Œnologie/La matière première
La matière première est le raisin lors de la vendange, devient le moût une fois en cuve, et se transforme en vin après la fermentation alcoolique.
Étapes de développement du raisin
modifierLa période herbacée
modifierElle commence à la nouaison qui correspond à la formation des baies (développement de l'ovaire). Les baies dure se comporte comme un organe chlorophyllien, elle est riche en acide et pauvre en sucre.
La véraison
modifierElle dure entre 8 et 15 jours, les sucres commencent à s'accumuler, ainsi que les matières colorantes et les tanins.
La maturation
modifierLa rafle commence à se durcir et à se lignifier, la baie se ramollie et grossi, la quantité d'acide diminue (par respiration, dilution et combustion), les sucres augmentent (photosynthèse, migration). On doit avoir entre 180 et 200 grammes de sucre par litre (g/L). Le raisin a atteint sa maturité technologique (exploitable pour l'AOC), elle dépend du type de vin à élaborer
La sur-maturation
modifierElle n'est pas souhaitable pour tous les vins. Il n'y a plus de migration plante → baie. On a un phénomène d'évaporation si le taux d'humidité de l'air est faible. Il s'en suit une augmentation de la concentration en sucre et en acide. En revanche si l'air est humide la concentration en sucre peut éventuellement diminuer à cause de la combustion. Dans le premier cas on parle de pourriture noble, dans le second de pourriture grise.
Constitution du raisin à maturité
modifier→ voir poly 1 : Figure 1 poly 1
La rafle
modifierElle représente 3 à 6% du poids total. C'est la charpente de la grappe. On distingue un axe principal : le rachis et des ramifications : les pédicelles. Ces dernières s'élargissent en un bourrelet et s'insère dans le raisin par le pinceau. La rafle est très importante au point de vue technologique : c'est 30% du volume de la vendange.
- contient de l'eau (80%) ce qui permet une faible dilution par phénomène d'osmose (- 0,5% d'acide)
- contient des tanins (3% du poids)
- riche en matière minérale (potassium. Une vinification en vendange entière entraîne une perte d'acidité.
- sa structure rigide peut servir de drain dans une cuve (intéressant pour le pressurage). Figure 2 poly 1.
La pellicule
modifierElle représente 6 à 12% du poids de la grappe. Elle est couverte de la pruine qui donne un aspect velouté à la baie. Cette pruine retient les micro-organismes apportés par le vent et les insectes, elle contient également des substances favorables à la croissance des levures.
Sous la pruine on trouve :
- la cuticule, elle donne l'aspect séreux (brillant) à la baie.
- l'épiderme, composé de trois couches de cellules plates et rectangulaires.
- l'hypoderme, composé de trois couches de cellules octogonales et plus grosses. Elles contiennent les matières colorantes, odorantes, peptiques et d'autres polyphénols.
Figure 3 et 4 poly 1
La pulpe
modifierPartie la plus importante en volume (82 à 91% de la vendange) et en œnologie. Elle est composée de grosses cellules réparties en quarte zones. Plus on va vers l'extérieur de la baie plus le jus est sucré, plus on va vers l'intérieur plus il est acide (combustion). Les zones 1 et 4 sont également riches en acide. Cette structure explique la volonté de fractionner les jus. Sucres et acides sont les composants les plus importants après l'eau. Pour un kilo de jus de raisin on a :
- 700 – 780g d'eau
- 200 – 250g de sucre
- 2 – 5g d'acide organique libre
- 3 – 10g d'acide combiné
- 2 – 3g de matière minérale
- 0,1 – 1g de matière azoté
Les pépins
modifierC'est 2 à 5% du poids de la grappe). Ils contiennent généralement 4 pépins mais on peut en trouver aucun, 3, 4,…, 11 Sans pépins la baie est dite apyrène (raisin sec). Les pépins contiennent des tannins grossiers et astringents et de l'huile. On fait donc en sorte de ne pas les écraser au pressurage.
Composition chimique du raisin à maturité
modifierLes sucres
modifierIls sont classés selon le nombre de carbones sur la chaine principale et la nature de la fonction carbonyle : -CO- ou -CHO.
