Astérix/César, son père

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César, son père

Jules César, le grand adversaire d’Astérix, voit le jour à Rome le 13 juillet 100 avant Jésus-Christ. Son oncle Caius Marius a réformé l’armée romaine et l’a ouverte aux pauvres. C’est à cause de lui que César fait partie des populares (les hommes politiques qui supportent les plébéiens et luttent contre les optimates qui favorisent le gouvernement du sénat) bien qu’il descend d’une famille patricienne. Le jeune César reçoit une bonne éducation et se montre doué pour la littérature. En 84, il épouse Cornelia, la fille du consul Cinna qui appartient aux populares. Elle donne naissance à une fille, Julia. Sylla, le leader du parti des optimates, retourne à Rome deux ans plus tard, devient dictateur et exige que César divorce d’avec la fille de son ennemi. César refuse et doit, banni, s’enfuir à la montagne. Sa mère et quelques parents à elle parviennent à convaincre Sylla de laisser revenir César.

En 73, il devient pontife (l’un des grands prêtres de Rome) et tribun militaire. Sa mère et sa femme meurent en 69, l’année où César commence sa carrière d’honneurs en tant que questeur en Espagne. César se marie une deuxième fois avec Pompeia. En 63, il est élu Grand Pontife (prêtre supérieur). L’année suivante, il devient préteur et divorce de Pompeia. Après sa préture, César administre l’ouest de l’Espagne, la province Hispania ulterior. Retournant à Rome, il forme le triumvirat (avec le puissant Pompée et le riche Crassus) qui lui permet d’obtenir le consulat de 59. Quand l’autre consul, Bibulus, ne fait guère son devoir, la plèbe parle du « consulat de Julius et de Caesar ».

Ayant noué des liens familiaux avec Pompée en lui donnant en mariage sa fille Julia, César part pour la Gaule qui l’occupera pendant les années suivantes. Il lutte contre les Helvètes et les Suèves sous Arioviste, il bat les Belges et conquiert la Bretagne, la patrie d’Astérix. Le général César mène des campagnes en Normandie et en Aquitaine, il traverse le Rhin et la Manche. En 51, la Gaule est conquise. Le dernier soulèvement, dirigé par Vercingétorix, échoue à Alésia. Le proconsul victorieux publie un rapport sur la guerre des Gaules qui porte le titre peu surprenant de « De Bello Gallico ».

Le combat continue, mais maintenant les Romains luttent entre eux. Pompée et beaucoup de sénateurs s’enfuyent en Grèce. César bat les pompéiens et gagne le pouvoir sur l’Italie et l’Espagne. En 48, il vainc Pompée à Pharsale. En fuite, le perdant est tué en Egypte. César y passe quelques mois avec la reine Cléopâtre à qui il rend le trône et avec laquelle il engendre un fils, Césarion. Avant qu’il ne retourne à Rome, il bat le roi Pharnace en Asie. Il résume sa victoire de la manière la plus brève: « Veni, vidi, vici.» (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.) En 45, César a aussi triomphé des derniers pompéiens. Peu après, le sénat le nomme dictateur perpétuel. Le pouvoir extraordinaire de César fait craindre aux républicains traditionnels qu’il aspire à la royauté. Aux ides de mars 44, soixante conspirateurs, dont Brutus, assassinent le dictateur au sénat.

Mais dans la BD, il vit encore et on n’en voit pas la fin. Donc sa vie dessinée soulève une question. Le César dans les aventures d’Astérix, ressemble-t-il à son pendant historique? De par ses vêtements, en effet. Il existe une grande statue de lui portant une cuirasse et un manteau de général comme Uderzo l’imagine. Le dictateur avait aussi le droit de toujours porter les lauriers. Ainsi il pouvait couvrir la partie chauve de sa tête. Le César de la bande dessinée n’a pas de calvitie, mais il est affublé d’un nez crochu. Or le nez de son modèle antique semblait, quant à lui, tout à fait normal et peu frappant.

Bien que le nez les différencie, ils ont une qualité en commun, la clementia caesaris proverbiale. Dans la BD, César non seulement inflige une punition assez clémente à Brutus, mais il ordonne aussi la reconstruction du village de ses ennemis gaulois. Quant aux futurs développements, notamment de son assassinat, il aurait peut-être dû réfléchir en ce qui concerne sa première décision. A un Brutus emprisonné, il n’aurait pas dit encore une fois: « Tu quoque, fili! » Or, César se répétait quelquefois, comme l’a dit un homme sage.

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