulte de taille ordinaire peut atteindre deux mètres de hauteur. Un simple escabeau suffit pour une hauteur d’étage, un petit échafaudage mobile permet de peindre jusqu’à pratiquement 4 mètres.
Matériel de peinture
modifier- seau muni d’une grille d’essorage et d’un système d’accrochage sur échelle,
- rouleau en laine de bonne qualité,
- pinceau largeur 40 ou 50 pour les endroits inaccessibles au rouleau (angles rentrants, huisseries...),
- seau rempli d’eau claire,
- chiffons,
- cornets en plastique pour emballer provisoirement les outils,
- lunettes de sécurité contre les projections,
- couvre-chef contre les projections,
- bonnes chaussures pour monter à l’échelle,
- harnais de sécurité si nécessaire.
Le produit
modifierLe choix de la teinte doit être fait en fonction des règles locales ou traditionnelles et de l’environnement :
- construction voisines,
- couleurs des autres éléments de la construction,
- mise en valeur de la végétation...
Si la façade comporte des éléments en saillie ou en creux, ceux-ci devraient être peints avec des teintes différentes pour les faire ressortir ou pour les rendre plus discrets selon le cas. En cas de difficulté pour le choix des couleurs on aura intérêt à consulter un spécialiste (architecte, coloriste, urbaniste...) ; les services de la DDE ou de la ville de résidence pourront être utiles pour cela.
La nature et la qualité de la peinture dépendent à la fois du support (enduit, peinture existante, pierre, béton...) et de l’exposition. Il est préférable de s’approvisionner chez un professionnel réputé que dans une grande surface. Même si le prix semble élevé, il sera encore plus élevé si on est obligé de recommencer le travail au bout de quelques années parce que la peinture en promo se décolle, cloque, farine, se délave, se décolore, moisit, ramasse la poussière... On peut toujours négocier une remise chez le revendeur avec l’aide d’un artisan.
Le produit de base est blanc et sera teinté à la machine. Noter la marque et référence de la teinte et la conserver en un lieu sûr pour en commander à nouveau si nécessaire. Une bonne peinture couvre environ 10 m²/litre. Si le support est particulièrement absorbant ou rugueux, on passera d’abord une sous-couche en majorant la quantité estimée de 5 à 10 %. Le surplus de peinture devra être conservé dans un pot plein et hermétiquement fermé. Tous les ans, il est indispensable de mélanger la peinture pour éviter la décantation. Si une peau s’est formée en surface ou une couche dense non miscible s’est déposée au fond du pot, la peinture est inutilisable (ne pas rejeter directement à l’égout ni mettre à la poubelle car les peintures sont des toxiques traités séparément).
Préparation du support
modifierDans le cas de la rénovation, il faut d’abord enlever toutes les saletés, écailles de peinture, mousses, lichens, poussières... à la brosse ou au nettoyeur à haute pression. Reboucher ensuite les trous et fissures, réparer les éclats, faire tomber les morceaux d’enduits sonnant le creux et refaire l’enduit. Si des morceaux de fer (têtes de clous, armature du béton…) sont apparents, il vaut mieux les traiter sommairement avec une peinture mate antirouille.
Préparation du chantier
modifier- Démonter les volets battants et glissières de volets roulants.
- Protéger les huisseries, sols, rambardes... contre les éclaboussures, * Utiliser du papier autocollant pour délimiter les surfaces à peindre.
Méthode de travail
modifier- Installer échelle ou échafaudage pour débuter par le haut.
- Commencer par les teintes les plus claires.
- Ne pas peindre si la température est inférieure à 5°C ou supérieure à 25°C, par grand vent ou s’il y a des risques de pluie.
- Travailler à l’ombre ou, si possible, attendre que le soleil tourne.
- La première couche doit être diluée à 5 ou 10% et bien mélangée. Elle nourrira le support si celui-ci est très absorbant.
- Bien essorer le rouleau pour éviter la projection de gouttes.
- Rouler lentement en montant sans appuyer pour répartir la peinture.
- Couvrir un tiers de mètre-carré environ par bandes verticales puis repasser sur la même surface par bandes horizontales.
S’il reste des points du support non recouverts, ajouter un peu de peinture et rouler de nouveau dans les deux sens pour répartir un film uniforme. Il ne doit pas y avoir de manques ni de surépaisseur. Bien que ce ne soit pas obligatoire avec une bonne peinture, il vaut mieux terminer en roulant verticalement, vers le bas. On évite ainsi de voir les coups de pinceau apparaître quelques années plus tard.