Les oses
modifier- C < 7
- chaîne courte
- sucres non hydrolysables
- aldose (-CHO) ou cétose (-CO-), exemple : glucose, fructose, …
Les osides
modifier- C > 7
- sucres hydrolysables
- molécules non fermentescibles sauf après hydrolyse
On distingue :
- Les holosides : saccharose C6H12O6: fructose ou glucose
- Les hétérosides : ose + aglycone (polyphénol)
Les sucres fermentescibles – C6H12O6
modifierCe sont le glucose et le fructose
Ils proviennent de la photosynthèse : 6CO2 + 6H2O → C6H12O6 + 6O2
Leur teneur est variable au cours de la croissance du raisin. Ils commencent à s'accumuler à partir de la véraison car pendant la période herbacée ils sont utilisés pour la respiration cellulaire et mis en réserve sous forme d'amidon.
Quand la croissance s'arrête (juillet – août) les sucres s'accumulent dans les fruits et les bois.
Le rapport glucose/ fructose varie :
- nouaison = 5
- véraison = 2
- maturation = 1
Le taux de fructose diminue car il est utilisé par la plante.
Les sucres sont fermentescibles par les levures en anaérobiose, c'est-à-dire à l’abri de l’air. Il faut 16,83g de sucre pour augmenter d’un degré d’alcool. Cette valeur est tolérée à 17g pour le Vin Blanc, et 18g pour le Vin Rouge.
Équation de la fermentation des sucres en alcool : (C6H12O6 à 2CH3CH2OH + 2CO2)
Les levures utilisent de préférence le glucose au fructose. Lorsque la fermentation alcoolique est complète, il n’y a plus de glucose ni de fructose.
Tranquilles | Concentration | — | Effervescents | Concentration |
---|---|---|---|---|
Sec | S < 5g/L | Extra-brut | S < 6 g/L | |
Demi-sec | 5 < S < 20 g/L | Brut | 6 < S < 15 g/L | |
Doux | 20 < S < 40 g/L | Extra-dry | 12 < S < 20 g/L | |
Moelleux | 40 < S < 50 g/L | Sec | 17 < S < 35 g/L | |
Liquoreux | 50 < S g/L | Demi-sec | 35 < S < 50 g/L | |
Doux | 50 < S g/L |
Les sucres sont dégradables par Bactéries Lactiques. S’il y a des sucres résiduels il y a risque de piqûre lactique, due à la formation d’acide éthanoïque.
Propriétés des sucres : - Ils ont un pouvoir gustatif qui masque les mauvais goûts, l’acidité) - Le fructose est plus sucrant que le glucose - Les sucres sont des réducteurs, ils sont donc utilisés pour les dosages (test à la liqueur de Feeling) - Ils dévient la lumière polarisée - Ils ont une forme cyclisée
Fructose CH2OH-(CHOH)3-CO-CH2OH Glucose CH2OH-(CHOH)4-CHO
Les sucres non fermentescibles
modifierLes pentoses (xylose, arabinose, …) sont des réducteurs (test à la liqueur de Feeling), et ce, même si la Fermentation Alcoolique est terminée
Les hétérosides
modifierIls donnent : un sucre + de l’aglycone, comme les polyphénols, ou les précurseurs d’arôme. (Aglycone-sucre) à Sucre + Molécule aromatique (Manno-protéine) à Mannose + Protéines
Les acides organiques
modifierIls existent sous forme libres et partiellement salifiées (combinés) par le potassium ou le calcium. Dans ses acides, l’acide tartrique et l’acide malique représentent 90% de l’acidité. Les 10% restant représentent l’acide citrique, l’acide cétonique, et l’acide phénolique.
