Soit l'application
u
{\displaystyle u}
de
N
{\displaystyle \mathbb {N} }
dans
R
{\displaystyle \mathbb {R} }
n
∈
N
↦
u
n
∈
R
{\displaystyle n\in \mathbb {N} \mapsto u_{n}\in \mathbb {R} }
On dit que
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
est la suite numérique de terme général
u
n
{\displaystyle u_{n}}
.
On peut la citer extensivement sous la forme :
{
u
0
,
u
1
,
u
2
,
⋯
,
u
n
,
⋯
}
⊂
R
{\displaystyle \{u_{0},u_{1},u_{2},\cdots ,u_{n},\cdots \}\subset \mathbb {R} }
On dit que
(
v
p
)
{\displaystyle (v_{p})}
est une suite extraite (ou une sous-suite) de la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
si et seulement si :
∃
ϕ
:
N
→
N
{\displaystyle \exists \ \phi :\mathbb {N} \to \mathbb {N} }
strictement croissante telle que
∀
p
∈
N
,
v
p
=
u
ϕ
(
p
)
{\displaystyle \forall p\in \mathbb {N} ,v_{p}=u_{\phi (p)}}
Soit
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
une suite numérique de terme général
u
n
{\displaystyle u_{n}}
On dit que
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
est une suite stationnaire si et seulement si :
a
)
∃
N
∈
N
b
)
∃
a
∈
R
{\displaystyle {\begin{matrix}a)\quad \exists N\in \mathbb {N} \\b)\quad \exists a\in \mathbb {R} \end{matrix}}}
tels que :
∀
n
>
N
;
u
n
=
a
{\displaystyle \forall n>N;u_{n}=a}
Une suite est monotone si elle est strictement croissante ou strictement décroissante
une suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
est croissante à partir d'un certain rang si
∃
N
∈
N
{\displaystyle \exists N\in \mathbb {N} }
tel que
∀
n
≥
N
,
u
n
+
1
≥
u
n
{\displaystyle \forall n\geq N,u_{n+1}\geq u_{n}}
U
n
=
n
2
{\displaystyle U_{n}=n^{2}}
une suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
est décroissante à partir d'un certain rang si
∃
N
∈
N
{\displaystyle \exists N\in \mathbb {N} }
tel que
∀
n
≥
N
,
u
n
+
1
≤
u
n
{\displaystyle \forall n\geq N,\ u_{n+1}\leq u_{n}}
u
n
=
1
n
{\displaystyle u_{n}={\frac {1}{n}}}
pour savoir si une suite est monotone il est souvent astucieux
d'étudier le signe de
u
n
+
1
−
u
n
{\displaystyle u_{n+1}-u_{n}\,}
d'étudier le signe de
u
n
+
1
u
n
−
1
{\displaystyle {\frac {u_{n+1}}{u_{n}}}-1}
si la suite est de la forme
u
n
=
f
(
n
)
{\displaystyle u_{n}=f(n)\,}
, d'étudier la monotonie de f à partir du signe de sa dérivée
n
+
1
{\displaystyle n+1}
Une suite
u
n
{\displaystyle u_{n}}
est minorée s'il existe au moins un réel inférieur à tous les termes de la suite, autrement dit si:
∃
A
∈
R
{\displaystyle \exists A\in \mathbb {R} }
tel que
∀
n
∈
N
u
n
>
A
{\displaystyle \forall n\in \mathbb {N} \ u_{n}>A}
Une suite
u
n
{\displaystyle u_{n}}
est majorée s'il existe au moins un réel superieur à tous les termes de la suite, autrement dit si:
∃
A
∈
R
{\displaystyle \exists A\in \mathbb {R} }
tel que
∀
n
∈
N
u
n
<
A
{\displaystyle \forall n\in \mathbb {N} \ u_{n}<A}
Une suite
u
n
{\displaystyle u_{n}}
est bornée si elle est majorée et minorée, c'est-à-dire s'il existe au moins un réel A tel que:
|
u
n
|
<
A
{\displaystyle |u_{n}|<A\,}
Une suite possédant une limite finie est dite convergente. Dans le cas contraire, elle est dite divergente.
On dit que la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
converge vers une limite
l
{\displaystyle l}
si quel que soit
ϵ
>
0
{\displaystyle \epsilon >0}
tous les termes de la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
appartiennent à un intervalle
[
l
−
ϵ
;
l
+
ϵ
]
{\displaystyle [l-\epsilon ;l+\epsilon ]}
sauf un nombre fini de termes
ou autrement dit:
∀
ϵ
>
0
,
∃
N
(
ϵ
)
∈
N
{\displaystyle \forall \epsilon >0,\exists N(\epsilon )\in \mathbb {N} }
tel que
∀
n
>
N
(
ϵ
)
⇒
|
u
n
−
l
|
<
ϵ
{\displaystyle \forall n>N(\epsilon )\Rightarrow |u_{n}-l|<\epsilon }
dans ce cas on note
lim
n
→
∞
u
n
=
l
{\displaystyle \lim _{n\to \infty }u_{n}=l}
ou
u
n
→
l
{\displaystyle u_{n}\rightarrow l}
Une suite convergente a une unique limite l.