Les peintures à l’eau sont hors poussière très rapidement, surtout par temps sec mais il faut prévoir au moins douze heures entre chaque couches. Les outils se nettoient à l’eau, par trempage ou au moyen d’un tuyau d’arrosage. On peut ensuite les conserver quelques jours dans l’eau claire mais il vaut mieux en changer pour un nouveau chantier important.
La durée de vie d’une bonne peinture est de l’ordre de 10 ans au minimum, beaucoup plus pour les murs abrités du soleil et des intempéries.
Bardage
modifierUn bardage est un revêtement de mur extérieur jouant les mêmes rôles que l’enduit :
- protection contre la pluie, contre les chocs
- décoration
Autrefois uniquement en bois (tavaillon ou planches), le bardage est réalisé maintenant à l’aide de nombreux matériaux comme par exemple :
- tôle métallique peinte cuite au four,
- PVC,
- bardeaux de shingles.
Dans le cas de l'isolation des murs par l'extérieur, le bardage est fixé sur la structure qui supporte le matériau isolant. Il doit être ajusté de façon à interdire l'introduction des animaux (souris, loirs, fouine...) et insectes (abeilles sauvages, guêpes...). On aura intérêt à choisir un bardage qui puisse se réparer facilement en cas d'accident (fréquents en bas des murs : prévoir quelques plaques de rechange) et qui vieillisse bien. Le PVC teinté a souvent tendance à se décolorer (cela dépend de la nature des pigments, de l'exposition aux rayons ultra-violets...) et la tôle peinte à perdre son brillant. Le shingle résiste bien. Le bois nécessite un entretien régulier qui va de cinq ans (façades exposées à la pluie) à dix ans.
Volets
modifierL'usage des volets n'est pas universel, ils sont complètement absents dans certains pays. Pourtant ils sont utiles à plusieurs titres :
- renforcement de l'isolation thermique des ouvertures (portes et fenêtres)
- protection contre les effractions et les jets de pierre
- écran contre la lumière solaire et les regards indiscrets
- participation à l'esthétique de la construction
On rencontre plusieurs types de volets :
- volets battants en bois ou PVC
- persiennes en bois ou métal (fer...)
- volets roulants en bois, PVC ou aluminium
La pose des volets ne présente pas de difficultés particulières. On peut envisager d'acheter les matériaux et de les assembler soi-même. Le point délicat est la prise de cotes en s'assurant que les diagonales de l'ouverture sont identiques. Prévoir les jeux nécessaire au fonctionnement.
Le caisson des volets roulants ne doit pas être une source d'entrée d'air froid. Le plus simple est de l'incorporer dans l'épaisseur du mur extérieur et de dérouler le tablier au nu de la façade. la protection contre le vent est alors maximum. À ce propos il est judicieux de choisir des glissières anti-vent qui amortissent les mouvements des lames du volet et diminuent le bruit lors des tempêtes. Il existe des tambours de volets roulants avec moteur électrique incorporé ; ce système permet une commande d'ouverture-fermeture à l'aide d'un simple interrupteur. On trouve des lames de volets roulants très minces qui autorisent la réalisation de caissons aux dimensions réduites, en particulier pour la rénovation. Pour le PVC, préférer les couleurs "naturelles" du PVC qui n'ont pas tendance à se décolorer.
La réalisation de volets battants ne pose pas de problèmes particuliers pour l'autoconstructeur averti. Choisir des lames de bois de premier choix bien droites. Attention à la position des écharpes et des barres dont le but est d'éviter la déformation des volets en place. Comme le bardage en bois, les volets doivent être régulièrement entretenus, surtout s'ils sont orientés à l'ouest.
Stores
modifierStores à banne, stores pare-soleil.
Accès et allées
modifierLes éléments de fermetures extérieures comme les clôtures et portails sont d'une importance non négligeable car ils permettent de sécuriser et d'embellir votre maison.
Éclairage
modifierL’éclairage extérieur présente plusieurs utilités :
- il facilite le déplacement ou le travail dans les chemins et zones qu’il éclaire dès que le soir approche,
- il améliore la sécurité, ou du moins le sentiment de sécurité en dissuadant les éventuels cambrioleurs,
- il participe à la mise en valeur de l’architecture (lumière rasante, ombre...).
On aura intérêt à prévoir dès le début de la construction les canalisations et points de fixation des luminaires, des détecteurs d’approche et des interrupteurs.