On exprime l’acidité en A.T. (Acidité Totale) et par le pH :
A.T moût 4,5 < AT < 8 g/L d’H2SO4
pH moût 3,1 < pH < 3,6
L’acide Tartrique : HOOC-CHOH-CHOH-COOH
modifierLa teneur des acides diminue au fil du temps, car ils sont brulés par le soleil, et dilués par le grossissement de la baie. La concentration diminue de la périphérie à l’intérieur. L’acide 2,3 dihydroxybutanoïque (acide tartrique) est un acide spécifique au raisin, contenu dans les jeunes feuilles, et les raisins encore verts), c’est un produit secondaire du métabolisme des sucres. L’acide tartrique diminue peu comparé à l’acide malique, il nécessite 35°C pour être brulé/dégradé. L’ion bitartrate est formé par : H2T à H+ + TH- avec un pKa = 3,04 Il peut à nouveau se dissocier TH- + H+ + T2- avec un pKa = 4,04, on a alors -OOC-CHOH-CHOH-COO- L’ion bitartrate forme avec le potassium le "bitartrate de potassium", qui a une solubilité variable selon la teneur en alcool, la température, et le pH. L'acide Tartrique est déterminent sur le pH, Sa teneur se stabilise en général après l'hiver, grâce aux précipitations naturelles. Il peut être dégradé de façon, accidentelle par les bactéries lactiques (maladie de la tourne). Le vin contient en général 2 à 3 fois moins d'acide Tartrique que le moût dont il est issu. Il apporte de la dureté au vin. On peut en ajouter pour acidifier le vin.
L'acide Malique : HOOC-CH2-CHOH-COOH
modifierC'est l'acide 2-Hydroxybutandioïque, il peut être dégradé deux fois comme l'acide tartrique, ses pKa seront 3,46 et 5,05. Il est dégradé à 25°C, donc avant l'acide tartrique. Le rapport H2T / H2M était donc utilisé comme indice de maturité. La teneur en acide malique est importante pour les corrections d'acidité. Il peut être dégradé pendant la fermentation alcoolique par certaines levures (désacidifiantes), les levures sont appelées Schizosaccharomyces, elles dégradent l'acide malique en acide lactique.
La fermentation alcoolique est donc suivie de la fermentation malolactique et elles donnent successivement de l'acide malique puis de l'acide lactique.
H2H --> H2M --> Éthanol
L'acide Citrique : H3C
modifierC'est un triacide, très faible, on le trouve dans les raisins à raison de 500mg/L. Il provient des racines, un peu des feuilles et des baies. Il peut être dégradé, et servir de substrat pendant la FML. Il est utilisé dans les Vins Blancs pour limiter la casse ferrique (teneur max 50g/hL).
Les autres acides
modifierLes acides phénols, on les trouve sur la pellicule du raisin, ce sont des acides oléaniques, ils permettent la croissance des levures. Les acides peuvent modifier la couleur du vin.
Les polyphénols
modifierCes composés contiennent plusieurs noyaux phénols, fabriqués par la plante. Les parties les plus riches sont les pépins (38%), puis la pellicule (36%), les rafles (20%), et la pulpe (6%).
Les matières colorantes : Les Flavonoïdes.
modifierCe sont des molécules composées de deux noyaux phénols, reliés par un hétérocycle. Il y a l'atome d'oxygène et trois atomes de carbone dans l'hétérocycle.
Les anthocyanes
modifierIls apportent de la couleur, on les trouve dans la pellicule (pulpe pour les raisins teinturiers). Les anthocyanes ont une teneur de 2 à 4g/kg de raisin. Ils apparaissent à partir de la véraison. Leur teneur augmente rapidement jusqu'à maturité. Elles sont bleues-rouges. Les principaux anthocyanes sont les malvidines, (les autres sont la cyanidine, la delphinidine, …)
On retrouve sur ces molécules, appelées aglycones, d'autres molécules de sucre, sur le 3ème carbone, auquel cas ce sera un monoglucoside.
• La révélation des anthocyanes
Ils sont rouges en milieu acide, bleus en milieu basique, et incolores en milieu réducteur. Le SO2 décolore le vin de façon réversible.
• Solubilité et extraction Ils sont plus solubles dans l'alcool que dans l'eau, et plus solubles à chaud qu'à froid. Le SO2 les solubilise aussi en perforant les parois des cellules de la baie, ce qui facilite leur libération.