Soit une suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
convergente, supposons que la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
possède deux limites distinctes
l
{\displaystyle l}
et
l
′
{\displaystyle l'}
d'après la definition de la limite on peut affirmer que:
∀
ϵ
>
0
∃
N
∈
N
{\displaystyle \forall \epsilon >0\ \exists N\in \mathbb {N} }
tel que
∀
n
>
N
⇒
|
u
n
−
l
|
<
ϵ
{\displaystyle \forall n>N\Rightarrow |u_{n}-l|<\epsilon }
et
∀
ϵ
>
0
∃
N
′
∈
N
{\displaystyle \forall \epsilon >0\ \exists N'\in \mathbb {N} }
tel que
∀
n
>
N
′
⇒
|
u
n
−
l
′
|
<
ϵ
{\displaystyle \forall n>N'\Rightarrow |u_{n}-l'|<\epsilon }
donc pour
n
>
max
(
N
,
N
′
)
{\displaystyle n>\max(N,N')}
on a
|
u
n
−
l
|
<
ϵ
{\displaystyle |u_{n}-l|<\epsilon \,}
(1)
|
u
n
−
l
′
|
<
ϵ
{\displaystyle |u_{n}-l'|<\epsilon \,}
(2)
en additionnant (1) et (2) on a
|
u
n
−
l
′
|
+
|
u
n
−
l
|
<
2
ϵ
{\displaystyle |u_{n}-l'|+|u_{n}-l|<2\epsilon \,}
(3)
d'après l'inégalité triangulaire
|
l
−
l
′
|
=
|
l
−
u
n
−
l
′
+
u
n
|
<
|
l
−
u
n
|
+
|
−
l
′
+
u
n
|
=
|
u
n
−
l
′
|
+
|
u
n
−
l
|
{\displaystyle |l-l'|=|l-u_{n}-l'+u_{n}|<|l-u_{n}|+|-l'+u_{n}|=|u_{n}-l'|+|u_{n}-l|\,}
(4)
en intégrant (4) à (3) on obtient
|
l
−
l
′
|
<
2
ϵ
{\displaystyle |l-l'|<2\epsilon \,}
(5)
puisque cette inégalité est vraie pour tout
ϵ
>
0
{\displaystyle \epsilon >0}
et que l'on a posé au départ
l
≠
l
′
{\displaystyle l\neq l'}
on peut poser
ϵ
=
1
/
4
|
l
−
l
′
|
{\displaystyle \epsilon =1/4|l-l'|\,}
en l'intégrant à (5) on obtient
|
l
−
l
′
|
<
2
×
1
4
|
l
−
l
′
|
{\displaystyle |l-l'|<2\times {\frac {1}{4}}|l-l'|\,}
donc
1
<
1
2
{\displaystyle 1<{\frac {1}{2}}\,}
Ce qui est absurde, donc on vient de démontrer par l'absurde que l = l', et donc qu’il existe une et une seule limite à une suite convergente
Théorème des suites monotones bornées
modifier
Une suite majorée et croissante est convergente
Une suite minorée et décroissante est convergente
Rappelons que toute partie non vide et majorée de
R
{\displaystyle \mathbb {R} }
admet une borne supérieure finie. Si l'ensemble
{
u
n
,
n
∈
N
}
{\displaystyle \{u_{n},\;n\in \mathbb {N} \}}
est majoré, il admet une borne supérieure finie : notons-la
l
{\displaystyle l}
. Puisque
l
{\displaystyle l}
est le plus petit des majorants, pour tout
ε
>
0
{\displaystyle \varepsilon >0}
,
l
−
ε
{\displaystyle l-\varepsilon }
n'est pas un majorant. Donc il existe
n
0
{\displaystyle n_{0}}
tel que
l
−
ε
⩽
u
n
0
⩽
l
{\displaystyle l-\varepsilon \leqslant u_{n_{0}}\leqslant l}
. Mais si
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
est croissante, alors pour tout
n
⩾
n
0
{\displaystyle n\geqslant n_{0}}
,
l
−
ε
⩽
u
n
0
⩽
u
n
⩽
l
,
{\displaystyle \displaystyle l-\varepsilon \leqslant u_{n_{0}}\leqslant u_{n}\leqslant l\;,}
donc
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
converge vers
l
{\displaystyle l}
.
Si la suite n'est pas majorée, pour tout
A
{\displaystyle A}
, il existe
n
0
{\displaystyle n_{0}}
tel que
u
n
0
⩾
A
{\displaystyle u_{n_{0}}\geqslant A}
. Si
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
est croissante, alors pour tout
n
⩾
n
0
{\displaystyle n\geqslant n_{0}}
,
A
⩽
u
n
0
⩽
u
n
,
{\displaystyle \displaystyle A\leqslant u_{n_{0}}\leqslant u_{n}\;,}
donc la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
tend vers l'infini.