Exemples de zones à éclairer :
- sonnette électrique, plaque indiquant les noms des propriétaires,
- allées et chemins piétonniers,
- aires de stationnement, abris,
- porte d’entrée,
- aires de jeux, de pique-nique, terrasses,
- remises et appentis,
- balcons et loggias,
- piscine et bassin.
Plusieurs types de luminaires peuvent être utilisés :
- projecteurs situés en hauteur et couvrant une large zone,
- lampadaires, éventuellement décoratifs,
- bornes lumineuses placées au ras du sol et balisant un chemin,
- simple hublot fixé au mur ou au plafond d’un endroit couvert,
- lampes dissimulées et procurant un éclairage indirect,
- dalles lumineuses (sentier, terrasse),
- balises de marches d’escalier.
Un projecteur puissant, même placé très haut, est généralement éblouissant, ce qui peut être un avantage quand il permet aux habitants de surveiller les approches de leur habitation. Dans les autres cas il faut s’arranger pour que l’intensité de la source lumineuse soit faible ou que la lumière soit indirecte. L’appareillage doit être choisi de bonne qualité, étanche et résistant aux chocs, capable de supporter largement la puissance de l’ampoule qu’il abrite. Il doit être fixé solidement sans risquer de se détacher par grand vent ou de se dérégler.
La commande de l’éclairage peut être :
- permanente (éclairage peu puissant d’un bouton de sonnette, veilleuse, bornes lumineuses),
- automatique dès que le soir tombe, à l’aide d’une cellule photo-électrique,
- automatique par détection de mouvement,
- manuelle, par "tout ou rien" (interrupteur direct, ou va-et-vient, ou encore relai)
- temporisée à l’aide d’une minuterie.
Il est souhaitable d’installer un voyant à l’intérieur de l’habitation pour signaler le fonctionnement de l’éclairage extérieur.
Les détecteurs d’approche à infrarouges sont sensibles aux variations rapides de température dans la zone qu’ils surveillent, généralement sur deux secteurs assez larges (120°), l’un proche et l’autre un peu plus éloigné. La distance maximum de détection d’un être humain est de l’ordre de 10 mètres. Deux boutons ou vis de réglages permettent de choisir le niveau d’obscurité à partir duquel le détecteur fonctionne et la durée de fonctionnement après détection d’un mouvement (entre quelques secondes et quelques minutes). Il est préférable de choisir du matériel de bonne qualité, plus fiable, plus résistant et plus sensible.
Plantations
modifierIl n'est pas nécessaire de posséder un grand terrain pour donner une impression d’espace autour de l’habitation, un bon agencement des volumes construits et des végétaux tenant compte des points de vues, de l’environnement et de l’évolution dans le temps des plantations peut permettre d’obtenir un résultat satisfaisant avec des moyens réduits. L’observation des jardins publics (en particulier d’inspiration orientale) et des propriétés voisines peut être une bonne source d’inspiration.
Le choix des arbres et arbustes se fera en tenant compte de leur vitesse de croissance et de leur aspect à l’âge adulte, de la nature du sol, de l’ensoleillement, de la vue souhaitée, du travail de taille et d’entretien, de la chute des feuilles à l’automne (gouttière), de la couleur du feuillage à différentes saisons, des accès nécessaires (camion de vidange ou de livraison)... La plantation d’un verger nécessite un grand terrain mais, à défaut, il possible de se contenter d’arbres taillées en espaliers.
Le gazon réclame une préparation soigneuse du terrain :
- nivellement,
- apport de sable d’amendement ou d’humus,
- drainage ou système d’arrosage...
Choisir un mélange adapté à l’usage souhaité, à la nature du sol, à l’éclairage... Penser à la proximité des arbres qui, par leur ombre ou leurs racines, perturberont la pousse de l’herbe. À moins d’avoir une surface engazonnée d’une superficie supérieure à un ou deux ares, on évitera de placer au centre de la pelouse un massif de fleurs ou un arbuste. Les talus sont difficiles à tondre mais se prêtent généralement bien aux plantations de fleurs et de petits arbustes.
La culture d’un petit jardin potager est une source de grandes satisfactions. Le choix de l’emplacement doit tenir compte de l’ensoleillement, du vent, de la nature de la terre (en modifier la composition si nécessaire). Prévoir un emplacement pour le rangement des outils et pour le composteur de déchets ainsi qu’un robinet d’arrosage. Si le terrain est très humide on pourra ceinturer le potager d’un système de drainage ou le surélever d’une vingtaine de centimètres.