• Stabilité Ils sont relativement instables, mais se stabilisent en formant des complexes avec les tanins, ou entre eux. C'est la polymérisation, ou condensation. Elles forment aussi des complexes avec des acides, et des sucres. Au fur et a mesure du temps, ils précipitent et disparaissent.
• Oxydation La fonction hydroxyle s'oxyde en quinone
On a la formation de mélanine insoluble, il existe des enzymes qui catalysent cette réaction, ce sont des oxydases. Deux de ces enzymes sont la tyrosinase (qu'on trouve dans le raisin), et la laccase /botrytis.
Les Flavones
modifierElles sont jaunes, et elles sont présentes dans le raisin, ainsi que dans le vin blanc en faible quantité.
Les polyphénols incolores
modifierLes acides phénols
modifierOn distingue les acides benzoïques et cinnamiques. Ils peuvent être décarboxylés, pour donner des vinylphénols, et des vinylgaïacols. Une fois décarboxylés, ils peuvent alors être réduits en éthylphénols et éthylgaïacols (arômes). La levure de contamination (Brettanomyces Bruxellis) possède, elle, ces enzymes de décarboxylation et de réduction. La levure Saccharomyces Cervisiae possède aussi cette décarboxylase et reductase, mais celles-ci sont inhibées par les polyphénols des Vins Rouges.
Les polyphénols condensés
modifierC'est une famille intermédiaire.
Les tanins on flavone-3-ol
modifierCe sont des tanins catéchiques, ou tanins condensés, issus du raisin. Dans le bois on trouve des tanins galliques et ellagiques. Les tanins sont des flavones-3-ol, car ils ont 2 noyaux phénols reliés par un hétérocycle, avec cette fois un groupement hydroxyle (OH) sur le 3ème carbone (à la place du glucose). Les tanins apparaissent à la véraison, leur teneur est maximale à la maturité, puis diminue. • Solubilité Elle augmente en milieux alcooleux et en milieux chauds, elle diminue en milieu non-alcooleux et froids. • Extractibilité Le SO2 permet son extraction, il agit sur les petites particules de tanins, et rend donc les vins plus astringents. Cela correspond à la macération sulfitique. Les enzymes augmentent aussi cette extractibilité, et donnent des tanins plus enrobés. • Réactivité Elle augmente avec la pellicule des baies et les protéines de la bouche (astringence, due à une réaction entre les enzymes du corps et les protéines des tanins). • Ils sont utilisés pour les collages des vins Blancs et Rouges. • Ils réagissent avec le fer, ce qui peut provoquer une casse ferrique (ou casse bleue) • Ils sont antioxydants pour le reste du vin. De plus le Vin Rouge s'oxyde moins que le Vin Blanc, car il possède plus de tanins. • Les tanins sont liés souvent aux anthocyanes, c'est une condensation-polymérisation qui les stabilisent (structure 3D). Une fermentation post-fermentaire contribue à fixer les tanins, on aura alors un vin de garde.
Les stilbènes
modifierLes resvératrols, présents dans la pellicule sont des antioxydants.
Biosynthèse des polyphénols
modifierIls proviennent des métabolismes des sucres, plus il y'a de sucres, plus il y a de polyphénols. Les anthocyanes et les tanins libres sont dans les vacuoles des cellules alors que les tanins liés se trouvent plutôt dans les parois cellulaires, et membranes vacuolaires.
Extraction des polyphénols
modifierInfluences sur l'extraction
modifierUne vinification classique en Rouge permet d'avoir 1/4 à 1/3 du potentiel phénolique. Les Blancs sont, eux, pauvres en polyphénols. - Influence de l'alcool : En début de vinification on extrait les anthocyanes et les tanins légers, puis, en fin de vinification, en présence d'alcool, on extrait les plus lourds, étant plus solubles en milieu alcooleux. - Influence des enzymes : Les vins enzymés avec des pectinases (enzymes pectolityques) donnent des vins plus souples car les tanins sont liés aux polysaccharides. Au début de la cuvaison on a une libération des anthocyanes, car elles seront adsorbées par les parties solides du raisin. - Pendant la F.A., les tanins sont libérés, les anthocyanes aussi, et ils vont se polymériser entre eux. - En post-fermentaire, les polyphénols sont encore extraits ainsi que les tanins des pépins. On aura encore des réactions de polymérisation.