Si la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
est décroissante, on applique ce qui précède à la suite croissante
(
−
u
n
)
{\displaystyle (-u_{n})}
.
Théorème des suites convergentes
modifier
Une suite convergente est bornée
(
u
n
{\displaystyle u_{n}}
) converge vers l, donc d'après la définition de la convergence d'une suite :
∀
ϵ
>
0
,
∃
N
0
(
ϵ
)
∈
N
{\displaystyle \forall \epsilon >0,\exists N_{0}(\epsilon )\in \mathbb {N} }
tel que :
∀
n
>
N
0
(
ϵ
)
,
|
u
n
−
l
|
<
ϵ
{\displaystyle \forall n>N_{0}(\epsilon ),|u_{n}-l|<\epsilon }
D'où pour
n
>
N
0
{\displaystyle n>N_{0}}
, on a :
ϵ
>
|
u
n
−
l
|
>
|
u
n
|
−
|
l
|
{\displaystyle \epsilon >|u_{n}-l|>|u_{n}|-|l|}
Ainsi,
|
u
n
|
<
ϵ
+
|
l
|
{\displaystyle |u_{n}|<\epsilon +|l|}
D'où pour
n
>
N
0
{\displaystyle n>N_{0}}
:
|
u
n
|
{\displaystyle |u_{n}|}
≤
m
a
x
(
ϵ
+
|
l
|
,
|
u
0
|
,
|
u
1
|
,
.
.
.
.
.
,
|
u
(
N
0
)
|
)
=
K
{\displaystyle max(\epsilon +|l|,|u_{0}|,|u_{1}|,.....,|u_{(}N_{0})|)=K}
D'où (
u
n
{\displaystyle u_{n}}
) est bornée
On dit que la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
diverge vers
+
∞
{\displaystyle +\infty }
(respectivement
−
∞
{\displaystyle -\infty }
) si quel que soit
A
∈
R
{\displaystyle A\in \mathbb {R} }
tous les termes de la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
appartiennent à un intervalle
[
M
;
+
∞
[
{\displaystyle [M;+\infty [}
(respectivement
]
−
∞
;
M
]
{\displaystyle ]-\infty ;M]}
) sauf un nombre fini de termes
ou autrement dit:
∀
A
∈
R
,
∃
N
(
A
)
∈
N
{\displaystyle \forall A\in \mathbb {R} ,\exists N(A)\in \mathbb {N} }
tel que
∀
n
>
N
(
A
)
⇒
u
n
>
A
{\displaystyle \forall n>N(A)\Rightarrow u_{n}>A}
(respectivement
u
n
<
A
{\displaystyle u_{n}<A}
)
dans ce cas on note
lim
n
→
∞
u
n
=
+
∞
{\displaystyle \lim _{n\to \infty }u_{n}=+\infty }
ou
u
n
→
+
∞
{\displaystyle u_{n}\rightarrow +\infty }
(respectivement
lim
n
→
∞
u
n
=
−
∞
{\displaystyle \lim _{n\to \infty }u_{n}=-\infty }
ou
u
n
→
−
∞
{\displaystyle u_{n}\rightarrow -\infty }
)
On appelle valeur d'adhérence d'une suite toute limite finie d'une sous-suite.
Par exemple, soit
(
a
n
)
n
∈
N
=
(
−
1
)
n
{\displaystyle {\left(a_{n}\right)}_{n\in \mathbb {N} }={\left(-1\right)}^{n}}
, ses valeurs d'adhérence sont évidemment 1 et -1.
D'après l'unicité de la limite, l'ensemble des valeurs d'adhérence d'une suite convergente vers l est
{
l
}
{\displaystyle \{l\}}
. Cependant, la réciproque est fausse : la suite définie par
∀
n
∈
N
,
u
2
n
=
0
et
u
2
n
+
1
=
n
{\displaystyle \forall n\in \mathbb {N} ,u_{2n}=0{\text{ et }}u_{2n+1}=n}
a une unique valeur d'adhérence 0 mais ne converge pas.
Une suite de Cauchy est définie par :
∀
(
n
,
m
)
∈
N
2
,
∀
ϵ
>
0
,
∃
N
∈
N
,
(
n
,
m
)
>
N
,
‖
a
n
−
a
m
‖
<
ϵ
{\displaystyle {\forall \left(n,m\right)\in \mathbb {N} ^{2},\forall \epsilon >0,\exists N\in \mathbb {N} ,\left(n,m\right)>N,\left\|a_{n}-a_{m}\right\|<\epsilon }}
Au cours d'une bourse aux livres, un manuel scolaire perd chaque année 12% de sa valeur. Un livre a été acheté neuf en 1985, il coûtait alors 150F. Quel est son prix à la bourse aux livres de 1990 ? de 1995 ?
Pour continuer..................
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