Différents cas d'extraction
modifier- Raisins sains, polyphénols facilement extractibles : on ajoute du SO2 , contre l'oxydation. On pourra enzymer pour faciliter l'extraction des tanins liés. On aura des vins souples. - Raisins sains, polyphénols difficilement extractibles : on devra augmenter le nombre de remontages, et des macérations post-fermentaires. - Raisins en mauvais état, facilité d'extraction des polyphénols : on évitera les macérations préfermentaires, on fera un ajout de SO2 , on pourra chauffer la vendange pour détruire la laccase (enzyme du botrytis, qui aurait favorisé l'oxydation) et on facilitera ainsi l'extraction des polyphénols. - Raisins avec pépins pauvres en tanins : on pourra prolonger les macérations post-fermentaire, car on ne risquera pas d'extraire les tanins des pépins (qui eux ne sont pas favorables). - Raisins avec pépins riches en tanins : on réduit la macération post-fermentaire et on évite les opérations mécaniques de fin de fermentation pour ne pas extraire les tanins des pépins.
Modifications des composés phénoliques
modifierÀ la récolte, les polyphénols risquent de subir une oxydation. On traite rapidement au SO2, en essayant de respecter l'intégrité de la vendange. On doit prévenir la modification des acides phénols, par la décarboxylisation, puis la réduction, (du aux brettanomyces Bruxellis et saccharomyces Cervisiae), elles possèdent des enzymes de décarboxylisation et de réduction, elles sont actives dans les raisins blancs et inhibées dans les rouges.
Ils peuvent aussi subir une oxydation chimique, globalement plus rapide dans le vin que dans les raisins. Ces polyphénols se polymérisent, ce qui entraîne une stabilité de la couleur, une diminution de l'astringence, par la formation des complexes : T—T ; T—A ; A—A ; T—E—A (tanin—éthanal—anthocyane).
La mesure des polyphénols
modifierCes polyphénols se mesurent grâce à des indices mais aussi en masse volumique (mg/L). À 280nm, 420nm, 520nm, et 620nm, on fait des mesures d'intensité colorante. - Intensité Colorante I.C. = A420+ A520 I.C.Modifiée = A420+ A520 + A620 (plus utilisée dans le vins jeunes). Elle se mesure dans des cuves d'1cm. Plus le vin est jeune, plus l'intensité colorante est élevée. - Nuance Nuance = A420 / A520 Plus le vin vieillit, plus la nuance augmente. Jaune ++ / Rouge + - Echelle CIELAB (clarté, composantes chromatiques) - IPT = Indice de Polyphénols Totaux = A280 - Astringence des tanins Les protéines réagissent avec les tanins. L'indice de gélatine permet d'évaluer l'astringence, et donc le niveau de polymérisation. (Cet indice varie de 80% à 18%). - Indice d'éthanol : Il permet de mesure le moelleux, le gras, apporté par les tanins sous forme colloïdale. - Indice d'HCL Il mesure le degré de polymérisation, car l'HCL réagit avec les tanins très polymérisés. Il augmente au cours du temps (12% à 45% pour un vin de 20ans).
Substance odorantes
modifierDans le raisin
modifierElles apparaissent à la véraison, certains cépages ont des molécules aromatiques en quantité plus importantes que d'autres. Il existe 900 composés aromatiques connus, et seuls 10% peuvent s'exprimer dans le vin. Les substances odorantes sont facilement modifiables par les autres composés du vin. Il y a des composés odorants, volatiles et solubles. Les autres composés, susceptibles d'être odorants, sont eux des précurseurs d'arômes.
La composition aromatique varie en fonction du terroir, de l'apport d'azote, et du millésime. La teneur en azote favorise la formation de précurseurs aromatiques. La nature du sol modifie la teneur des composés minéraux. Exemple : le Sauvignon récolté à la date t peut présenter des arômes de silex, pierre à fusil, bourgeon de cassis… mais à la date t+4, il pourrait présenter des arômes de pipi de chat. Il sera riche en pyrazine (ou methoxypyrazine), qui donne un arôme de poivron vert, s'il est cultivé sur un sol calcaire plutôt que sur un sol de graves. Le Gewurztraminer récolté tardivement présente des odeurs d'hydrocarbures, plus marquant quand la température est élevée.
Dans le vin
modifierOn retrouve des arômes : - Primaires (I) Variétaux - Secondaires (II) Fermentaires - Tertiaires (III) Maturation / élevage Selon les conditions de vinification, les arômes s'expriment différemment (Macération pré-fermentaire à froid). Les levures ont un patrimoine enzymatique qui libère les molécules odorantes des précurseurs aromatiques. De même, la FML peut entraîner en quantité plus ou moins importante des arômes beurrés. Les arômes tertiaires, comme l'éthanol, (arôme de pomme blette).
Ces molécules aromatiques appartiennent à différentes familles : - Les alcools : - Les thiols : souffre, 4MMP (bois, genêt) - Les aldéhydes : éthanol - Les cétones : - Les terpènes : - Les esters : Acétate d'isoamyle (banane).
Les molécules aromatiques dépendent de leur teneur, et leurs perceptions chez l'être humain ont un seuil propre à chaque molécule. - Les Thiols peuvent se lier avec des acides aminés (comme la cystéine). - Les terpinols (aglycones) peuvent se lier aux sucres et donnent des norisoprénoïdes. Les arômes peuvent être plus ou moins révélés par la vinification ; par exemple le pinot révélera ses arômes pendant la vinification.
Les matières pectiques
modifierLa pellicule de raisin est riche en matières pectiques. Ce sont des macromolécules d'acide galacturonique, plus ou moins méthylées. Pendant la maturation du raisin, ces composés s'hydrolysent et la baie ramollie sous l'action des polygalacturonases (ou pectinases). Ces pectinases agissent aussi pendant les maturations préfermentaires. Elles favorisent la clarification du jus, pendant le débourbage. On passe d'une solution colloïdale à une solution claire. On peut rajouter des pectinases (exogènes) pour : - faciliter un débourbage, - l'extraction des polyphénols, - augmenter le rendement en jus au cours du pressurage.
Les substances azotées
modifierLe raisin est riche en substances azotées, comme le NH4+ (ammoniac, minéral), les acides aminés (organiques), et les protéines. Ces composés varient de 100 à 1100 mg/L, elles dépendent des méthodes culturales, et de la maturité. Une vigne enherbée, un raisin pourri, sont carencés en azote. Les parties solides du raisin sont plus riches en composés azotés que le moût.
Elles sont intéressantes car les levures ont besoin d'azote pour se multiplier, elles utiliseront l'azote ammoniacal et sous forme d'acides aminés. Les bactéries utilisent les acides aminés. Un moût est carencé si N < 140 mg/L
L'azote ammoniacal : NH4+
modifierIl représente environ 8% de l'azote total pour un raisin à maturité. On pourra ajouter du sulfate d'ammonium, ou du phosphate d'ammonium, jusqu'à 30g/hL.
L'azote organique
modifierLes acides aminés, ils sont au nombre de 24 dans le raisin, et représentent 20 à 30% de l'azote.
Ils peuvent être utilisés par les levures et les bactéries. Ils sont intéressants car ils participent aux arômes. Ils peuvent être décarboxylés ou désaminés.
Un acide aminé soufré comme la cystéine peut être utilisée par le métabolisme de la levure, et on aura la formation de thiols.
Les peptides : Acides Aminés > 50 - Holoprotéines à Uniquement des acides aminés - Hétéroprotéines à Différents composants Elles sont désagréables et peuvent aussi être instables, cela provoquera une casse protéique dans les vins blancs. Pour les éviter, on pratique des collages (avec de la bentonite, argile qui fait floculer les particules). Elles favorisent aussi l'expression des arômes. Les lies étant riches en protéines, leur remise en suspension favorise le support des arômes.
Les enzymes
modifierCe sont des catalyseurs de réaction, c'est-à-dire qu'ils accélèrent les réactions biochimiques, sans en changer l'état d'équilibre, ni leur teneur. Elles sont propres à la réaction, et propre au substrat (spécificité). Les enzymes ont besoin de coenzymes (protéines ou provitamines). Ces enzymes ont une partie protéique. Elles peuvent être endogènes ou exogènes. (+ poly exemple d'enzymes).
Les oxydases
modifierElles catalysent les réactions d'oxydation de certains substrats, et vont apporter des modifications visuelles (orangées), gustatives (noix, pomme blette) et olfactives. En général, le substrat est un polyphénol.
La tyrosinase
modifierElle existe dans tous les raisins, elle provoque le brunissement des vins, elle est sensible au SO2 , peu à la chaleure. Elle est indésirable, on l'élimine facilement au débourbage, car elle est particulaire. Elle s'élimine pendant la F.A., son pH optimum est de 4,75.
La laccase
modifierElle est secrétée par le botrytis. Elle est non particulaire (soluble), donc peu éliminée par débourbage. Elle est par contre sensible à la chaleur, et résistante au SO2. Elle n'est pas affectée par la F.A.
Les protéases
modifierElles libèrent des acides aminés en coupant les protéines, mais celles des raisins sont peu actives.
Les pectinases
modifierCe sont des enzymes pectolytiques, elles vont couper les chaînes de pectines et libérer de l'acide galacturonique, ce qui va permettre la clarification des vins. Elles agissent pendant la maturation des vins, et entraînent donc la maturation de la baie. Comme tout enzyme, leur action varie avec la température, elle est active de 10°C à 45°C. Elles débourbent en 10 min. Les pectinases facilitent le débourbage, la filtration et augmentent le rendement en jus. On aura des Vins Rouges plus ronds (tanins liés extraits). Elles ont souvent une activité glucanase associée et son intéressantes pour la clarification des jus botrytisés (riches en glucanes). On peut en rajouter 2 à 3g/hL, mais jamais en meme temps que de la bentonite ou que des tanins. Ils ont une Faible activité Cynamate Esthérase (FCE).
Les glycosidases
modifierElles libèrent des composants aromatiques. On ne peut en rajouter, mais il existe des levures enrichies au préalable.
Les hydrolases
modifierExemple : Les invertases, elles vont invertir, c'est-à-dire saccharose à glucose + fructose
Autres enzymes
modifierDécaboxylase.
Les vitamines
modifierLes vitamines servent de coenzymes, elles sont consommées pendant la réaction enzymatique par les micro-organismes. Les vitamines ont pour formule celle des acides organiques.
La vitamine C : l'acide ascorbique
modifierOn peut en rajouter dans les moûts et dans les vins à raison de 250 mg/L. - Elle est présente dans le raisin. - Elle est consommée pendant la F.A. - Elle est antioxydante. - Elle protège le vin de la casse ferrique. - Elle n'a pas de propriétés antiseptiques
La vitamine B
modifierLa vitamine B1
modifierElle est appelée thiamine, elle intervient dans la F.A., et dans la décarboxylisation d'acide pyruvique. La vitamine B1 limite la production de produits secondaires (puisqu'elle favorise la décarboxylisation de l'acide pyruvique) qui sont des produits combinant le SO2 , cela permet d'utiliser moins de SO2 . On peut ajouter jusqu'à 60mg/hL de vitamine B1.
Les vitamines B2 et B6
modifierElles participent au métabolisme des levures.
La vitamine PP
modifierC'est un activateur de réaction. Elle participe pendant la fermentation alcoolique à la glycolyse.
Les matières minérales
modifierLes matières minérales participent aux caractères organoleptiques du vin.
Le potassium : K
modifierIl est en général dans les vacuoles de la pulpe, il peut précipiter sous forme de bitartrate de potassium. ß Bitartrate de potassium
Calcium : Ca
modifierß Tartrate de Calcium
Autres : Fe2+ , Zn, Cl, Mg, …
modifierOn risque une casse ferrique pour > 10mg/L, et une casse cuivreuse pour > 1mg/L